A contre-courant : ce juge polonais, qui demande l’asile politique en Biélorussie

Hier, une information dérangeante pour le monde occidental atlantisé est tombée : un magistrat polonais, arrivé en Biélorussie, y a demandé l’asile politique. Car il serait poursuivi dans son pays en raison de ses idées. Ainsi, la Pologne, clé de voute de la russophobie en Europe, semble avoir déjà intégré tous les dogmes de la post-démocratie et cela passe principalement par la répression du pluralisme. Il y a vraiment quelque chose de pourri dans ce «monde libre» … 

Le juge polonais Tomasz Schmidt a donné une conférence de presse le 6 mai, dans  laquelle il annonce demander l’asile politique en Biélorussie, car il est l’objet de pressions dans son pays en raison de son désaccord avec la politique menée par les dirigeants polonais :

«Je voudrais me permettre de m’adresser directement au président [biélorusse] Alexandre Loukachenko. Je m’excuse vraiment pour mon courage, mais je me permettrai de demander la tutelle et la protection du président et de la Biélorussie dans son ensemble », cite l’agence BelTA dans sa déclaration.

Selon Schmidt, les autorités polonaises ont choisi une « politique injuste et malhonnête » à l’égard de la Russie et de la Biélorussie et, sous l’influence des États-Unis et de la Grande-Bretagne, et conduisent leur pays à la guerre.

Les autorités polonaises ont immédiatement répondu. Le Parquet a ouvert une enquête pour espionnage, What else ?  En effet, le magistrat avait accès à des documents confidentiels et comme le précise le site La Voix de l’Amérique :

La Pologne, plaque tournante des approvisionnements militaires occidentaux en Ukraine, affirme qu’elle est devenue une cible privilégiée des espions russes et accuse Moscou et Minsk de tenter de déstabiliser le pays.

Les procureurs polonais examinent si Schmidt a espionné contre son pays, compte tenu de sa déclaration de lundi et des informations auxquelles il a eu accès en tant que juge. 

Schmidt devait statuer le mois prochain dans des affaires impliquant des autorisations de sécurité de l’OTAN et de l’UE, selon le calendrier judiciaire du tribunal administratif de Varsovie. 

Ainsi, tous les Polonais, notamment ceux qui font partie de l’appareil d’Etat, pourraient ne pas soutenir la voie glorieuse de l’atlantisme triomphant et combattant portée par ces élites dénationalisées, conduisant le pays à sa perte ? Comme c’est étonnant … Et le mécontentement monte de partout, dans tous les pays qui suivent cette voie. Mais la globalisation ne peut accepter, ni la critique, ni l’alternative, sinon elle ne serait plus globale. Donc le magistrat est qualifié a priori de traître par le ministère polonais de l’Intérieur

Il est vrai que ces élites dirigeantes globalistes ont une dent contre ce magistrat, qui a contribué à faire tomber le vice-ministre polonais de la justice : lors de la controversée réforme de la justice de 2019, le vice-ministre de la justice a lancé une campagne de dénigrement contre les magistrats, qui y étaient opposés. Le juge Schmidt a contribué à faire la lumière sur ce scandale.

Les médias français sont très discrets sur le sujet — et pour cause. Fuir le clan des «méchants» pour aller retrouver le clan du «bien», c’est normal dans ce monde manichéen. Mais partir volontairement, pour des raisons idéologiques, vers la Biélorussie ou la Russie, ils n’arrivent pas à le digérer. Sauf s’il s’agit de traitres ou d’espions. Pourtant, il y a de plus en plus de personnes, des gens ordinaires, qui décident de quitter l’Occident. Justement pour des raisons idéologiques. Mais de cela non plus, les médias français ne veulent pas parler. La drag-queen déshonorant les JO à Paris est beaucoup plus de leur goût.

Par Karine Bechet-Golovko