Face au délire des «quadrobists», les élites russes entre hypocrisie et bon sens

Un troupeau de jeunes idiots voulant marcher à quatre pattes, un masque animal sur le visage et mangeant de la nourriture pour animaux : voici l’avenir merveilleux, qui est proposé aux jeunes, de plus en plus faibles et déstructurés après des dizaines d’années de manipulation de nos sociétés. Et ils sont arrivés en masse en Russie cet été. Tout seul, spontanément ? Non bien sûr, ils ont été aidés «à se découvrir» sous-humains, à se déshumaniser. Il est temps pour ces élites russes de faire leur choix entre deux voies pour la Russie : la dissolution globaliste ou la renaissance nationale. L’on ne peut pas en même temps noyer les élèves dans les réseaux sociaux à l’école et ensuite vouloir interdire par la loi les conséquences logiques de cette politique.

Lancé soi-disant comme une expérience sportive bonne pour la santé, l’on voit débarquer le mouvement des quadrobists en Russie. Ainsi, des jeunes sans repères, puisque débarqués par leurs parents et leurs enseignants dans une société libertaire sans foi ni lois, voient dans le fait de se comporter comme des animaux, de se déguiser comme des animaux et de manger comme des animaux le summum de leur capacité d’évolution. Se libérer … de son humanité. Nous en sommes là.

La société russe est divisée sur l’attitude à adopter. Il est vrai que, lorsque l’on met la main sur le coeur en versant une larme de crocodile pour la défense éternelle des valeurs traditionnelles, l’apparition de ces idiots à quatre pattes passe mal. Mais on est pour la «liberté» dans la bonne société, ces pôv’ petits ont bien le droit de s’amuser. Ils ne savent pas ce qu’ils font, il faut leur pardonner. Amen.

Bref, dilemme … 

D’un côté, donner trop d’importance à cet énième mouvement de destruction de la société en s’attaquant à sa jeunesse ne sert à rien. Ce n’est pas la première technique de manipulation de masse, ce ne sera pas la dernière. Mais d’un autre côté, ne rien faire est aussi dangereux, car même s’il s’agit d’un énième mouvement, il n’en est pas moins dangereux pour ces jeunes concrètement et pour la société en général. Mais quoi faire ?

L’on voit bien ici les traces d’ingénierie sociale. Tout d’abord, l’on prend un symbole de l’enfance, les masques, qui semble donc parfaitement innocent. On en a tous porté, les enfants les aiment bien, les parents sont nostalgiques. Et ensuite on le sort de son contexte pour provoquer un comportement déviant : se comporter dans la rue comme un chien ou un chat, manger comme un animal. La frontière du jeu est dépassée, la frontière de la sphère privée et publique aussi ; il y a mise en place d’une nouvelle norme sociale, qui va à l’encontre des normes existantes. C’est de la manipulation de masse.

Faut-il l’interdire, comme avec ce projet de loi déposé en ce sens au Parlement russe ? L’idée du projet de loi est justement de pénaliser toute propagande d’idéologie destructrice, ce qui par conséquent concerne également ce mouvement de déshumanisation des jeunes.

« Il y a des communautés entières. Et ce n’est pas aussi inoffensif qu’il y paraît à première vue», a déclaré la députée à RIA Novosti. Comme l’a ajouté Yana Lantratova, un enfant avec des oreilles de chat est une victime de la propagande. Selon elle, ce ne sont pas les parents qui devraient en être responsables, mais les personnes qui diffusent des informations sur les quadrobeurs.

La question de la responsabilité des parents a aussi été soulevée. 

Il est vrai, qu’il faut prendre le mouvement à la source. Car, comme par hasard, ce mouvement s’est très fortement développé en Russie ce printemps 2024. A l’été 2024, la vente de masques et d’accoutrements pour les adeptes a soudainement augmenté de 12 fois. Ce n’est pas un phénomène naturel. La Russie est en guerre, elle est attaquée par les pays de l’OTAN à son flanc ouest, elle a besoin d’un société forte et saine, responsable et adulte. Or, l’on voit ici la volonté d’entraver la politique de défense des valeurs traditionnelles, qui permettrait de restaurer une société forte et vigoureuse. On voit ici une volonté politique d’affaiblissement de la société.

Mais au-delà de la pression extérieure, les élites russes doivent faire un choix. Ces attaques sont largement portées par les réseaux sociaux et chacun le sait. Le ministère russe de l’éducation ne peut pas d’un côté plonger les enfants dès l’école dans VK (voir notre texte), le pouvoir tenir un discours pro-technologique poussé à l’extrême «pour ne pas être en retard», les parents offrir un smartphone à leur enfant à trois ans pour qu’il les laisse tranquilles et s’occupe en silence et ensuite tous, naïvement ou hypocritement, s’inquiéter des dérives logiques, naturelles et parfaitement connues des décisions qu’ils prennent.  

Les élites politiques doivent faire un choix. Et les parents aussi. Tant que la main droite défait ce que construit la main gauche, les jeunes sentiront l’hypocrisie et la faiblesse du système et n’y croiront pas. Aucun système politique ne peut fonctionner sans croyance. Et les élites globalistes le savent pertinemment.  

Par Karine Bechet-Golovko