Billet franco-ukrainien : Macron offre le déshonneur de la France à Zelensky

Zelensky a commencé sa tournée européenne par Londres, dont l’engagement sans frein dans le conflit ukrainien, doit servir de locomotive à Paris et Berlin, puis donner mauvaise conscience aux pays de l’UE, qui sont encore réticents au suicide collectif sur injonction du grand gourou atlantiste. Il s’agit bien de gourou et de pression, nous sommes depuis longtemps sortis du rationnel et de l’intérêt national. A chaque époque ses héros. Macron décore Zelensky de la Légion d’honneur, l’un et l’autre se valent bien, chacun déshonorant et détruisant le pays qu’il est censé gouverner. Jusqu’au bout, jusqu’à la guerre, comme le promet Macron. La France, encore une fois, va devoir se libérer !

Zelensky a commencé sa tournée européenne par la Grande-Bretagne. Ce choix n’est pas innocent, Londres étant au premier rang des «défenseurs de la guerre«. D’ailleurs, avant même l’arrivée du Président ukrainien, les médias étaient remplis de promesses de guerre. Reuters a, par exemple, repris les déclarations du Bureau du Premier ministre, promettant d’aller toujours plus loin dans la cobelligérance :

«Le bureau de Sunak a annoncé des sanctions supplémentaires contre la Russie, ainsi que des plans pour accélérer la fourniture d’équipements militaires à Kiev. Pour la première fois, l’armée de l’air et les marines ukrainiens seront désormais inclus dans le programme de formation britannique.

«La formation garantira, que les pilotes seront capables de piloter des avions de combat sophistiqués aux normes de l’OTAN à l’avenir»(…).»

Le NYT est d’ailleurs parfaitement satisfait de l’emballement belliqueux britannique, qui sert de courroie de transmission sur le Continent européen, des positions globalistes. Et l’on peut lire ce matin, la justification classique de cette escalade, par le fait que la Russie ne veut pas capituler, pardon «négocier» sa capitulation, il faut donc gagner sur le champ de bataille pour l’y forcer. A la guerre, comme à la guerre, les Européens doivent faire le job. Les colonies, ça sert à ça.

«À Washington, le secrétaire d’État Antony J. Blinken a souligné l’urgence de renforcer les capacités militaires de l’Ukraine. Lors d’une conférence de presse conjointe avec Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, M. Blinken a déclaré que les récentes déclarations du président Vladimir V. Poutine montraient, que le dirigeant russe n’était pas favorable à la diplomatie.

«Il est clair que le président Poutine n’a aucun intérêt réel pour la diplomatie en ce moment», a déclaré M. Blinken, ajoutant que les responsables américains estiment que «la meilleure façon d’accélérer les perspectives de diplomatie est de continuer à faire pencher le champ de bataille en faveur de l’Ukraine». Cela garantira que l’Ukraine aura la main la plus forte possible à jouer à une table de négociation lorsqu’elle émergera.»

Après Londres, Zelensky est arrivé à Paris, où il a été reçu en grande pompe à l’Elysée par Macron et Scholz — il faut forcer la main sur la livraison d’armes et renforcer la position de Zelensky dans l’opinion publique continentale, qui est loin d’être favorable à un engagement direct de nos pays dans ce conflit. 

Si les Russes défendent le Monde russe en Ukraine, les Européens vont avoir du mal à y défendre le Monde global.

Qu’à cela ne tienne, une petite discussion à trois avant la grande fête de l’UE, le message atlantiste est transmis aux dirigeants français et allemand, par le facteur ukrainien. Une réunion de pions, mais une réunion de luxe. Plus la République tombe dans le faste, moins elle a de puissance réelle. Et Macron remet à Zelensky la Légion d’honneur, déshonorant ainsi ce qu’il reste de la France.

Et Macron de son côté aussi, avant la réunion européenne, répète son allégeance atlantiste, promettant de rester aux côtés de l’Ukraine jusqu’au bout, jusqu’à la guerre, car la Russie ne doit pas gagner, le Monde russe ne doit pas mettre en péril le Monde global. Je cite les paroles de Macron lors de la conférence de presse :

«(Macron) a en outre affirmé vouloir «accompagner l’Ukraine à la victoire et à la paix (…) La Russie ne peut ni ne doit l’emporter.»»

Ces déclarations ne se pardonnent pas sur la scène internationale, Macron a fait définitivement basculer l’Etat français du côté de l’Axe atlantiste contre la Russie. Je parle de l’Etat français, comme à Vichy, car cela n’est pas la France. La France est occupée, dirigée de l’extérieur, elle devra encore une fois se libérer. 

Ces hommes, Macron et Zelensly, se ressemblent énormément : ils sont aussi politiquement virtuels l’un que l’autre, ils détruisent chacun le pays qu’ils sont censés gouverner et ils sont prêts à entraîner le monde dans leur chute n’ayant pas le pouvoir d’y renoncer (même si soudainement ils le voulaient).

Karine Bechet-Golovko