Billet Marine : allons-nous encore longtemps les laisser gouverner la France malgré nous

A la surprise générale, Marine Le Pen a été condamnée à une peine de prison de 4 ans et 5 années d’inéligibilité dans l’affaire, pour le moins artificielle, des détournements de fonds européens. La peur panique et irrationnelle des élites globalistes face au processus électoral touche à ses limites : si nous les laissons faire, après se débarrasser des candidats dérangeants, ils se débarrasseront des élections … puis de nous. Que l’on apprécie ou non Marine Le Pen, cette fois-ci, ils sont allés trop loin. Nous sommes tous en danger, parce qu’ils ont ouvertement bafoué les valeurs, sur lesquelles la France s’est construite.
Le tribunal de Paris a rendu son verdict hier, d’une sévérité qui tranche franchement sur le laxisme judiciaire, dont bénéficient les proches de la Macronie.
Marine Le Pen a été condamnée ce lundi à cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire, quatre ans de prison, dont deux ferme avec aménagement sous bracelet électronique, et 100.000 euros d’amende.
Même si Marine Le Pen se prépare à faire appel de cette décision, la partie politique de la condamnation ne bénéficiera pas de l’effet suspensif de l’appel en raison de l’exécution provisoire, ce qui montre bien le caractère politique de cette décision, prise dans le but direct de l’écarter de la course électorale pour la présidentielle de 2027. L’inéligibilité ne pourra être remise en cause que par un jugement définitif contraire.
Quelques remarques à ce sujet.
Tout comme nous avons pu le voir avec Fillon, la possibilité même d’un candidat pourtant très docile et dans l’ensemble compatible est exclue. Le système idéologique devient extrêmement rigide, ce qui par ailleurs montre sa faiblesse. Cette affaire intervient également sur fond de présidence Trump, qui s’il est accepté par les Globalistes pour remettre à plat les relations extérieures, est largement bridé dans son combat pour les valeurs traditionnelles. Et Fillon tout comme Marine Le Pen sont des figures ici trop «marquées» pour ce système global.
Malgré une ligne politique pleine de compromis, voire de compromission, que ce soit lors de la gouvernance covidienne ou depuis la guerre en Ukraine, Marine Le Pen a été écartée. Une leçon que pourrait tirer notre opposition française, particulièrement molle — la soumission ne vous protègera pas. Il est toutefois douteux, qu’elle en ait soudainement le courage.
Ce serait une erreur de parler d’un «Gouvernement des juges». Tout «gouvernement», dans le sens de «gouvernance», implique un sujet politique, donc une autonomie de décision. La justice n’est pas un pouvoir, elle est l’instrument d’un pouvoir. Bien que partie de l’Etat, dont elle ne peut par définition pas être indépendante, elle se doit d’être indépendante du politique, conçu ici de manière très limitée. Dans tous les cas, le justice ne peut être indépendante de l’idéologie, dont elle dépend et qu’elle implante dans la société tout au long de ses décisions.
Marine Le Pen n’a pas été victime du «Gouvernement des juges», mais des élites globalistes, qui ne peuvent lui laisser d’espace politique, alors que la situation est particulièrement tendue actuellement. Elle est bizarrement devenue pour ces élites, réellement dirigeantes et non nationales, un anachronisme. Elle fut écartée. Non pas par les juges, mais par ce pouvoir réel, qui a instrumentalisé la justice.
Un peu partout, les élites dirigeantes globalistes sont contestées, car leur politique est impopulaire, car elles gouvernent par la minorité contre la majorité, en utilisant les ressources étatiques pour la défense d’intérêts extérieurs. Le processus démocratique, qu’elles ont phagocyté, repose sur l’institution électorale, qui doit permettre à la majorité de gouverner à travers ses représentants. Ce processus n’est plus adapté à la réalité de la gouvernance actuelle et tous les mécanismes d’ingénierie sociale ne permettent plus de garantir le bon résultat. Il faut donc éliminer les figures, qui pour une raison ou pour une autre n’entrent pas dans le cadre de la gouvernance globale. Avant de pouvoir éliminer le mécanisme électoral lui-même, dès que les populations y seront prêtes, à force d’avoir été déçues. Elles donneront alors leur accord pour une véritable dictature de la minorité contre elles, en perdant tout instrument institutionnel de contrôle de cette minorité.
Interdire le RN serait (pour l’instant encore) trop choquant, surtout après le résultat des dernières législatives, mais il est possible de le vider de son sens et de l’achever. Ainsi, une figure idéale émerge, Jordan Bardella, stupide à souhait, sans aucune culture politique ni minimum de vision géopolitique, reprenant d’ailleurs très souvent le discours de Macron.
Et Public Sénat de l’adouber, glissant au passage que de toute manière les adhérents le préférant à Marine Le Pen, ils ne bougeront pas. L’opération est déjà validée.

Et BFM de souligner que Marine elle-même envisage pour la première fois Bardella comme un présidentiable :
À l’approche du jugement de Marine Le Pen, prévu ce lundi 31 mars, dans l’affaire des assistants parlementaires, elle a assuré pour au micro de BFMTV, que Jordan Bardella «a la capacité d’être président de la République». Une première.
Qui sait, nos globalistes iront peut-être jusqu’à faire élire Bardella, pour faire semblant d’organiser une alternative au pouvoir, calmer le mécontentement populaire un temps et transférer sur une fausse opposition la responsabilité des conséquences de leur politique. Ils pourraient ainsi la discréditer et tranquillement revenir ensuite formellement aux affaires, sans pour autant les avoir réellement lâchées.
Mais le système de gouvernance est trop rigide pour cela. Ils n’ont aucune confiance en eux et la dégradation des élites les touche aussi de plein fouet. Nous continuons simplement notre douce descente vers un système dictatorial, de moins en moins soft.
Et tant que nous les laisserons faire, il n’y a aucune raison pour que ça change. Tant que notre opposition de poche continuera à faire semblant de s’opposer, rien ne changera.
On ne gouverne pas contre les peuples, on gouverne contre leur intérêt grâce à leur passivité. Et nos élus en ont la pleine responsabilité.
Par Karine Bechet-Golovko