Spoliation des actifs russes : ces députés européens atlantistes, qui travaillent contre l’Europe
Alors que la Commission européenne continue à peiner à finaliser la spoliation du produit des actifs russes gelés par décision uniquement politique, un groupe de parlementaires européens, principalement issus de ces activistes atlantistes implantés dans les pays de l’Est contre la Russie, relève la tête, contre l’Europe cette fois-ci. Ils exigent la confiscation, contre le droit mais au nom de la suprématie de la raison politique globaliste, des actifs russes eux-mêmes pour payer la guerre américaine en Ukraine contre la Russie, comme le demandent les Etats-Unis, leur seul et unique maître. Après avoir travaillé contre leurs pays, ils travaillent contre l’Europe. Ils n’ont été formés qu’à cela.
Le 20 mars, la Commission européenne avait décidé d’attribuer un nouveau financement à l’Ukraine sur plusieurs années. Il s’agissait d’un montant de 50 milliards d’euros d’ici 2027, qui se répartissaient en deux parties distinctes : des subventions pour un maximum de 17 milliards (donc à ne pas rembourser) et des prêts à hauteur maximale de 33 milliards d’euros.
Or, chacun comprend que l’Ukraine ne sera jamais en état de rembourser quoi que ce soit, même si par hasard il restera à la fin de la guerre un bout de territoire appelé Ukraine, qui ne soit revenu dans les frontières historiques de ses voisins. La question de l’utilisation des actifs russes est alors cruciale. Même s’ils ont été gelés par décision politique et non judiciaire, ce que reconnaît par ailleurs la très ukrainienne Transparency International, la Russie reste le propriétaire légal et légitime de ces actifs. Et selon les règles du droit civil, le droit de propriété s’étend sur les produits de ces biens. Or, et transparency International, et la Commission européenne, pour des raisons politico-financières, nient les règles ancestrales du droit civil des biens pour imposer une rupture du droit dans la continuité du droit de propriété : Euroclear est par magie de la volonté nihiliste atlantiste sacrée propriétaire du produit de ces actifs gelés, qui sont entreposés chez lui, et dont la Russie est propriétaire.
Pour cela, un compte spécial a déjà été ouvert, où sont versés les produits des actifs russes :
Pour rappel, sur proposition de la Commission, les Vingt-Sept ont décidé, en février, de bloquer sur un compte le produit des avoirs russes gelés, des intérêts représentant trois milliards d’euros par an. Lors du Conseil européen de mars, les dirigeants ont convenu de consacrer 90% de ce montant à l’achat d’armes pour l’Ukraine et les 10% restants à la reconstruction.
Ces gens sont-ils d’aussi mauvais juristes ? Non, ils sont simplement de mauvaise foi. Et ils sont dans une logique de guerre : le droit de l’ennemi ne reconnaît pas de droit à l’ennemi. La Russie est l’ennemi. Donc la Russie n’a pas de droit.
C’est d’ailleurs ce que proposent ouvertement certains députés européens, venus des pays de l’Est, ces fanatiques atlantistes, qui n’aiment pas plus l’Europe, que leur pays ou la Russie. Ils ne reconnaissent qu’un seul maître : les Etats-Unis. Et ils continuent à travailler pour lui.
Ainsi, le PPE de déclarer qu’il ne faut pas s’arrêter à la confiscation illégale, donc à la spoliation, du produit des actifs russes gelés, il faut aller jusqu’au bout, comme les Etats-Unis engagent l’Europe à le faire, et s’emparer des actifs eux-mêmes. La somme est modeste par rapport au butin lui-même, qui fait baver ces bandits de grand-chemin en costume trois pièces : pourquoi s’arrêter à un ou deux milliards, quand 300 milliards d’euros appartenant à la Russie sont détenus en Occident ?
