European Apocalypse Now

Les déclarations va-t’en guerre ne cessent de fleurir dans la bouche des hommes politiques, Emmanuel Macron en particulier, ce qui est plus qu’inquiétant. Emmanuel Todd, un vrai sage, a dénoncé l’indigence intellectuelle des dirigeants occidentaux. Il aurait dû préciser en premier lieu les Européens. Le but ici de jean-françois Geneste est de décrire pour Russie Politics un scénario catastrophe, hélas crédible sinon probable.

Reprenons d’une manière un peu plus scientifique le propos de Todd. La Russie n’a que 150 millions d’habitants pour une surface de 17 millions de km². À l’est, elle a la Chine qui en a 1,4 milliard pour 9,6 millions de km² et à l’ouest elle a l’UE et une population d’environ 500 millions pour une superficie de 4,3 millions de km².

Maintenant, faisons appel à une notion physique intuitive et connue de chacun. Si vous avez un récipient entouré de vide qui est plein d’un gaz et si vous ouvrez le robinet, ce n’est pas le vide qui va l’emplir, mais il va se purger ! Autrement dit, les anciens le disaient dès le moyen âge au moins, la nature a horreur du vide.

Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, la Russie a vocation à se remplir et on voit bien géopolitiquement qu’elle subit des pressions de tous côtés :

  1. Pression démographique chinoise à l’est avec une forme d’invasion de sociétés de cette nation sinon de nombreux immigrés.
  2. Pression européenne à l’ouest qui est plus économique que démographique, mais avec une volonté de faire main basse sur les ressources naturelles russes (comme les Chinois très probablement d’ailleurs de l’autre côté)
  3. Pression migratoire des pays d’Asie centrale et anciens membres de l’URSS
  4. Pression géopolitique au nord par les États-Unis qui veulent avant tout démanteler un rival stratégique

Nous voyons là le caractère débile des discours euroatlantistes qui prédisent une potentielle volonté d’invasion militaire de l’Europe dans les années à venir une fois le conflit ukrainien réglé. Rien ne saurait être plus faux !

Comme l’a fait remarquer Dmitri Medvedev, en cas d’implication plus forte de l’OTAN dans l’affrontement, du fait de sa fragilité démographique et de l’étendue de son périmètre (environ 30 000 km), le pays n’a pas les moyens de mener un combat symétrique conventionnel. On ne peut pas dire qu’il n’y a pas eu d’avertissements. Ils ont même été assez nombreux pour que nous nous dispensions  de donner quelque référence que ce soit.

Néanmoins, le scénario de guerre nucléaire totale nous semble prématuré et avoir une « solution » intermédiaire. En effet, un conflit direct avec les USA serait destructeur pour la Russie. Mais une alerte de détermination envers ces derniers serait peut-être suffisante. Voilà la thèse.

Des torpilles Poséidon avec des charges de 100 mégatonnes créeraient un gigantesque tsunami sur toute l’Europe, Grande-Bretagne incluse, et noieraient le continent jusqu’à Varsovie. Rappelons le principe d’un raz-de-marée. Il s’agit d’un soliton, une sorte de vague d’un genre identifié seulement au dix-neuvième siècle et que l’on nomme aussi mascaret. Dans le cas qui nous intéresse, elle se propage à 800 km/h. En haute mer, c’est une tranche d’eau assez épaisse qui se déplace et qui n’augmente la hauteur que de quelques centimètres. Néanmoins, il y a la question de l’énergie mécanique de ce phénomène qui, nous dit un célèbre théorème, doit se conserver. À l’approche des côtes le fond devient nul, cela implique qu’une partie de l’énergie cinétique va se transformer en énergie potentielle, c’est-à-dire que l’altitude de la déferlante va augmenter. Tout dépend de l’énergie initiale, bien entendu, mais imaginer une vague de 500 mètres de haut n’est pas déraisonnable.

Voilà  ce qui attend les rivaux de la Russie, Union européenne en tête, mais les États-Unis pourraient subir un sort identique puisque l’essentiel de leur population est réparti sur les littoraux est et ouest en un nombre qui a été (sous-) évalué par Medvedev à 150 millions de personnes.

Le déclenchement du feu nucléaire pourrait néanmoins se contenter, en guise d’avertissement, de noyer seulement l’Europe, avec, disons, au moins 450 millions de morts et les États-Unis ne bougeraient pas. En voici la raison principale.

Lorsque le public, voire certains militaires, s’imagine un tel conflit, chacun pense aux missiles balistiques qui ont été rendus célèbres par les films catastrophes d’Hollywood. Le programme dénommé « guerre des étoiles » élaboré sous Ronald Reagan et dont le sigle est SDI, a mis dans l’inconscient collectif de l’Occident qu’une parade défensive à une attaque massive serait possible. Au-delà du fait que même dans ce contexte cela n’est pas vrai, d’autant plus avec l’avènement des missiles hypersoniques, une offensive sous-marine comme celle décrite plus haut ne peut en aucun cas être évitée. Une riposte américaine entraînerait donc la disparition des États-Unis et les déclarations de Donald Trump récemment laissent bien voir la tendance actuelle. Quel serait d’ailleurs l’intérêt de l’oncle Sam à répliquer ?

Remarquons de surcroît que la perte de l’Europe pour les deux protagonistes serait d’autant moins douloureuse qu’elle serait une zone sinistrée économiquement, ce qui est en voie bien avancée. Elle ne manquerait pas davantage au reste du monde si elle était suffisamment affaiblie. Or, que voyons-nous ? Les incapables au pouvoir dans tous les pays de notre continent, pour paraphraser Emmanuel Todd, travaillent chaque jour, sous la férule de Washington, à nous ébranler jusqu’à ce que notre disparition du globe ne pèse finalement plus rien, quelle que soit la méthode pour achever cela.

Beaucoup se sont satisfaits de l’opposition quasi-unanime de par le monde otanesque à la déclaration d’Emmanuel Macron et ont trouvé cela suffisant, lui jetant la pierre. Certes, on peut le blâmer, mais penser qu’il aurait fait cela de lui-même serait lui donner bien plus de pouvoir qu’il n’en a jamais eu. Il est clairement l’instrument, depuis maintenant près de sept ans au moins, de puissances étrangères et est manifestement suffisamment tenu non seulement pour être docile, mais aussi pour couler la France quoi qu’il en coûte. Etant aux ordres clairement pour toutes ses actions, il n’y aucune raison pour que cette dernière incartade n’ait pas été concoctée dans quelques officine « qui nous veut du bien ». Les Français doivent donc se réveiller. Il nous faut choisir des gens indépendants du système. Il se trouve qu’aucune des oppositions actuelles représentées au parlement, n’a fait montre d’une capacité à nous faire échapper à la férule qui nous anéantit. On se demande même si cela changerait quoi que ce soit si l’une quelconque d’entre elles arrivait au pouvoir. Il faut donc aller chercher nos futurs représentants ailleurs que ceux qui nous sont présentés sur les plateaux de télévision. Qu’on se le dise !

Par Jean-François Geneste, ancien directeur scientifique du groupe EADS/Airbus Group, PDG de WARPA.

1 комментарий

  1. 06.03.2024

    […] effets secondaires du pchout covidique les rattrapent.Les analyses convergent.Jean-François Genestehttps://russiepolitics.com/european-apocalypse-now/Charles Sannat :https://youtu.be/CorVVZJQB2I?si=Pkb3qWJ5QPGptQDXIdriss […]