Billet du 8 mai : et si on se libérait pour ensuite célébrer la Victoire ?
Les cérémonies du 8 mai en Occident deviennent de plus en plus compliquées — et sectaires. Pour des raisons idéologiques, les pays de l’Axe atlantiste ont besoin d’effacer la Russie des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, de neutraliser l’histoire de l’Allemagne et de s’agenouiller devant les Etats-Unis, auto-décrétés seul vainqueur et libérateur. Cette réécriture de l’histoire ne peut se faire sans le retour dans nos sociétés, et bientôt dans nos foyers, de la peste brune. Sous un nouvel uniforme, elle n’en sera pas moins fatale. Et si on se libérait nous-mêmes cette fois, si on avait le courage de se battre jusqu’à la victoire ? La France le mérite.
Dès le mois d’avril, l’Allemagne annonçait s’émanciper de son histoire et refusait que les délégations russes participent aux cérémonies, célébrant la libération des camps nazis, donc allemands, de concentration et d’extermination en Europe. L’amnésie sélective est la nouvelle forme de «neutralité» friendly. Petit rappel :
«Les troupes soviétiques furent les premières à atteindre les principaux camps nazis, en s’approchant de Majdanek, situé près de la ville polonaise de Lublin, en juillet 1944. Surpris par l’avancée si rapide des troupes soviétiques, les nazis tentèrent de cacher les traces des massacres en détruisant le camp. À l’été 1944, l’armée soviétique occupa le territoire où se trouvaient les camps d’extermination de Belzec, Sobibor et Treblinka. En janvier 1945, les troupes soviétiques libèrent Auschwitz, le plus grand camp de concentration et d’extermination. Lors de leur retraite, les Allemands ont détruit la plupart des entrepôts du camp, mais les soldats soviétiques ont retrouvé les effets personnels des victimes dans les entrepôts restants. Ils ont découvert, entre autres, des centaines de milliers de costumes pour hommes, plus de 800 000 ensembles de vêtements d’extérieur pour femmes et plus de 6 000 kilogrammes de cheveux humains.»
La Russie estime que cette position provoque une corrosion dans le processus de réconciliation, initié suite aux horreurs nazies, donc allemandes, commises lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais l’heure n’est plus à la réconciliation, elle est à l’oubli et à la confrontation, à la revanche. Dans la foulée, l’Autriche a également refusé la participation de la Russie aux cérémonies de la libération du camp de Mauthausen, qui certes avait été libéré par l’armée américaine. Mais cela a-t-il un sens ? Est-ce une raison pour refuser d’inviter des représentants russes ? C’est la négation des forces Alliées lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le mouvement continue. Malgré ses déclarations empêtrées, la France n’a pas invité la Russie aux célébrations du 8 mai, en tout cas les autorités russes n’ont pas reçu l’invitation que la France a soi-disant envoyée. Alors que c’est grâce à l’intervention de l’URSS que la France s’est retrouvée à la table des vainqueurs, sans avoir vraiment combattu, et au Conseil de sécurité de l’ONU, quand elle fête la «Libération» — par l’armée américaine, et non pas la ‘Victoire». En bon français, l’on pourrait dire que les autorités françaises devraient au moins avoir la reconnaissance du ventre …
Quant à l’Allemagne, elle va de plus en plus loin. Les 8 et 9 mai, non seulement seront interdits les drapeaux russes, mais aussi les drapeaux soviétiques (symbole du vainqueur), les rubans de Saint-Georges (symbole de la résistance et de la lutte contre le nazisme).
Le virage a été pris en 2022. En décidant d’ouvrir un front contre la Russie, en soutenant jusqu’au fanatisme leurs groupes de frappe néo-nazis en Ukraine, les pays de l’Axe atlantistes sont revenus en guerre. Contre la Russie. Ils ne peuvent donc accepter, alors que le nazisme est en cours de normalisation puisqu’il est leur instrument, que l’URSS soit à la place des vainqueurs. C’est pour eux un anachronisme. Bientôt, l’on entendra parler de la «libération de l’Allemagne» en 1945, victime d’une agression soviétique …
Ce virage idéologique ne peut se passer sans laisser de profondes traces dans la société. Une banalisation de la violence, un retour à la discrimination sont inévitables. La dégradation morale de l’homme est la condition indispensable à la légitimation d’une nouvelle peste brune. Quel que soit l’uniforme, qui la transmet aujourd’hui, elle n’en sera pas moins fatale pour nos sociétés.
Un jour peut-être, la France fêtera la Victoire, non pas la Libération. Elle se sera alors libérée elle-même, elle aura vaincu ses faiblesses, retrouvé sa fierté, son histoire — arrêtée au 20e siècle.
PS : En 2018 déjà, un homme mettant à son balcon un drapeau français avec la croix de Lorraine, symbole historique de la résistance depuis le 15e siècle, a provoqué la colère du maire de la commune — ce drapeau français troublait l’ordre public. Le maire invoque la «neutralité«, c’est-à-dire la négation de la France.
La double référence patriotique et gaulliste irrite visiblement Monsieur le maire socialiste de Sainte-Terre, qui y voit une atteinte à la tranquillité de sa commune. Monsieur Guy Marty estime en effet qu’il s’agit d’un signe ostentatoire qui contrevient à la neutralité et « qu’avec ce grand drapeau, on peut penser qu’il veut signifier ‘La France aux Français’, ici ça choque, pas forcément que les immigrés ». Avec un peu plus d’imagination, Monsieur le maire nous démontrait que ce drapeau était susceptible de rappeler les heures les plus sombres de notre histoire.
Les globalistes bobo s’irritent facilement, quand il s’agit des symboles de l’histoire de France …
Par Karine Bechet-Golovko