Billet du jour : Qu’en est-il de ces laboratoires américains en Ukraine et en Afrique, dont nous n’avons pas le droit de parler ?
La Russie vient de faire le point aujourd’hui sur l’activité des laboratoires à double finalité, civile et militaire, américains dans le monde, qui sont plus de 400. Leur découverte en Ukraine a provoqué un déplacement de leur activité en 2022 vers les pays d’Afrique. Mais aujourd’hui le risque de santé publique qu’entraîne leur activité, conduit les pays africains à remettre en cause leur coopération dans ce domaine. Comme mes anciennes publications sur les laboratoires américains ont systématiquement été bloquées et effacées par Blogger et Facebook, faites des copies.
Le chef des forces de défense radioactive, chimique et biologique de la Fédération de Russie, Igor Kirillov, a fait ce matin le point sur les documents détenus par les forces armées russes sur l’activité des laboratoires américains dans le monde (voir ici en russe), implantés sous prétexte d’apporter une aide au développement du système national de santé dans la lutte contre le bioterrorisme et la propagation d’armes biologiques. L’on peut ainsi voir l’implication directe du Département d’Etat :
«Des documents ont été présentés confirmant la participation directe du Département d’État au soi-disant « Programme de renforcement de la biosécurité », lancé par l’ancien président américain Obama. Les pays du Moyen-Orient, d’Asie du Sud-Est et d’Afrique, ainsi que l’Ukraine, ont été identifiés comme zones prioritaires pour la mise en œuvre du programme.»
Afin de raréfier les traces d’implication des autorités américaines, une vingtaine au moins d’entreprises tierces (comme par exemple Metabiota, EcoHealth Alliance ou C-H-TW-Hill) ont été impliquées comme sous-exécutants, en plus d’une myriade d’ONG. Rappelons que depuis 2005, le financement des entreprises par le Pentagone a dépassé les 5 milliards de dollars.
Suite au bruit fait par les révélations russes, même si elles sont contestées par John Kirby, selon qui ces laboratoires auraient été démontés en Ukraine avant le début de l’Opération militaire, le Congrès américain a lancé une enquête contre l’une des entreprises phares, Prestige BioTech.
«Trois commissions du Congrès américain ont immédiatement commencé à étudier les activités de la société Prestige Biotech, qui louait des locaux où étaient menées des recherches interdites par la loi fédérale.»
La tentative de reporter la responsabilité sur … la Chine n’a pas abouti. L’entreprise est enregistrée dans le Nevada et se trouve à proximité de la base militaire navale du Comté de Gings. Or, justement la Marine joue un rôle central de commanditaire dans l’organisation des laboratoires américains.
«Conformément aux documents disponibles, Prestige Biotech a acheté plus de 20 types de micro-organismes pathogènes, de matériel de laboratoire et d’animaux à des fins non déclarées. Ceci est confirmé par les éléments d’une enquête indépendante menée par l’organisation américaine de défense des droits de l’homme Judiciary Watch. (…) Le caractère secret du travail est attesté par le fait que le FBI et le ministère américain de la Santé ont refusé de fournir les informations, dont ils disposaient sur les activités du laboratoire, et que des représentants de ces départements ont été convoqués au Congrès américain pour fournir des informations confidentielles.»
Le caractère confidentiel est renforcé par le fait que ce schéma d’activités violant la législation fédérale américaine est piloté par les structures gouvernementales. Il s’agit donc bien d’une politique.
«Nous avons souligné à plusieurs reprises l’implication des agences de sécurité américaines, comme le FBI et la CIA, dans la recherche sur le double usage, ainsi que la volonté de Washington de cacher les résultats de ces travaux.»
Désormais, le Pentagone veut mettre en place une bibliothèque fermée des publications confidentielles sur ces recherches à double usage. Il s’agit officiellement de pouvoir ainsi discrètement continuer des activités, qui pourraient, si elles étaient connues du grand public, porter atteinte à l’image des Etats-Unis. Je cite :
«Un représentant du Pentagone propose de créer un comité éditorial qui « fera le ménage » concernant la publication des travaux scientifiques, qui intéressent la communauté du renseignement américain, et qui classifiera les travaux « à double usage » qui, citation : « …pourraient causer des dommages irréparables. à la sécurité nationale… » et les accumulent dans un stockage séparé avec un accès limité.
