Patrushev : la politique de l’Occident conduit à la division de l’Ukraine en plusieurs Etats
Mercredi 27 avril 2022
Suite à l’intensification des livraisons d’armes depuis les pays de l’OTAN et à la normalisation d’une rhétorique guerrière, la Russie, elle aussi s’adapte à cette nouvelle réalité et, désormais, envisage la possibilité d’une division de l’Ukraine en plusieurs Etats. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le Secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, Nikolaï Patrushev, qui était avant cela le directeur du FSB.
Dans une interview donnée à Rossiïsakaya Gazeta devant poser un premier bilan de la politique menée par les Atlantistes en Ukraine, Nikolaï Patrushev est sans appel : cela conduit à l’implosion de l’Ukraine.
Selon le Secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie, les Etats-Unis ont décidé de créer un antipode russe et ont choisi pour cela l’Ukraine. Comme il était difficile de déterminer un discours positif de constitution de cette entité, ils ont gavé les Ukrainiens avec une vision déformée de l’exclusivité de la nation ukrainienne, basée sur la haine envers tout ce qui est russe, et ce bien avant 2014. En réalité, 2014 est le premier résultat tangible de cette politique.
«Cependant, l’histoire enseigne que la haine ne peut jamais devenir un facteur fiable d’unité nationale. Si quelque chose unit aujourd’hui les peuples vivant en Ukraine, c’est bien la peur des atrocités des bataillons nationalistes.»
Cette politique ne peut à long terme que conduire à l’effondrement de l’Ukraine, telle qu’elle existe aujourd’hui et dont l’existence est finalement assez récente, puisqu’elle résulte de la chute de l’URSS. Cette «nouvelle histoire ukrainienne», ces 30 années de formelle indépendance, c’est-à-dire de séparation de la Russie et de mise en place d’un protectorat atlantiste, face au millénaire d’histoire commune russe, peut prendre fin et le cours de l’histoire reprendre, lui, sa place.
Sentant bien le danger de l’évolution de la situation, mais étant enfermés dans une impasse, les Etats-Unis continuent et renforcent leur ligne politique ukrainiennne — que les pays de l’OTAN se battent en Ukraine, par l’Ukraine, contre la Russie, jusqu’à disparition de l’une des parties.
Le NYT, qui devient décidément l’unité de propagande guerrière de l’OTAN, continue ce matin dans la même ligne qu’hier (voir notre texte ici), toujours plus loin, toujours plus fort. Nous avons donc droit cette fois-ci à la liste des pays de la «coalition atlantiste antirusse«, qui s’engage à fournir les armes pour lutter en son nom et pour les intérêts atlantistes en Ukraine.
«Les Etats Unis ont rassemblé 40 alliés pour fournir à l’Ukraine une aide militaire à long terme, dans ce qui pourrait devenir une bataille prolongée contre l’invasion russe. Des officiels responsables de la défense en Australie, en Belgique, en Grande-Bretagne, en Italie, en Israël et d’autres pays se réuniront tous les mois pour s’assurer qu’ils «renforcent l’armée ukrainienne à long terme», a déclaré Lloyd Austin, le Secrétaire à la défense des États-Unis.
Dans un changement de politique majeur, l’Allemagne a déclaré qu’elle enverrait jusqu’à 50 véhicules blindés conçus pour abattre des avions, mais aussi pour tirer sur des cibles au sol. Le gouvernement allemand avait précédemment cité une série de raisons pour éviter d’expédier des armes aussi lourdes vers l’Ukraine. C’était l’un des nombreux signaux d’hier indiquant une nouvelle escalade de la guerre.»
Alors que la Russie, manifestement, avait lancé cette guerre uniquement pour assurer le Donbass, et étrangement n’envisageait pas qu’elle puisse s’étendre au reste du territoire ukrainien (ce qui explique les négociations immédiatement lancées), il semblerait que les illusions tombent et que le cours de l’histoire rattrape les élites russes elles-mêmes, ce en quoi elles peuvent justement compter sur un soutien total et entier de la population, à l’inverse de la profonde répulsion provoquée par les processus de «négociation».