Après Azovstal, l’usine Azot à Severodonetsk : ces civils, otages de Kiev et de l’Occident

Jeudi 16 juin 2022

Le scénario d’Azovstal se répète. Des centaines de civils coincés dans les bas-fonds de l’usine Azot à Severodonetsk, interdits de sortir, tenus comme bouclier humain par les militaires ukrainiens et les nombreux mercenaires étrangers et toujours ces médias alignés qui refusent de parler des «otages» pour ne parler que de civils «réfugiés», attaqués par la méchante Russie. Le cynisme n’a manifestement pas de limites, surtout lorsque vous entendez les témoignages de ceux, qui ont pu se sauver — et ne veulent à aucun prix y retourner.

Ce 10 juin, deux femmes, Anna et Alina, et trois enfants de deux, cinq et huit ans se sont sauvés, à pied de l’usine d’Azot, pour aller se réfugier auprès de l’armée russe. Selon leurs dires, de nombreux étrangers sont présents dans l’usine, mais il est difficile de dire combien, car ils sont séparés des civils. Lorsqu’elles voulurent partir, les militaires ukrainiens les en ont empêchées, aucune information n’était fournie quant à la possibilité de sortir par des corridors humanitaires et les Ukrainiens ont interdit à leurs maris de leur apporter du ravitaillement. 

A ce moment-là, tout comme à Azovstal, les «réfugiers» d’Azot sont devenus des otages. Et ceci est juridiquement un crime de guerre. Un de plus.

Lorsque la Russie a proposé mercredi un corridor humanitaire vers la ville de Svatovo à LNR, pour laisser sortir en toute sécurité les civils de l’usine Azot, l’armée ukrainienne a commencé dès le matin à bombarder le corridor et les quartiers d’habitation de Severodonetsk. Pourquoi se gêner, puisque de toute manière les médias et les politiques occidentaux vous couvrent — et se couvrent en même temps.

Pour l’illustrer, cet article dans l’Express, qui reprend à l’égard de l’usine Azot de Severodonetsk, exactement la même rhétorique que pour Azovstal à Mariupol.

A l’usine d’Azot, ce ne sont pas des «otages», mais des «réfugiés» — malgré eux, comme à Azovstal :

«le sort que subissent actuellement les centaines d’Ukrainiens réfugiés dans l’immense usine Azot de Severodonetsk semble en tout point similaire à l’enfer qu’ont vécu les civils et soldats retranchés pendant des semaines dans l’aciérie de Marioupol»

Le corridor humanitaire ne convient pas, car il ne permet pas d’exfiltrer les étrangers, donc il est qualifié de «controversé» et le journaliste de trouver normal, qu’a priori, l’Ukraine ne le respecte pas. Tout va bien.

Le scénario s’emballe et monte encore d’un cran : les néonazis du bataillon Azov, sont des héros à prendre en exemple, qui manifestement exaltent l’âme patriotique et le respect des «journalistes» :

«volonté de résistance intacte de la part des soldats présents, guidés par l’exemple de leurs compatriotes du régiment Azovde Marioupol, aujourd’hui prisonniers des Russes. » 

Et plus rien n’arrête le cynisme, quand les civils, qui ont pu sortir de cet enfer, expliquent que les militaires les empêchaient de partir, qu’ils n’avaient aucune information sur les corridors humanitaires, les parodistes du journalisme français d’oser encore ceci :

«Côté ukrainien, nul espoir de succès, mais des vies à sauver, celles des centaines de civils piégés dans les salles de l’usine.»

Entre les bombes, de manière totalement inatendu, un homme âgé a pu passer hier (il ne savait manifestement pas qu’il était un «réfugié») et il a pu sortir vers l’armée russe. Il a déclaré que personne ne les informait de la possibilité de sortir. Et ensuite il a refusé d’y retourner pour informer les autres — «si j’y retourne, je n’en reviendrai pas«. J’aimerais beaucoup avoir un commentaire Jean-Clément Martin Borella, qui a pondu cette prose infâme pour l’Express. 

Otages, bouclier humain, mercenaires étrangers, nous sommes confrontés au même cocktail dévastateur qu’à Azovstal, au même aveuglement des dirigeants étrangers, manifestement totalement impliqués, et des pseudo-journalistes aux ordres, mieux dressés que des caniches de salon.