Parmi les exemples d’études, qui seront incluses dans la base de données, figurent des expériences visant à augmenter la létalité du virus de la variole de la souris et la détermination de la séquence génétique codant pour un nouveau type de toxine botulique.
Il est à noter que l’utilisation d’une bibliothèque contenant des informations classifiées permettra au gouvernement des États-Unis «… d’étudier de manière aussi complète que possible les résultats de la recherche chimique et biologique, ainsi que d’interagir avec certains interprètes et partenaires…» FIN DE LA CITATION.»
Pour autant, la publicité faite à ces activités a perturbé leur développement, comme le souligne Igor Kirillov :
«Je voudrais noter, que les efforts russes visant à dénoncer les activités militaro-biologiques illégales des États-Unis et la détérioration de la situation épidémiologique dans les lieux où sont situé les sites biologiques dans la région européenne ont contraint l’administration américaine à rediriger la recherche à double usage vers les pays africains. .
Les documents en notre possession confirment les activités des principaux sous-traitants du Pentagon sur le continent africain – en République démocratique du Congo, en Sierra Leone, au Cameroun, en Ouganda et en Afrique du Sud. Parmi les commanditaires du gouvernement américain figurent DITRA, la National Security Agency et le Département d’État américain.»
Et l’histoire se répète … en Afrique :
«L’aggravation naturelle de la situation sanitaire dans les zones où se trouvent les installations biologiques américaines oblige les gouvernements de nombreux États africains à porter un regard différent sur la nécessité et l’opportunité d’une coopération avec les États-Unis. Ainsi, en 2022, les activités de Metabiota en Afrique ont été interrompues, car les pratiques illégales de l’entreprise commençaient à soulever trop de questions au niveau des gouvernements nationaux.»
Afin de légaliser post factum au moins une partie de leur activité, les Etats-Unis utilisent leurs satellites dans les organismes internationaux pour tenter de faire évoluer dans un sens qui leur soit favorable la législation internationale et, en attendant, pour détourner l’attention de ce sujet épineux en imposant un ordre du jour plus ludique.
L’on peut saisir l’ampleur du problème, lorsque l’on voit le rang et la quantité de personnes impliquées :
«Le ministère russe de la Défense a déjà cité les noms des participants aux programmes biologiques militaires américains. Parmi eux figurent des responsables du ministère de la Défense, des sociétés de biotechnologie et des sous-traitants du Pentagone.
Aujourd’hui, nous souhaitons compléter cette liste avec des représentants d’agences gouvernementales et d’entreprises privées aux États-Unis et en Ukraine impliquées dans la mise en œuvre de la recherche sur le double usage.
Thomas Wohl, vice-président et représentant officiel de Black and Witch en Ukraine, a supervisé la mise en œuvre du système électronique PAX pour la gestion et la surveillance des agents et matériaux biologiques.
Kevin Olival, vice-président de la recherche chez EcoHealth Alliance, a été directement impliqué dans des projets du ministère américain de la Défense, visant à étudier les maladies zoonotiques transmises par les chauves-souris.
Mikhail Usaty est chef adjoint du département sanitaire et épidémiologique des Forces armées ukrainiennes ; depuis 2018, il supervise l’organisation du travail dans le cadre des projets DITRA en Ukraine.
Tatiana Kiryazova est directrice exécutive de l’Institut ukrainien de politique de santé publique. Elle a supervisé des recherches conjointes sur les agents pathogènes avec les États-Unis sur la base de l’Institut ukrainien de recherche anti-peste Mechnikov à Odessa.»
Je me demande combien de jours cette publication va rester accessible … Le sujet est tabou, car trop toxique pour les Etats-Unis, qui ont besoin de faire semblant de garder les apparences de la respectibilité, autant que pour leurs satellites, qui ne peuvent objectivement pas se soumettre à un Etat-terroriste.
Par Karine Bechet-Golovko