Ecole en France : interdiction de l’abaya, sans remise en cause de la politique d’immigration massive

Il y a une semaine de cela, le nouveau ministre de l’Education nationale annonçait tout fringant l’interdiction de l’abaya à l’école, car ces vêtements en vogue dans les pays du Golf portent atteinte à l’école républicaine, étant une marque religieuse ostentatoire. Que les élèves viennent à l’école sans abaya, en soi serait une bonne chose. Mais attendre que la France compte environ 5 millions de fidèles musulmans pour adopter cette mesure, sans par ailleurs remettre en cause la politique d’immigration massive et de dénigrement de la culture française, ce n’est pas une faute politique, c’est de la provocation.

Pour la rentrée des classes, le Gouvernement français a décidé de se souvenir de la République. Cette vieille fille maltraitée depuis des décennies est sommée de se faire peau neuve, d’être présentable, de se mettre sur le devant de la scène … pour prendre à nouveau des coups sans avoir le droit de les rendre. Tel est son rôle depuis plusieurs décennies.

Ainsi, au nom de l’école républicaine, les vêtements religieux ostentatoires sont interdits à l’école. Et le seul fait que l’on doive réguler et lancer publiquement le débat autour de l’abaya montre déjà que la France des Lumières s’est éteinte.

«Dès sa nomination à l’Éducation, fin juillet, Gabriel Attal avait jugé qu’aller à l’école en abaya était «un geste religieux, visant à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïc que doit constituer l’école». Dans cette logique, le ministre a déclaré le 27 août sur TF1 : «J’ai décidé qu’on ne pourrait plus porter d’abaya à l’école». Et d’expliquer : «Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d’identifier la religion des élèves en les regardant».»

Qu’il est mignon Attal dans son hypocrisie ronronnante de bons principes. En effet, pas de religion à l’école, de toute manière ce n’est pas compatible avec la propagande gender et LGBT (sauf pour le Pape). La République doit être tolérante, mais laïcarde. Ce qui n’empêche pas de voir ces signes religieux, musulmans, dans toutes les administrations et les services publics, mais passons.

Notre pseudo-opposant de poche, Mélenchon, celui-là même qui estime que «la globalisation, c’est la paix» (sic!), défend son électorat et donc l’immigration de masse et veut saisir les hautes instances pour casser cette décision, qui risquerait, si par le plus grand hasard elle était applicable, de rendre à la France au moins un visage un peu moins tuméfié dans quelques zones. Une association musulmane a réalisé son rêve et saisit le Conseil d’Etat, demandant l’annulation de cette interdiction — anachronique.

Cette position, qui est la mienne, n’en déplaise aux bobos, n’est pas du racisme : la France n’est ni voilée, ni abayée, elle ne marche pas les yeux baissés ; elle est souriante, élégante, légère et sprituelle, elle aime la terre et le vin, elle est prête à défendre sa liberté. C’est cette France, qui est attaquée depuis des années. 

Et adopter une telle décision, sans l’accompagner d’une totale refonte, et de la politique migratoire, et de la politique d’intégration, est une véritable provocation. Tout semble être mis en oeuvre pour faire exploser la société et finalement justifier le dernier pas enterrant notre pays dans la communautarisation.

Regardons les chiffres. La France, en 2021 (et ça ne s’est pas arrangé depuis), compte officiellement 5 millions de musulmans français. Ils constituent la deuxième religion en France, sachant qu’à l’inverse des catholiques leur croyance est respectée : l’on ne parle jamais des «bigots» à leur égard, on ne cesse de nous parler du ramadan sans qu’il n’y ait jamais un mot ou reportage sur le carême, Noël est mis à la porte avec ses crèches pour ne pas déranger les croyances de cette minorité dominante.

Ces chiffres ne concernent que les Français. Et chaque année, près de 2 millions de personnes sortent des statistiques :

En 2022, 7,0 millions d’ immigrés vivent en France, soit 10,3 % de la population totale. 2,5 millions d’immigrés, soit 35 % d’entre eux, ont acquis la nationalité française.

Si l’on compte les populations étrangères et immigrés, l’on arrive à 14 millions de personnes.

Or, environ 40% des immigrés viennent d’Afrique, où l’on compte un tiers des musulmans dans le monde. 

Or, rien ne change dans la politique immigratoire française et cela se confirme avec les chiffres de l’INSEE de 2022 de provenance des immigrés — toujours l’Afrique.

Dans ce contexte, quel est le sens de l’interdiction de l’abaya à l’école ? Les déclarations des responsables politiques laissent perplexes … 

Elisabeth Borne se lance dans une poussée laïque tolérante : «(…) je veux dire les choses très clairement: il n’y a aucune stigmatisation. Chacun de nos concitoyens, quelle que soit sa religion, a toute sa place dans notre pays (…). Il y a un principe, c’est la laïcité. Et il y a une loi qui interdit le port de tout signe ou tenue par lequel un élève manifeste son appartenance à une religion. C’est la loi qui doit s’appliquer à tous et nous veillerons à ce qu’elle soit bien appliquée»

Ou encore Bruno Le Maire :

«Ça fait des années que l’islam politique nous teste, teste nos limites, notre capacité de résistance, teste notre détermination. Il est bon qu’à un moment donné un ministre de l’Education nationale responsable de l’école, de la formation de nos enfants, de la transmission de notre culture, de la valorisation de ce qui fait que nous sommes une nation, dise stop à l’islam politique».

Si l’islam politique s’installe aussi facilement dans notre pays, c’est principalement pour deux raisons. L’une quantitative : la quantité devient qualité. Le nombre des immigrés de religion musulmane est trop important, pour qu’ils puissent être intégrés. L’on peut voir sur les tableaux ci-dessus une rupture en 1999. Et le changement est visible au quotidien dans la société, de moins en moins française. L’autre raison est à chercher dans la politique de dénigrement de tout ce qui est français : l’histoire, la culture, la langue, le style. Tout ce qui faisait notre identité et le charme de notre pays. Et cette ligne de déconstruction de la France a été clairement formulée par Macron dès 2017, lorsqu’il déclarait :

«Il n’y a pas de culture française. Il y a une culture en France. Elle est diverse»

De cette manière, Macron voulait marquer la fin de la France, telle que nous l’avons connue, et sa dissolution dans le communautarisme, avec la juxtaposition des «cultures» — le wokisme, les replis identitaires, le culte des différences individuelles. C’est exactement la voie inverse de celle de la cohésion nationale, qui permet à un pays d’avancer et de se développer. Sans racines, nous n’avons plus d’avenir. Sans faire corps, nous ne pouvons résister. C’est justement la voie suivie et voulue par ces élites.

Alors pourquoi cette décision d’interdiction de l’abaya a-t-elle été prise aujourd’hui, dans ce contexte, si ce n’est pour provoquer un nouvel embrasement de la société, dans la plus pure logique de la théorie du choc ? 

Par Karine Bechet-Golovko