Kamala Harris ou la patriotisme globaliste
Les élections présidentielles aux Etats-Unis inquiètent les élites globalistes. Leur puissance n’est pas en danger réel, mais il leur sera plus difficile de gouverner avec Trump à la présidence américaine, qu’avec Kamala Harris. Car ce que représente Trump, ce n’est pas une alternative politique, mais idéologique — il est libéral, mais souverainiste, donc contre les grandes lignes de la globalisation radicale, soutenue par Harris. La grande armada est de sortie et le NYT nous gratifie d’une véritable oeuvre de propagande, devant rappeler que le patriotisme n’est pas si dépassé que cela et qu’il est incarné … par … roulement de tambour … Kamala Harris. L’indépendance de la presse ? Ca, c’est vraiment dépassé.
Les prévisions de vote, malgré la pression et les possibilités offertes à la tricherie par le système même, mettent Kamal Harris très peu devant Donald Trump, avec 51% contre 47%. Etre femme et noire lui permet de jouer la carte de ce que les médias appellent ces «minorités» pour remporter leur vote, mais cela n’est pas suffisant pour remporter sûrement l’élection, qui doit se tenir le 5 novembre prochain. Le risque existe d’autant plus que dans les swing states, l’avance est à peine symbolique :
Dans les swing states, les écarts sont minimes. En Pennsylvanie, Harris ne devance son rival que de 2 points (48 % contre 46 %), tandis que dans le Wisconsin, l’écart se réduit à un point seulement (47 % contre 46 %).
Rappelons que dans les élections américaines, c’est le nombre de grands électeurs (dont le nombre est déterminé par Etat) qui compte et non pas celui des électeurs en général. Donc remporter les grands Etats est fondamental pour remporter l’élection.
Le risque d’un retour de Trump à la présidence américaine est réel pour les élites globalistes. Nous avons déjà vu lors de sa première présidence, qu’avec une obstruction permanente, elles ont pu l’empêcher de gouverner et finalement préserver la ligne générale. Il y a de fortes chances qu’elles puissent continuer aujourd’hui aussi, surtout avec un transfert momentané vers les structures globales de l’OTAN et de l’UE et l’appui de certaines élites dirigeantes locales (de leur point de vue), c’est-à-dire nationales (de notre point de vue) en Europe. Mais il y a la guerre sur le front ukrainien contre la Russie, une guerre, elle, bien existentielle pour ces élites. Et l’arrivée de Trump pourrait compliquer une situation déjà extrêmement complexe.
Alors le NYT nous sort un article à charge contre Trump et encensant Kamala Harris au ridicule. Aux yeux de l’auteur, Trump n’a aucune qualité comme sa première présidence l’aurait montrée :
Il s’est montré inapte, par tempérament, à un rôle qui requiert les qualités mêmes qui lui manquent le plus – sagesse, honnêteté, empathie, courage, retenue, humilité, discipline.
Donc, il n’y a en fait pas de choix, que l’on aime ou non Kamala Harris, qu’on la soutienne ou pas, il ne reste qu’elle, toute alternative est inacceptable — logique imparable et hautement démocratique …
Cette vérité sans équivoque et décourageante – Donald Trump n’est pas digne d’être président – devrait suffire à tout électeur soucieux de la santé de notre pays et de la stabilité de notre démocratie pour lui refuser sa réélection.
Pour cette raison, quels que soient les désaccords politiques que les électeurs pourraient avoir avec elle, Kamala Harris est le seul choix patriotique pour la présidence.
Soit. Mais que vient faire le «patriotisme» ici ? Et surtout de quelle patrie s’agit-il ? L’auteur reconnaît qu’il s’agit ici bien plus que d’une alternative politique, c’est une question de différence de valeurs. L’on dirait une alternative idéologique.
La plupart des élections présidentielles sont, au fond, le fruit de deux visions différentes de l’Amérique, qui émergent de politiques et de principes contradictoires. Celle-ci porte sur quelque chose de plus fondamental. Il s’agit de savoir si nous invitons à la plus haute fonction du pays un homme qui a révélé, sans équivoque, qu’il dégradera les valeurs, défiera les normes et démantèlera les institutions qui ont fait la force de notre pays.
Le danger pour ces élites est que Trump puisse tenter de détricoter le tissu de règles globalistes, qui étouffent les Etats, notamment les Etats-Unis. Qu’ils reviennent à d’autres valeurs, la famille et non les LGBT, la priorité nationale et non pas son asservissement, la féminité et non pas le féminisme etc. En plus ce salaud est un homme blanc … face à une femme noire. L’homme blanc aujourd’hui est l’animal atroce à abattre, quand la femme et de surplus noire est une victime par définition. L’homme doit perdre, la femme doit gagner, sinon il n’y a pas de justice dans ce monde … Même si cette «victime» s’est particulièrement bien intégrée dans la société qu’elle déteste par carriérisme, en tant que sénatrice, procureur général d’un Etat, vice-présidente. Ce qui montre au passage, que cela est parfaitement possible pour les femmes et pour les noirs. Mais chuttttt, silence.
Deux mondes s’affrontent et c’est bien la «patrie» post-moderne que Harris incarne, qui est appelée à être préservée. Le dévoiement des concepts est un attribut du néolibéralisme, qui les évide pour garder une coquille remplie alors d’une autre substance. Le NYT en appelle ainsi au patriotisme in fine globaliste, puisqu’aux Etats-Unis le patriotisme a un écho — à la différence des pays européens, où il a été discrédité au fur et à mesure que ces pays perdaient leur souveraineté. Même si paradoxalement, la globalisation ne peut laisser sa place à la Patrie. Mais les médias ne sont pas à un paradoxe près, quand il faut exécuter une commande.
Par Karine Bechet-Golovko