L’on peut effectivement se demander pourquoi les responsables des finances russes ont laissé tant d’actifs en Occident, alors que se préparait l’intervention militaire … N’y avait-il vraiment aucune autre possibilité ? Vraiment ? Cela est très difficile à croire. Ou bien ces responsables avaient-ils à ce point une confiance naïve en leurs «partenaires», une attitude révérencieuse envers cet Occident qui respecte toujours le droit, le libéralisme et la propriété, comme nous le savons bien. Incompétence ou volonté, toujours est-il que personne n’en a porté la responsabilité. La question n’a même jamais, Ô grand jamais, été soulevée. En effet, 300 milliards d’actifs de l’Etat russe, c’est un détail …
Désormais, les pions américains dans les institutions européennes poussent à l’extrême :
«En effet, le mécanisme juridique proposé ne permet pas la confiscation en raison du principe international de l’immunité juridique applicable aux biens de l’État.
«Une contre-mesure politique permettrait d’ignorer temporairement, jusqu’à ce que la Russie recommence à respecter les règles du droit international, les règles relatives à l’immunité des États et de saisir les avoirs gelés au moyen d’actes législatifs ou exécutifs adoptés conformément aux règles nationales. Les États-Unis ont utilisé des mécanismes similaires contre les fonds de l’État iranien en 1981 et contre les fonds de l’État irakien en 1992 pour compenser les dommages infligés au Koweït. L’administration américaine va maintenant mettre en œuvre ce même mécanisme après l’approbation par le Congrès américain de la confiscation de 20 milliards de dollars d’avoirs russes gelés», explique M. Kubilius à l’adresse .
«Il est temps de prendre une décision audacieuse sur les contre-mesures et de confisquer la totalité des 300 milliards d’euros d’actifs russes gelés. (…)»
Le droit de l’ennemi est ainsi revendiqué. Le mécanisme de spoliation est illégal, mais il serait légitimé pour des raisons politiques. En plus, si les Etats-Unis l’ont fait, pourquoi s’en priver ? Ces individus sont prêts à tout sacrifier, comme ils ont sacrifié leurs pays, pour préserver l’intérêt de la domination américaine. Ils se préparent désormais à sacrifier les pays européens, dont ils se moquent éperdument, car tel est l’intérêt supérieur de leur maître.
Pour l’instant, la Commission et le Conseil s’y opposent, comprenant au-delà de leurs discours va-t-en-guerre les dangers réels et immédiats pour tout le système financier européen, et donc l’économie européenne déjà en piteux état :
Cet appel risque de rester lettre morte, la Commission et le Conseil n’étant pas sur cette longueur d’onde. «On ne touche pas au capital. Il s’agit de réaffecter les intérêts de ce capital», a rappelé le Haut représentant de l’UE aux Affaires étrangères, Josep Borrell. «Nous n’allons pas saisir le capital, car il n’y a pas suffisamment de certitude pour savoir ce qu’il faut faire.»
Le gouvernement belge n’est pas en faveur d’une saisie des avoirs, cette décision risquant, à ses yeux, de déséquilibrer Euroclear et les marchés financiers.
Bref, surtout n’oubliez pas de prendre part à la parodie électorale européenne, car sans votre vote, il ne sera pas possible de légitimer cet organe de gouvernance globaliste régional, qui détruit l’Europe de l’intérieur. Mais grâce à votre vote, les députés pourront légitimement mettre en place une politique, qui ne peut que porter atteinte à l’intérêt national des pays membres. En tout cas, vous leur permettrez de vivre confortablement à vos dépens ; de faire semblant de s’indigner des décisions, qu’ils n’empêchent pas ; de se taire au sujet des décisions, qu’ils ne proposent pas. Et le théâtre de la démocratie globale pourra donner une nouvelle représentation.
N’oubliez pas que l’Union européenne n’est pas l’Europe. Si nous voulons sauver l’Europe, ramener à la vie nos pays européens, sauver notre culture et notre civilisation, il faut détruire l’Union européenne. Cela ne se fera qu’à ce prix.
Par Karine Bechet-Golovko