Billet du jour : la question de la torture en Ukraine et des limites nécessaires à la propagande

Les déclarations d’Alexandre Brod, membre du Conseil auprès du Président pour les droits de l’homme, affirmant que, Hourra !, l’ONU reconnaît des faits de torture systématique commis par les forces ukrainiennes contre les soldats russes, sont largement reprises dans les médias russes. Pourtant, même si le représentant de l’ONU a incidemment reconnu ces faits en mars 2023 au milieu d’une accusation de la Russie, sur le site de l’ONU et dans les médias occidentaux l’on retrouve désormais principalement l’affirmation inverse, celle d’une accusation portée contre la Russie de torture. Le culte des organismes internationaux, qui accompagne la globalisation, a encore de beaux jours devant lui … Est-ce de l’infantilisme, de la bêtise ou de n’incompétence ?

L’agence de presse RIA Novosti, qui est l’une des agences les plus importantes en Russie, publie cet article aujourd’hui affirmant la reconnaissance par l’ONU d’une pratique systématique de la torture en Ukraine contre les prisonniers russes :

«Le recours massif à la torture contre les prisonniers russes est également reconnu par les représentants de l’ONU. Environ la moitié des prisonniers de guerre russes interrogés par l’ONU ont déclaré avoir été soumis à la torture et à des mauvais traitements. C’est ce qu’a déclaré le chef du Haut-Commissariat des Nations Unies Volker Türk», indique le rapport de Brod, présenté lors d’une table ronde au centre de presse multimédia international «Russia Today». Plus tôt, le militant des droits de l’homme avait souligné qu’en 2023 le recours à la torture par le régime de Kiev s’est généralisé, les victimes des crimes commis par les forces armées ukrainiennes ont déclaré avoir été torturées avec des couteaux, des décharges électriques, battues avec des fusils et privées de sommeil.»

Cette déclaration de Volker Türk date … de mars 2023. Et le discours de Türk, allègrement ici cité, est en réalité largement critique envers la Russie, accusée de torture, contre les civils et les prisonniers ukrainiens en Ukraine. Je cite :

«Plus de 90 % des prisonniers de guerre ukrainiens interrogés par le HCDH ont déclaré avoir été torturés ou maltraités, notamment dans les établissements pénitentiaires, y compris dans le cadre de soi-disant (l’expression étant horrible) « coups de bienvenue » à leur arrivée, et d’actes de torture fréquents tout au long de la détention. Nous avons enregistré le décès de cinq prisonniers de guerre à la suite de blessures subies pendant les tortures subies lors de l’internement. La nourriture et l’accès aux soins médicaux étaient nettement insuffisants.»

Après une longue liste d’accusations portées contre la Russie, l’on retrouve en effet ces quelques lignes :

«Près de la moitié des prisonniers de guerre russes interrogés ont indiqué avoir été torturés ou maltraités. La plupart de ces actes de torture auraient eu lieu peu après la capture. Nous n’avons pas constaté de tendance durable de mauvais traitements graves dans les lieux d’internement plus permanents.»

Immédiatement suivies de ces accusations … portées contre la Russie :

«Nous avons recueilli des informations faisant état de l’exécution sommaire par le personnel russe de prisonniers de guerre ukrainiens peu après leur capture, l’une des victimes ayant été gravement mutilée avant d’être tuée. Les prisonniers de guerre ukrainiens capturés au cours des combats ont également été fréquemment torturés ou maltraités, et au moins l’un d’entre eux est décédé quelques heures après avoir été torturé.»

Dans ce contexte, oser parler d’une reconnaissance par l’ONU d’une torture menée contre les Russes est pour le moins … totalement absurde. D’autant plus que dans le rapport publié sur le site de l’ONU en septembre dernier, aucun mot ne parle de ces cas de torture de prisonniers russes. Cela a été «effacé» de la mémoire globaliste, car ne s’inscrit pas dans le récit attendu.

Pourtant, ces cas existent. Ils sont nombreux. Ils ont même été filmés par les soldats ukrainiens eux-mêmes. Mais ils n’ont donné lieu à aucune indignation internationale, à aucune enquête en Ukraine, à aucune mesure.

Cette croyance infantile dans les institutions internationales est exaspérante, surtout après bientôt deux années de guerre, pendant lesquelles toutes les institutions internationales se sont mises à l’unisson pour soutenir l’Axe atlantiste dans le conflit en Ukraine, dans sa guerre globaliste. D’autant plus que trois paroles lancées sous le tapis pour garder l’apparence de l’objectivité ne servent en rien à la reconnaissance de la réalité des faits de torture contre les Russes, car les Russes sont l’ennemi des Atlantistes et que les ennemis, comme cela est bien connu, ne bénéficient pas de droits. Sauf quand leur pays gagne la guerre. Sur le champ de bataille.

Il est certainement plus agréable de faire la tournée des plateaux télés et des forums qui n’en finissent pas, mais s’ils veulent réellement sauver les soldats russes, il faut gagner cette guerre. Et cela passe par la déglobalisation des esprits et l’affirmation d’une ligne politique beaucoup plus claire.

Par Karine Bechet-Golovko