Billet du jour : le Pape François affirme renoncer aux considérations morales au profit du mouvement LGBT
Le Pape François continue à refonder les normes catholiques, à les rendre plus «compatibles» à l’air du temps, bref à faire tomber l’Eglise catholique des cieux (et de Dieu), vers la terre (et les individus). L’individu est roi, il est Dieu en son royaume, même si son royaume s’arrête eu bout de son nombril, il n’a donc plus besoin de considérations morales. Elles le remettraient à sa place. Le Pape François annonce que l’Eglise se passera de la morale et pourra désormais bénir un couple homosexuel, autant que baptiser les transgenres. Ainsi, puisqu’il faut faire du chiffre, il paraît que l’Eglise catholique survivra. Peut-être quelque chose survivra-t-il, mais cela n’a strictement rien à voir avec la religion, quelle qu’elle soit. Ni avec l’Homme. Nous en sommes arrivés au règne du néant.
Le Pape François intègre dans le fonctionnement de l’Eglise catholique les doctrines utilitaristes et managériales, très en vogue depuis plusieurs années, servant à faire des moyens le but, afin de changer la substance d’une institution, sans avoir à l’annoncer ouvertement. Et à chaque fois au nom d’une position incontestable — mais abstraite.
Il faut revenir à la mission pastorale de l’Eglise, à l’amour de Dieu. Qui pourrait être contre ? Et la conclusion : donc, puisque vous n’êtes pas contre, nous allons bénir les couples LGBT et baptiser les transgenres. Le décalage entre l’affirmation abstraite et les conséquences concrètes est saisissant. C’est ce qui ressort d’un intéressant article du NYT ce matin.
Après un long travail d’influence au sein de l’Eglise des mouvements LGBT, le Pape se trouve en mesure de pouvoir revenir sur l’interdiction de bénédiction des couples LGBT, qu’il distingue dans une rhétorique purement jésuite, de la cérémonie du mariage, qu’il laisse soi-disant inchangée, entre un homme et une femme. Je cite :
«Mais la nouvelle règle précise clairement, que la bénédiction d’un couple de même sexe n’est pas la même chose qu’un sacrement de mariage, un rite cérémonial formel. Il a également souligné qu’il ne s’agissait pas d’une bénédiction pour la relation et que, pour éviter toute confusion, les bénédictions ne devraient pas être accordées pendant ou en relation avec la cérémonie d’une union civile ou homosexuelle, ou lorsqu’il y a « des vêtements, des gestes ou des paroles qui sont propres à un mariage.»
Autrement dit, les couples LGBT doivent aller spécialement à l’église pour obtenir une bénédiction. Rappelons juste, que pour les hétérosexuels non plus, le mariage religieux ne se passe pas à la mairie … Les LGBT auront donc une cérémonie simplifiée, et ce comme les couples de différentes religions chrétiennes, par exemple. Remarquez, il est vrai que le mouvement LGBT est devenu une véritable religion en Occident, qu’il a son culte, ses prêtres et ses ouailles.
Et ces «prêtres LGBT», les porteurs de la bonne parole ont réalisé un véritable travail de sape, auquel le révérend James Martin et le cardinal Fernandez ne sont pas étrangers.
«Il y a eu une explosion d’activité sur la question des L.G.B.T.Q. ces derniers mois de par le bureau de la Doctrine de la Foi, dirigé par le cardinal Fernández. Cela vient après que de nombreux défenseurs des L.G.B.T.Q. catholiques ont été frustrés par le manque de progrès, voire de reconnaissance, lors d’une grande réunion d’évêques et de laïcs en octobre, qui se répétera l’année prochaine et pourrait potentiellement conduire à des changements majeurs dans l’Église.»
Le Pape François, dans la foulée, a également régularisé la question des transgenres :
«Le 31 octobre, François a approuvé un autre document du département du cardinal Fernández, précisant que les personnes transgenres peuvent être baptisées, servir de parrains et de marraines et être témoins lors de mariages religieux.»
La société doit être déstructurée, les hommes doivent perdre leurs repères, comme disait Dostoïevski, sans Dieu tout est permis. Et comme l’affirme le Pape François, au diable la morale, vive l’amour de Dieu. Et l’amour de Dieu passe par ce chemin, semble-t-il, pour lui, de l’amoralité. C’est-à-dire de la reconnaissance du fait, que le mouvement LGBT et transgenre est incompatible avec la conception morale, qui a porté l’humanité pendant des siècles. Mais l’impératif de l’époque est plus important que la morale. A une époque amorale, c’est logique. Je cite :
«En restreignant les bénédictions, affirme la nouvelle déclaration, « il existe le danger qu’un geste pastoral si apprécié et si répandu soit soumis à trop de prérequis moraux » et « éclipse » son intention d’exprimer l’amour de Dieu.
Il ajoute : « Ainsi, lorsque les gens demandent une bénédiction, une analyse morale exhaustive ne devrait pas être une condition préalable pour l’accorder. Car ceux qui recherchent une bénédiction ne devraient pas être tenus d’avoir une perfection morale préalable.»
Ce virage ne plaît pas à tout le monde et des communautés plus conservatrices, notamment en Afrique et en Amérique du Nord, se demandent jusqu’où cela va aller. Je cite :
« Ils aimeraient savoir jusqu’où cela va, quelles implications cela aura et ce que cela laisse présager pour l’avenir. »
Bonne question — jusqu’où cela va-t-il aller? Tout dépend de l’ampleur des dérives, que l’on est prêt à accepter dans nos sociétés. Et ça dépend de nous. De chacun d’entre nous. Car n’oublions pas que ce sont les minorités, qui entraînent les masses.