L’école en Russie : les globalistes russes lancent une attaque sans précédent contre la jeunesse
Alors que l’Union soviétique avait réussi à mettre en place l’un des systèmes d’enseignement et de recherche le plus performants au monde, il ne cesse d’être dégradé depuis l’arrivée des globalistes au pouvoir. Après avoir fanatiquement implanté le Processus de Bologne, et continuer en réalité à le faire encore aujourd’hui, un coup peut-être fatal est en train d’être porté à l’école. La Russie n’aurait pas besoin de forces vives ou les globalistes n’ont pas besoin que la Russie ait ces forces, afin de ne pas perdre le contrôle de ce territoire ? Le transfert forcé de l’école sur les réseaux sociaux et la discussion sur la réduction des années d’enseignement provoquent un fort émoi chez les parents d’élèves.
Sous couvert de «modernité» et pour ne «pas être en retard», la Russie est l’un des pays où les enfants sont le plus confrontés aux réseaux sociaux, dès le plus jeune âge et de manière désormais quasi-coercitive. Non seulement les téléphones portables ne sont pas interdits à l’école, indépendamment de la loi de complaisance adoptée à ce sujet par le Parlement russe pour rassurer les parents, mais le phénomène d’immersion des enfants dans les réseaux sociaux devient une politique d’Etat.
Ainsi apprend-on que le ministère de l’éducation a signé un accord avec le groupe privé VKontakt. Les enfants sont alors obligé de s’inscrire sur VK, où les enseignants vont désormais envoyer les devoirs. Ainsi, l’Etat met ses ressources au service d’une entreprise privée et de ses bénéfices … Le contrat passé avec le ministère ne prévoit aucune restriction pour une plateforme classifiée +18 ans, les enfants auront accès à tous les contenus. Ce qui concerne notamment les groupes pornographiques, les groupes de suicide, les groupes LGBT et ce, parce que les contenus ne sont pas retirés même après décision de justice, que les modérateurs refusent de retirer une publication disant qu’il leur est difficile d’apprécier s’il s’agit ou non de propagande LGBT ou d’incitation au suicide. Simplement, après décision de justice, ces contenus violant la législation russe ne sont pas accessibles en Russie … sauf avec VPN. Donc, ils sont accessibles. Et les comptes font l’objet d’une publicité intrusive dans ces directions. Mais le business est roi, le culte numérique ne se discute pas. Et l’accord avec le ministère prévoit l’absence par principe de responsabilité de VK et cette responsabilité est transférée sur les épaules de l’enseignant.
Et cela devient une politique d’Etat, de cet Etat qui parle joliment la main sur le coeur de la protection des valeurs traditionnelles, et se discrédite en obligeant les enfants à l’inscrire sur ces plateformes. Les bonus des salaires des enseignants prennent désormais en compte le nombre d’élèves inscrits, le classement des établissements scolaires aussi. Les enseignants mettent la pression sur les élèves, les écoles mettent la pression sur les écoles. Ce système étatique travaille au profit de VK, c’est beau le néolibéralisme ! Pour détruire ce qui reste du fragile lien entre l’enseignant et l’élève ou les parents, c’est une démarche idéale. Le conflit a éclaté.
Les groupes de parents d’élèves se révoltent, mais rien n’y a fait. Il s’agit ici d’une ligne idéologique bien établie — et décidée en dehors de Russie : pour détruire une société, il faut la détruire de l’intérieur ; et pour lui ôter tout avenir, il faut tuer sa jeunesse. Détruire le système d’éducation est dans cette logique fondamental. Rien n’est alors plus efficace que de jouer sur la faiblesse humaine, d’user de la tentation. Tout d’abord avec la normalisation du smartphone (c’est tellement pratique), puis des réseaux sociaux (c’est tellement sympa), les parents donnent l’exemple aux enfants, les enfants le reproduisent et poussent plus loin le phénomène puisqu’ils ont moins de recul. La société est prête à la bascule.
Les élites globalistes tentent de faire passer le dernier pas à la société russe en utilisant leurs élites globalistes, toujours aussi fidèles, mais l’instinct de survie se réveille, en tout cas chez les parents et même chez les enfants. Car le rôle de l’école et des enseignants est de protéger les enfants, de les pousser à se dépasser, à se développer. Pas de les mettre en danger. Pas d’en faire un troupeau. Quand les institutions ne jouent plus leur rôle, les gens se réveillent.
Et la mécanique est réellement lancée. Le très globaliste Vladimir Medinsky, conseiller du Président, a proposé dans la foulée la réduction du nombre d’années de scolarité. Explication purement manageriale : c’est trop cher, les gens doivent être rentables, on n’est plus au 19e siècle. Du Siècle des Lumières, ces élites veulent nous faire tomber dans le Siècle des ténèbres ? Les Temps des troubles ont régulièrement existés en Russie. La formulation employée par le conseiller du Président mérite d’être citée, il est rare de voir une telle franchise chez ces gens.
«Le temps impose une réduction de la durée de l’enseignement secondaire ; le fait que nous ayons 11 ans est un luxe inabordable. C’est comme si nous vivions au 19ème siècle. Il doit être compressé, afin que plus tard, vous puissiez entrer plus tôt dans le domaine de la formation professionnelle et être compétitif«
Il paraît que le temps va tellement vite, que 11 ans à l’école, vous fait perdre du temps … Ensuite, il propose de réduire également dans la foulée la formation à l’université : 4 ou 5 ans c’est aussi beaucoup trop long. Cela fait longtemps, que l’on n’avait pas entendu une telle tirade aussi ouvertement néolibérale. Et il a eu le soutien ouvert de Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
Nous en sommes à la troisième année de guerre chaude, où la Russie joue son existence politique, voire géographique. Et manifestement la bataille sur le front intérieur est loin d’être remportée. Or, sans elle, il sera impossible de gagner sur le front extérieur.
Par Karine Bechet-Golovko