Morne rencontre à l’Elysée entre Macron et Zelensky
La tournée européenne de Zelensky est passée par la France avant d’arriver chez le Pape. Reçu sans grande pompe, un peu comme une routine, comme un passage obligé : il faut bien l’accueillir, les chefs de file atlantistes l’exigent. Mais l’enthousiasme n’est pas là. Ambiance pluvieuse au milieu de la cour de l’Elysée. Poignée de main et rien de nouveau. De toute manière, les décisions d’une telle ampleur ne se prennent pas à Paris.
La tournée européenne de Zelensky patine. Peut-être la météo, qui permet déjà à Biden d’annuler la grande fête ukrainienne de Ramstein. Ou bien un sentiment de déjà-vu, qui s’installe et alourdit l’atmosphère : le public a besoin de neuf et on ne lui sert que des plats recuits … et un peu désséchés. Bref l’on ne sent pas pointer le début d’un commencement de soulèvement politique (faute d’être national), aucun entrain. On tourne en rond — car aucune décision ne peut être prise actuellement.
Emmanuel Macron a pour sa part assuré que l’aide de la France se poursuivait «conformément à ses engagements», et a souligné «l’avancée de la formation et de l’équipement d’une brigade. C’est aussi un modèle très unique de coopération», a-t-il fait valoir.
Ca et les Mirages promis de longue date et basta. C’est un modèle unique de coopération.
De son côté Zelensky insiste et porte la voix de ses maîtres atlantistes (les mêmes que Macron, d’ailleurs) :
Le cessez-le-feu «n’est pas un sujet de nos discussions (…) avec nos alliés», a déclaré le président ukrainien à l’issue de cette rencontre, attribuant les informations sur ce sujet à la «désinformation» russe. Il a aussi, comme partout ailleurs, réclamé un accroissement rapide de l’aide occidentale. «Avant l’hiver, on a besoin de votre soutien», a-t-il martelé.
Savoir quémander est un art, surtout lorsque c’est l’unique mode de communication possible avec vos homologues, puisque la seule raison d’existence de l’Ukraine pour les Atlantistes est d’être un front et un front ça se fournit. Et comme acteur professionnel, Zelensky a ici un savoir-faire certain.
Puisqu’il ne peut parler de paix, comme il le reconnaît, il a rebaptisé son fameux plan de «Plan de victoire» :
À Londres ce jeudi matin, le président Zelensky a présenté les détails de son «plan de victoire» face à la Russie au Premier ministre britannique
Or, la possibilité même d’envisager la «victoire» dépend directement de l’engagement des pays de l’OTAN. C’est bien à cela que l’on voit que l’Ukraine n’est plus un pays, mais un front.
La question que devrait se poser tout citoyen d’un pays européen est simple : en quoi cela le concerne-t-il ?
Et la réponse est simple : en rien. Sauf, quand il faut payer les factures, qui flambent. Sinon, c’est l’affaire des élites atlantistes, qui défendent les intérêts de leur clan. Donc, les élites atlantistes britanniques ou françaises «pensent» envoyer des «instructeurs» en Ukraine, autrement dit des militaires réguliers et ce officiellement.
Mais si la guerre se déclenche entre les pays de l’OTAN et la Russie en raison de la ligne radicale conduite par ces élites, alors cela concernera chaque famille en Occident.
En attendant, Zelensky continue sa tournée tristounette en Europe, sans soulever les foules.
Par Karine Bechet-Golovko