Dogme sanitaire : contre-offensive globaliste en Russie à l’approche des présidentielles

Rospotrebnadzor, l’Agence fédérale russe de contrôle de la consommation, qui est en charge des questions sanitaires depuis le Covid, soulignant combien, pour ceux qui ont encore un doute, le culte globaliste sanitaire est à la fois un business et une ingénierie sociale, revient sur le front. Saison oblige — oui, la saison électorale s’ouvre, il serait dommage pour les globalistes de ne pas utiliser les virus saisonniers pour déstabiliser la situation. Ainsi, l’on voit réapparaître ici ou là, de manière chaotique, le port du masque, l’accélération du rythme vaccinal, la fermeture soudaine des établissements … La contre-offensive globaliste sur le front s’engage à quelques mois des présidentielles.

Comme le rappelle avec justesse le Président Poutine, la Russie ne peut être vaincue que de l’intérieur. Et la période électorale est une période propice aux changements, voulus ou imposés, politiques ou géopolitiques, provoqués ou subis. La population est psychologiquement préparée au fait qu’un changement se prépare, il est donc plus facile de la manipuler à ce moment-là. Et c’est justement maintenant que l’on voit revenir le spectre «sanitaire», sous la houle de la très globaliste agence fédérale russe Rospotrebnadzor, qui conduisait le fanatisme covidien en Russie, à son heure de gloire.

Les manifestations de la contre-offensive globaliste sous prétexte sanitaire

Si l’Opération militaire a fait baisser la voix de ces groupuscules, ils sont toujours actifs et manifestement réactivés à la moindre possibilité, or la saison est propice. Peu importe que les virus de la grippe, du covid, du rhume ne soient pas violents, ils sont là et sont nombreux en cette saison, il faut donc les rentabiliser. Ce serait dommage de laisser passer une telle chance …

Ainsi, l’Agence de Rospotrebnadzor de Saint-Pétersbourg se sent à nouveau en selle et relance le combat globaliste — contre les habitants. Rien de tel, surtout à l’occasion des fêtes de fin d’année :

En raison de la situation épidémiologique complexe concernant l’incidence de la grippe, des infections respiratoires aiguës (ARVI), de la nouvelle infection à coronavirus (COVID-19) et des pneumonies communautaires, le médecin en chef de la ville de Saint-Pétersbourg, Natalia Bashketova, a signé la résolution n° 4 du 20 décembre 2023 « Sur le renforcement des mesures de prévention de la grippe, des infections virales respiratoires aiguës, de la nouvelle infection à coronavirus (COVID-19) et des pneumonies communautaires au cours de la saison épidémique 2023-2024 à Saint-Pétersbourg. »

Ainsi, à Saint-Pétersbourg, le port du masque est obligatoire à partir du 20 décembre pour tous les événements sportifs, culturels ou les fêtes organisées par les entreprises à l’occasion du Nouvel An. Laisser les gens se détendre en cette période de fête serait une erreur fondamentale — en termes d’ingénierie sociale. S’ils se reposent, ils vont reprendre des forces — notamment psychiques et seront plus difficiles à manipuler. En plus, ils pourraient même être satisfaits, quelle idée! Rien de tel qu’un bon masque pour vous pourrir la vie. Surtout que son utilité sanitaire est nulle, comme le déclare le président de l’Union scientifique des thérapeutes de la ville de Moscou, le docteur Pavel Vorobiov :

«Si une personne éternue, alors sous ce masque le nuage vole dans toutes les directions, peut-être que le nuage sera plus petit, mais il sera toujours là. Par conséquent, les sont infectés par les éternuements. Qu’ils portent ou non un masque, c’est pareil. Les personnes qui portent aujourd’hui un masque dans les transports publics le font en vain.«

Qui va s’intéresser à l’opinion professionnelle d’un médecin, quand on a les dogmes globalistes des fonctionnaires de Rospotrebnadzor ? D’une manière générale, la décision passe mal et certains médias insistent sur le fait, qu’il ne s’agirait en réalité que d’une recommandation, mais qui serait obligatoire pour les entreprises notamment … Le flou est donc total … et le malaise aussi.

Et cette furie à Saint-Pétersbourg touche également l’enseignement :

«En outre, les directeurs des établissements d’enseignement et préscolaires de la ville ont été appelés à assurer la fermeture temporaire de certaines classes, si deux ou plusieurs cas de pneumonie communautaire y étaient détectés. De plus, le processus éducatif sera temporairement arrêté dans les classes et les groupes où plus de 20 % des élèves sont absents pour cause d’ARVI, de grippe ou de coronavirus.

Rospotrebnadzor a recommandé d’arrêter temporairement les cours dans les écoles où plus de 10 cas de pneumonie communautaire ont été détectés pendant une période pouvant aller jusqu’à 10 jours.»

Bref, même quand les enfants sont malades chez eux — et ne peuvent donc contaminer leurs camarades, il faut fermer classes ou écoles. Ces normes sont d’une grande efficacité, sur le plan managériale : elles permettent de fermer beaucoup d’établissements, de faire du chiffre, sans qu’il n’y ait de forte incidence sanitaire, puisque les virus continuent à vivre leur vie saisonnière. Ces règles aussi rigides qu’absurdes sont également parfaite pour perturber le processus d’enseignement. Ce qui est également un but non-négligeable.

