Billet du lundi : Macron ou la gouvernance contre la France

L’on nous parle de plus en plus souvent de la post-modernité, du post-humain ou de la post-démocratie, pour pudiquement éviter de souligner une démarche profondément anti-civilisationnelle, dirigée contre l’homme dans son humanité et menée par un pouvoir, qui ne peut avoir de légitimité démocratique, car celle-ci est extérieure au peuple. Macron est en France l’incarnation parfaite de ce phénomène de globalisation de la gouvernance, dont nous voyons les effets délétères détruire notre pays. Mais ne le lui dites pas, sinon vous serez interpellés, comme ces Français libres d’Alsace il y a quelques jours de cela.

L’on ne plaisante pas avec le Corps du Roi, enfin de la République, en tout cas de l’individu qui s’en habille depuis quelques années. Trois personnes, sans aucun antécédent judiciaire, de simples citoyens, des habitants de notre pays, exaspérés comme tant d’autres de voir ce qui se passe sous ce Président, l’ont exprimé directement et simplement par un doigt d’honneur. Si le procédé dérange votre sensibilité, demandez-vous où sont les pamphlets politiques. Nous les attendons toujours … mais les «penseurs» sont trop occupés à recevoir les honneurs.

«Trois personnes seront jugées en septembre pour avoir fait des doigts d’honneur et proféré des insultes envers Emmanuel Macron lors de la visite du président à Sélestat, en Alsace, a confirmé samedi à l’AFP la procureure de Colmar.

Ces trois manifestants sans antécédents judiciaires, deux hommes et une femme, comparaîtront sur reconnaissance préalable de culpabilité pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, a indiqué la procureure, Catherine Sorita-Minard, confirmant en les précisant des informations du journal L’Alsace.

Une quatrième personne avait été interpellée et placée en garde à vue mais son dossier a fait l’objet d’un classement sans suite car l’infraction était insuffisamment caractérisée.»

Si seulement l’on pouvait ainsi interpeller la personne qui occupe la fonction présidentielle, à chaque fois qu’elle porte un outrage, et à la fonction présidentielle, et au pays qu’elle est censée gouverner … Mais ne rêvons pas. Ces rappels à l’ordre viennent du peuple. Et Macron a décidément été particulièrement bien accueilli dans sa tournée royale en Alsace. 

«Un beau jour, vous allez tomber !» Macron a du mal à gérer le retour à la réalité de sa popularité «Mais non, ne dites pas ça …» :

Bon, il va falloir les aider un peu — à tomber. En attendant, s’en était trop, il fallait interpeller quelques personnes. Pour le principe. Pour l’intimidation. Pour que d’autres réfléchissent avant de suivre cet exemple. Car le potentiel est grand :

«le chef de l’Etat perd au total 15 points par rapport à avril 2022, date de sa réélection. Sur les 72 % des Français qui se disent mécontents du président de la République, 47 % sont « très mécontents », une hausse de sept points traduisant une accentuation de la colère après la promulgation de la loi sur les retraites le 15 avril.»

La légitimité de Macron ne vient pas du peuple — il gouverne contre le peuple, contre le pays. Car il gouverne dans l’intérêt de la globalisation. Son maintien en place dépend de sa capacité à faire passer sans trop de mécontentement social les réformes globalistes, qui sont contraires à l’intérêt national. S’il ne veut pas tomber et être remplacé par un nouveau visage devant calmer la population pour un temps, il doit alterner entre la répression et l’opération de charme. Ainsi, tout en imposant des doctrines de maintien de l’ordre de plus en plus agressives, il tente la comm, comme avec le très docile Le Parisien :

Il importe à Macron que le pays avance. Certes. Mais où ? 

Sur la voie de la récession, après une telle constance politique de destruction de l’économie nationale ?

Sur la voie de la guerre, suite à cette politique aveugle de soutien des intérêts atlantistes en Ukraine contre la Russie ?

Sur la voie de dissolution de la culture française, en conséquence d’une immigration massive impossible d’absorber (et qu’il est interdit d’intégrer), d’une mise à néant du système éducatif, d’un rejet des valeurs traditionnelles de notre pays, d’un déni de culture française ?

Macron n’a en effet de cesse de conduire la France toujours plus loin — dans l’impasse de la globalisation, qui est une forme de néocolonialisme mondial.

Mais est-ce cela, l’avenir dont nous voulons ? 

Pour moi, il n’y a qu’une réponse. Non.

Karine Bechet-Golovko