Législatives : des élections pour que rien ne change … en pire
Surfant sur le slogan du «barrage à l’extrême droite», l’extrême gauche s’installe en France. Désormais ouvertement et sous la bannière de Mélenchon, dont le score personnel n’a pourtant pas bougé. Macron fait une remontée, qui laisse perplexe quant aux méthodes utilisées. Et le grand gagnant annoncé, le presque Premier ministre Bardella reste avec le RN en troisième position, bien loin du futur Gouvernement. Bref, rien ne change, seul le désordre s’amplifie. Car sortir un Gouvernement viable de ce marais va être une épreuve de force.
En période de crise socio-économique, il est normal que les Français attendent des dirigeants, qu’ils portent attention à ces questions. Mais la pseudo «gauche» qui s’avance, n’a rien de social. Les Français font la même erreur que les Britanniques, attendant de gauchos-bobos parfaitement globalistes et anti-systèmes, qu’ils reconstruisent la France et s’occupent de leur bien-être. Il est déjà annoncé que l’agenda intérieur et extérieur ne changera pas.
Ainsi, le Nouveau Front de Gauche, dont Mélenchon est la figure de proue, est en tête, mais n’aura pas de majorité suffisante avec ses 178 à 205 députés pour pouvoir constituer un Gouvernement. N’oublions pas par ailleurs, que Mélenchon est surtout un animal médiatique, il sait parfaitement rentabiliser les victoires des autres et sa fragile coalition ne tiendra pas les premiers remous politiques. A ce sujet, un décompte original vient d’être publié :
Ce sont les Verts et les Socialistes, qui font in fine la gloire de Mélenchon, et c’est lui que l’on entend en boucle.
La coalition de Macron atteint des scores inattendus avec 157 à 176 sièges. En plus des désistements de la grande opposition mélenchoniste en faveur de Macron, ce résultat soulève beaucoup de questions. Notamment, en ce qui concerne l’utilisation du record historique des procurations de vote et des algorithmes du vote électronique. Mais dans un cas comme dans l’autre, cela est invérifiable. Et c’est bien tout l’intérêt de ces méthodes «innovantes» à l’heure de la post-démocratie (donc d’un système qui n’est pas démocratique).
Reste le RN, en progression objective avec ses 113 à 148 sièges attendus, mais bien loin de la grande vague qu’ils commençaient à célébrer un peu tôt. Finalement, le RN continue à jouer son rôle : en criant bien fort à la lutte contre l’extrême droite, la véritable extrême gauche globaliste peut rester au povoir.
Toujours est-il qu’il va être difficile de constituer un Gouvernement avec cette Assemblée et tant d’hurluberlus. Mélenchon, dont LFI n’a que 75 sièges sans aucune amélioration, s’estime Premier ministre légitime et devant seul constituer le Gouvernement, sans négociations. Séjourné, qui a accepté avec plaisir les reports du NFP pour que la coalition macroniste ne perde pas (trop) la face, ne veut pas voir Mélenchon et ses proches au Gouvernement après la démission d’Attal. Marine Le Pen attend les présidentielles, il faut lui reconnaître qu’elle est très douée pour attendre.
Bref, bonnes vacances ! Ces élections ont rempli leur rôle : rien n’a changé, la situation continue d’empirer.
Par Karine Bechet-Golovko