Sous la baguette de l’OTAN, la Finlande et l’Estonie envisagent la fermeture du Golfe finlandais à la Russie
Les pays Baltes ont toujours été les enfants chéris de l’Atlantisme. Dans le cadre du conflit armé, qui se déroule contre la Russie, ces pays sont utilisés comme base avant de l’OTAN. Et l’entrée récente de la Finlande au sein de l’Alliance continue à produire ses effets. Désormais, il est ouvertement question d’interdire l’accès au Golfe finlandais à la marine russe. L’on ne compte plus les pas fait pour aggraver le conflit, c’est une véritable fuite en avant à laquelle nous assistons.
Le flanc Est de l’Europe est en cours de militarisation forcée sous impératif atlantiste. Plusieurs nouvelles sont tombées dans la foulée.
Tout d’abord, la Suède se dit prête à diriger une présence militaire en Finlande. Depuis l’entrée de ces deux pays dans l’OTAN, ils sont fortement utilisés dans le conflit contre la Russie. Puisque l’OTAN considère le territoire des pays membres comme son territoire, il l’utilise en fonction de ses intérêts stratégiques propres, et non de l’intérêt des pays membres. Ainsi peut-on lire sur RFI :
En juillet, l’Otan avait annoncé qu’un renforcement de la présence militaire était nécessaire sur son flanc oriental, notamment en Finlande qui partage une frontière longue de 1 340 kilomètres avec la Russie.
Et plus concrètement :
Cette mesure, qui implique le déploiement de forces terrestres « prêtes au combat » selon la définition de l’alliance militaire, nécessite un « pays-cadre » pour sa mise en oeuvre, a souligné Antti Häkkänen, ministre finlandais de la Défense, lors d’un point presse avec son homologue suédois, Pål Jonson. Helsinki a demandé à la Suède de remplir cette fonction, ont annoncé les deux ministres.
Parallèlement, l’Estonie ouvre une base militaire au Sud du pays, à la frontière avec la Russie. Cette base contient 14 bâtiments et est prévue pour environ un millier de militaires. Y seront basés la 2e brigade estonienne et un contingent des forces de l’OTAN. Précisons :
Le 18 septembre, le chef d’état-major général des forces de défense de la République balte, le général de division Vahur Karus, a déclaré que l’Alliance avait confié aux forces armées estoniennes la tâche de se préparer à un éventuel conflit armé entre l’OTAN et la Russie.
Si l’Alliance l’exige, l’Estonie s’exécute. L’obéissance au maître ne se discute pas. Même s’il faut diminuer les prestations sociales afin de renforcer l’effort de guerre, ce que le nouveau Gouvernement estonien a déjà eu le temps d’annoncer à la population.
Et pour continuer à jouer l’escalade, l’Estonie et la Finlande envisagent de mettre en place un plan bloquant l’accès au Golfe de Finlande à «l’ennemi», c’est-à-dire à la Russie — dès que cela sera nécessaire. Autrement dit, dès que l’OTAN en prendra la décision. Cela afin de bloquer la circulation de la marine russe dans la mer Baltique. Comme le déclare Merilo, le Commandant des Forces de défense estoniennes :
«C’est un problème de voisin qu’en principe les pays de l’OTAN contrôlent désormais totalement du golfe de Finlande. La défense maritime est un domaine dans lequel la Finlande et l’Estonie continueront à accroître leur coopération, et peut-être pourrons-nous élaborer des plans plus concrets sur la façon, si cela est nécessaire dans le véritable sens du terme, d’interdire complètement les activités de l’ennemi dans la mer Baltique! Il est possible de le faire militairement, nous sommes prêts à le faire et nous allons dans cette direction »
Il est toujours fascinant de voir les premiers de classe se tenir bien droit, dociles et fascinés devant le maître d’école. Cela devient particulièrement dangereux dans le cas d’un conflit montant, comme ici contre la Russie. Tant que les pays européens seront dirigés par des élites défendant les intérêts atlantistes au prix de l’intérêt de leurs pays, le risque d’une confrontation militaire conventionnelle à grande échelle se rapprochera de jour en jour … et un jour se réalisera.
Par Karine Bechet-Golovko