A Moscou, la situation n’est pas meilleure. Car en plus de ces virus, qui ne constituent aucun danger réel pour la santé, la vague globale de la rougeole est resservie. Rappelons que la rougeole fait l’objet d’une vaccination généralisée dans l’enfance, ce qui en général règle le problème. Or, cette année, l’on a entendu parlé d’une poussée épidémique de la rougeole dans plusieurs pays, les médias ont tenté de nous resservir le discours du grand danger global … sans grande réussite. En revanche, c’est une planche de salut pour les élites globalistes, notamment en Russie. Ainsi, l’on peut réécrire les règles de la vaccination — désormais, celles faites dans l’enfance ne sont plus suffisantes, il faut encore en reprendre quelques doses. Et surtout, quelle chance, un cas de rougeole dans un établissement entraîne automatiquement la fermeture de tout l’établissement … 

C’est en tout cas, ce qui se passe dans la plus grande université du pays, l’Université d’Etat de Moscou (Lomonossov), qui se retrouve depuis quelques temps sous le feu constant de Rospotrebnadzor. Un seul étudiant de première année à la faculté de la politique internationale est déclaré malade de la rougeole et ce sont rien moins que les 11 facultés de ce bâtiment de l’Université, qui sont fermées du 13 novembre au 1er décembre. 11 facultés … pour un cas. Hier soir, à la surprise générale, le Recteur de l’Université adopte un arrêté s’appuyant sur la décision de Rospotrebnadzor qui le lie, pour fermer la Faculté de droit à compter d’aujourd’hui jusqu’au 11 janvier. Personne ne comprend comment va se dérouler la dernière semaine de cours, d’oraux et de réunions avant les vacances d’hiver … Car un étudiant serait tombé malade …

Les buts de la contre-offensive globalistes — la déstabilisation sociale et la délégitimation du pouvoir

La Russie ne peut pas être vaincue sur le champ de bataille, l’arrivée d’un tank étranger sur la terre russe provoquerait un soulèvement populaire massif, qui déborderait de loin la pleutrerie des élites globalistes, quel que soit leur pays. La guerre en Ukraine, tout comme la Crimée ou le Donbass et les nouveaux territoires, fait dans l’ensemble l’objet d’un consensus populaire puissant. Si des questions se posent, c’est pour savoir pourquoi les autorités russes ont si peu de courage politique … 

En revanche, les deux véritables axes, qui permettent de diviser la société, sont le numérique et le sanitaire. Ces deux cultes globalistes ont leurs adeptes, non seulement chez les élites, mais aussi dans la population — certains par fanatisme, beaucoup en résultat du long et efficace processus d’abrutissement des populations, qui n’a pas épargné la Russie depuis la chute de l’Union soviétique. Il devient difficile de voir quelqu’un lire un livre dans le métro, les gens ont massivement délégué leur identité à des programmes, les enfants sont enfermés dès le plus jeune âge par les parents eux-mêmes dans un smartphone pour faire moins de bruit — et ne pas trop exister dans le réel. Or, le réel est le seul espace, qui permette à l’homme de se développer. Les hommes ont donc été handicapés, massivement, volontairement, dès leur enfance.

L’on voit des réactions très fortes des deux côtés, et du côté de ceux, qui soutiennent ces mouvements globalistes et veulent les imposer jusqu’au bout en Russie, et du côté de ceux, qui s’y opposent. Le fanatisme de la virtualisation de l’enseignement s’accompagne par exemple de la création d’un véritable mouvement de résistance populaire, structuré par le bas et qui devient une force. Le fanatisme sanitaire voit le renforcement de mouvements sociaux de résistance, collective et individuelle, qui ont rejeté les mesures liberticides se rapprochant de l’asservissement numérique de la population, à la chinoise.

Plus ces tendances globalistes se radicalisent, plus la réaction de résistance se renforce. Si certains visages globalistes du pouvoir national sont bien identifiés, avec la radicalisation de la tendance, la fracture sociale devient dangereuse, surtout quand la figure présidentielle tente de porter les deux discours : et celui du culte numérique et sanitaire, et celui de la souveraineté comme seule voie d’existence de la Russie. Ces deux voies sont incompatibles et toute tentative de les concilier, in fine, conduit à l’avancée des dogmes globalistes.

Si le numérique est un instrument, il ne peut être une fin en soi, sauf à virtualiser l’Etat, la société et l’homme — et à la fin les détruire. Si la question sanitaire est importante, elle doit permettre le renforcement de la société et de l’homme, et non pas leur affaiblissement — physique, autant que psychique, quand elle devient une fin en soi. Quand ces instruments deviennent des éléments d’ingénierie sociale, la Russie perd sa souveraineté. Or, comme l’a réaffirmé Poutine il n’y a pas si longtemps de cela, la Russie ne peut exister que si elle est souveraine.

Et quelle sera alors la légitimité, au-delà du discours souverainiste, de ces élites, si elles continuent, contre l’intérêt national et contre la volonté populaire, à introduire en Russie ces dogmes globalistes ?

Le combat sur le front intérieur va sérieusement se renforcer ces prochains mois à l’occasion des élections présidentielles, il serait naïf et dangereux pour la stabilité du pays de penser, que la seule personnalité de Poutine permettra de tout faire passer, pardonner, oublier … 

Par Karine Bechet-Golovko