Augmentation des opérations atlantico-ukrainiennes de sabotage en Russie autour des fêtes de mai : leçons stratégiques

Manifestement, l’armée atlantico-ukrainienne développe les opérations de terrorisme en Russie. Et les fêtes de mai sont une période bénie pour cela. Ces 1er et 2 mai, en plus des défilés traditionnels, plusieurs explosions, principalement dans les régions de Briansk et de Saint-Pétersbourg, ont marqué l’actualité. Au-delà des réactions parfois excessives de certaines personnalités politiques, il devient impératif, au bout d’un an, d’accepter la nouvelle réalité et de l’intégrer : c’est la guerre. Non pas une Opération comme ça en passant, à laquelle les élites globalistes russes ont bien été obligée d’acquiescer, non c’est la guerre. 

En deux jours, les 1er et 2 mai, le réseau ferré de la région de Briansk, région frontalière avec l’Ukraine, a été touché. Tout d’abord, le 1er mai, à 136 km de la ville de Briansk, suite à une explosion à 10h17 du matin, une locomotive et 7 wagons ont déraillé. 

Ces wagons contenaient des matériaux de construction et des produits pétroliers. La locomotive et deux wagons-citernes ont pris feu. La circulation des trains a été momentanément interrompue. A midi et demi, l’incendie a été maîtrisé.

Ce même jour, dans la région de Saint-Pétersbourg, des poteaux de lignes électriques ont été ciblés. Une ligne électrique est tombée, mais les trois explosifs posés sur une seconde ligne ont été désamorcés par le FSB.

Le 2 mai, un nouvel attentat a été commis dans la région de Briansk contre les voies ferrées et cette fois-ci 20 wagons sont sortis des voies suite à l’explosion. Voici la vidéo publiée par le Comité d’enquête :

Une autre opération de sabotage a été interrompue à Briansk, également sur les voies ferrées, grâce à l’attention portée par un employé, qui a remarqué que la terre avait été retournée à un endroit et qui a appelé la police. 

Oui, en période de guerre, les opérations de sabotage sont malheureusement monnaie courante. Oui, il faut que les services de renseignement travaillent — et ils travaillent. Oui, il faut que la population soit plus prudente. Mais le risque zéro n’existe pas.

Certaines propositions assez extrêmes apparaissent — armer la population des zones frontalières. Selon Oleg Tsarev, ainsi, les forces militaires employées pour protéger les zones frontalières pourraient être envoyées sur le front et les gens ne resteraient pas enfermés chez eux, ils patrouilleraient et feraient fuir les groupes de sabotage. L’on parle de civils contre des groupes militaires armés et entraînés à des opérations de sabotage. Est-ce réellement sérieux ? Par ailleurs, diffuser des armes dans la population civile est toujours dangereux — après il est très difficile de désarmer, pour un apport actuellement assez limité.

En revanche, l’on sent bien «qu’il faut faire quelque chose», que «quelque chose ne va pas». Cela ne veut pas dire faire n’importe quoi. Le problème est que la Russie n’est pas mobilisée. Je ne parle pas d’une mobilisation générale pour mettre tous les hommes en âge de combattre sur le front, quand l’Axe atlantiste continue à se battre par des intermédiaires. Non, je parle des autres formes de mobilisation, sans lesquelles il est également impossible de gagner une guerre.

Il n’y a pas en Russie de mobilisation politique et l’on sent toujours l’hésitation profonde à reconnaître cette nouvelle réalité : non, la Russie ne sera jamais acceptée dans le monde global

Il n’y a pas vraiment de mobilisation sociale, car en dehors des programmes encadrés de soutien au front, aucune campagne réelle de sensibilisation n’est mise en place, tout est fait pour ne pas sortir de «l’ancienne normalité globale» : les élites ont justement encore peur de relancer un véritable patriotisme dans la population, qu’elles ne se sentent pas en mesure d’assumer (les gens sentent très bien l’hypocrisie)

La Russie semble avoir peur de sortir de sa rhétorique de «l’opération militaire spéciale», qui est totalement inadaptée, au minimum, face à la nécessité de libérer les nouveaux territoires russes et de sécuriser le territoire national dans son ensemble. Cette formulation entraîne une mobilisation sectorielle, divisée, qui surtout ne doit pas réveiller la Patrie.

Il va bien falloir choisir : soit une partie du territoire national est occupé (dans les nouveaux sujets) et une grande partie du territoire national est en danger (avec les actes de terrorisme) et dans ce cas il faut une autre volonté politique, une autre rhétorique et s’appuyer sur le peuple et non pas sur des élites à peine tièdes ; ou bien finalement tout peut se négocier, tout va se négocier et il y a de fortes chances que la Russie ne s’en sorte pas, à la différence de ces élites. Finalement, le choix est simple : soit ces élites globalistes, soit la Russie va gagner. Voyant la rigidité des élites politico-sociales, il y a peu de chance qu’elles soient capables, même si par hasard elles en prenaient la volonté, de sortir du carcan globaliste qui les a formées.

Karine Bechet-Golovko