Retour sur la victoire de Trump aux élections américaines

La victoire de Donald Trump est sans conteste. Kamala Harris l’a reconnue. Macron s’est empressé de twitter pour le féliciter. Zelensky s’affaire. Les Européens s’angoissent. Une partie de la population attend qu’il vienne les libérer, pour qu’ils puissent continuer à s’occuper de rien d’autre que d’eux-mêmes. La Russie est perplexe. Une seule certitude : les globalistes radicaux ont perdu le soutien et des peuples, et des élites américaines, laissant orphelines leurs clones européens. La globalisation continue, mais revient vers plus de modération — ce qui par ailleurs ne la rend pas moins dangereuse.

Trump a remporté les élections américaines et revient au pouvoir en tant que 45e et 47e Président des Etats-Unis. C’est la deuxième fois l’histoire américaine qu’un Président revient au pouvoir après une pause. La dernière fois, cela a eu lieu à la fin du 19e siècle. C’est donc déjà en soi un exploît, sans même parler du score sans appel — 301 contre 226 pour l’instant, ni de la vague rouge qui a déferlé sur les Etats-Unis.

La passation de pouvoir se fera en douceur, Biden viendra, Kamala Harris appelle au calme. Le coeur du monde global ne peut se permettre une guerre civile, c’est bon pour la périphérie. Le risque serait trop grand et il risquerait de s’écrouler. Il a été pris en compte que le radicalisme globaliste ne passe plus, les Américains ont réellement voté contre ; les élites globalistes s’adaptent pour ne pas perdre le pouvoir. La globalisation ne peut disparaître, elle ne doit simplement pas porter atteinte aux intérêts américains. L’on voit ainsi que les Etats-Unis sont bien l’un des très rares pays, où il y a un véritable combat politique. Et une véritable souveraineté.

Les médias et «experts» européens ont la gueule de bois, après avoir cru à leur propagande (oubliant qu’il s’agissait de propagande et non pas d’analyse), ils se retrouvent perdus. Certains retournent leur veste et reconnaissent la volonté du peuple américain, d’autres s’enfoncent dans le fanatisme, en dénonçant une Amérique fasciste, mais tous restent désarmés. Car c’est aussi leur défaite. La défaite de cette société soi-disant de la communication, où tout se règlerait sur les plateaux télé et dans les médias. Si le plan de la communication a évidemment un poids certain, il ne peut influer lorsqu’il est totalement décalé de la réalité. Et la réalité vient de provoquer un atterrissage forcé des médias occidentaux alignés, qui sont la très grande majorité d’entre eux. L’on comprend mieux la sagesse de plusieurs grands médias américains, qui se sont soudainement déclarés neutres avant le vote ou du Washington Post qui veut revenir à du journalisme de qualité. Nos journalistes pourraient y réfléchir …

Les Européens et Zelensky sont inquiets pour l’avenir du financement de la guerre globaliste en Ukraine contre la Russie. Car c’est la guerre des globalistes radicaux et le retournement des élites américaines conduit à reporter le poids de ce conflit sur les Européens, où d’ailleurs se sont réfugiés les radicaux. 

La Russie de son côté est dans l’expectative. Elle se dit comme toujours prête à négocier. Elle est prête à discuter avec Trump. Jusqu’à présent, cela ne lui a jamais porté chance, c’est bien là son point faible. Et ces élites russes ne sont pas aptes à négocier, car elles ne sont pas prêtes à remettre fondamentalement en cause la globalisation. Elles ont pris les armes, presque contre leur volonté, car elles n’avaient pas le choix. L’instinct de survie a été plus fort et la compréhension que la Russie ne leur pardonnerait pas ont largement joué leur rôle. Finalement, nous sommes arrivés à une situation de pat : ni les Etats-Unis désormais, ni la Russie ne veulent faire de pas brusques sur le champ de bataille ; ni les Etats-Unis, ni la Russie ne peuvent abandonner le champ de bataille.

Il y a dans tout cela quelques leçons à tirer pour nous, Français. Tout d’abord, s’il y a un réveil massif populaire, il ne peut être ignoré et même les falsifications directes et indirectes des processus électoraux ne peuvent le nullifier. Donc, il faut se réveiller. Pas dans les réseaux sociaux, à pleurnicher contre Macron ou un autre, mais dans la réalité. Ensuite, quand il y a de véritables oppositions politiques, il peut y avoir de véritables élections. Où est notre opposition politique ? C’est le moment de relever la tête.

L’élection de Trump aux Etats-Unis ne résoudra rien en elle-même, mais elle donne la possibilité à ceux, qui veulent se battre pour leur pays, pour sa souveraineté, de se relever. Les élites globalistes radicales sont déstabilisées, affaiblies, elles vont devoir se réorganiser et cela demande du temps. Il n’est d’ailleurs pas évident qu’elles puissent reprendre le dessus après deux échecs fondamentaux consécutifs (ceux du Covid et de la guerre en Ukraine). La suite ne dépendra que de nous.

Par Karine Bechet-Golovko

1 комментарий

  1. 09.11.2024

    […] permis ici de réagir à l’analyse de Karine Béchet-Golovko dans son article paru sur le blog Russie politics. Elle nous rappelle, à juste titre, la douche froide reçue par les médias occidentaux qui ont cru […]