Biden / Poutine : la nouvelle équation des ATACMS
Alors que les Etats-Unis ont donné leur accord pour utiliser les missiles ATACMS en Russie, en tout cas dans la partie du territoire russe qu’ils reconnaissent comme tel, Zelensky annonce fièrement qu’il signera la loi sur le mariage homosexuel … afin, je cite, d’améliorer l’image de l’Ukraine dans le contexte de l’intégration européenne. Bref, les élites globalistes extrémistes jouent leur va-tout avant le départ de Biden de la Maison Blanche et tentent de provoquer une escalade irrémédiable du conflit contre la Russie.
Il n’y a rien de plus important ni urgent actuellement pour les Ukrainiens, que d’avoir eux aussi leur mariage homosexuel, qui ne serait pas un mariage, mais serait quand même un mariage. C’est exactement ce que l’on disait aux Français à l’époque pour les rassurer et l’on voit où cela nous a conduit. Il est en passant amusant de souligner que le mariage, comme institution, serait dépassé, ne serait plus à la mode, mais uniquement pour les hétérosexuels. Les autres se battent pour l’avoir.
Le projet de loi a été validé en commission à la Rada cet été et Zelensky annonce qu’il signera la loi, dès qu’elle sera adoptée. N’ayons aucun doute à ce sujet, elle le sera. Les raisons avancées sont totalement ubuesques. Tout d’abord, il s’agirait de mieux protéger les droits des militaires. Autrement dit, l’armée ukrainienne serait homosexuelle ? Ensuite, il s’agit d’améliorer l’image de l’Ukraine à l’extérieur, aux yeux des élites globalistes extrémistes, installées en Europe.
En revanche, en regardant du point de vue intérieur, c’est une décision contreproductive, comme le sont toutes les décisions idéologiques. La société ukrainienne est une société plutôt conservatrice et l’imposition du culte LGBT passe mal, même dans les milieux fanatiques, sans même parler des croyants. Par exemple, l’organisation la Gay Pride le jour de leur commémoration sacrée réécrivant l’histoire avec le Holodomor (la famine soi-disant organisée spécialement contre les Ukrainiens, qui avait touché en réalité une grande partie de toute l’Union soviétique dans les années 30) avait provoqué de vives critiques.
Zelensky est déjà particulièrement impopulaire, mais qui cela inquiète-t-il? Il ne sera plus candidat, il est en sursis et totalement dépendant de ses curateurs, c’est la personne idéale pour faire passer des réformes aussi idéologiques, qu’inutiles.
Sans oublier que l’Ukraine est devenue le front de ses tuteurs atlantistes et qu’elle doit fournir des hommes, pour une guerre qui est prévue pour durer. Renforcer le culte homosexuel est un des moyens de freiner le développement démographique de la société.
Or, dans le même temps, les globalistes extrémistes américains continuent à jouer l’escalade, avant de quitter la présidence. L’on comprend d’ailleurs désormais beaucoup mieux cette furie politico-médiatique autour de ces dizaines de milliers de soldats nord-coréeens, dont il est impossible de prouver la présence à Koursk et que personne n’a vu en masse sur le front.
Et même si des Nord-Coréens sont en Russie, sur le territoire russe, dans le cadre de l’accord militaire conclu entre ces deux pays souverains, où est le problème ? Ou bien faut-il demander ce que font les militaires américains en Finlande ou en Pologne, par exemple. L’exceptionnalité américaine n’existe que pour leurs colonies, pas pour les autres pays.
Ainsi, selon le NYT, Biden s’appuie sur la soi-disant présence de milliers de Nord-Coréens à Koursk pour légitimer l’autorisation d’utiliser les missiles à longue portée américains contre le territoire, qu’il considère comme russe.
Les armes seront probablement utilisées dans un premier temps contre les troupes russes et nord-coréennes pour défendre les forces ukrainiennes dans la région de Koursk, dans l’ouest de la Russie, ont indiqué les responsables. (…)
Autoriser les Ukrainiens à utiliser les missiles à longue portée, connus sous le nom de Army Tactical Missile Systems, ou ATACMS, est une réponse à la décision surprise de la Russie d’engager des troupes nord-coréennes dans le combat, ont indiqué les responsables.
Ce qui ne veut pas dire, que les frappes s’arrêteront là :
Les responsables ont déclaré que même si les Ukrainiens étaient susceptibles d’utiliser les missiles en premier contre les troupes russes et nord-coréennes qui menacent les forces ukrainiennes à Koursk, M. Biden pourrait les autoriser à utiliser ces armes ailleurs.
La véritable raison semble être de provoquer cette escalade du conflit avant que Trump n’arrive pleinement à la présidence. Cette décision a déjà eu pour effet de lancer Zelensky dans une série d’annonces de prochaines frappes. Et d’embarquer la France et la Grande-Bretage dans cette aventure.
Mais les Etats-Unis restent prudents. Tout d’abord, la déclaration n’est pas faite ouvertement par des responsables américains, mais par le NYT. Il est donc tout à fait possible de faire ensuite machine arrière. Ensuite, l’escalade se fait par étapes :
Pour aider les Ukrainiens à défendre Kharkov, M. Biden leur a permis d’utiliser le système de missiles d’artillerie à haute mobilité, ou HIMARS, qui a une portée d’environ 80 kilomètres, contre les forces russes situées juste de l’autre côté de la frontière. Mais M. Biden n’a pas autorisé les Ukrainiens à utiliser les ATACMS à plus longue portée, qui ont une portée d’environ 305 kilomètres, pour défendre Kharkov.
Cela est censé conduire les Russes à hésiter à répondre contre le véritable responsable (les pays de l’OTAN) et de continuer à se limiter aux exécutants — sur le sol ukrainien. Bref, le but est de provoquer une intensification du conflit, mais sans élargissement à l’Ouest de la zone de conflit.
Mais n’ayons aucun doute que la prochaine adoption par l’Ukraine de la loi sur le mariage homosexuel la conduira sur la voie du succès, en tout cas de la désintégration atlantiste, et rassurera pleinement la population …
Par Karine Bechet-Golovko