Billet ursulien : de l’urgence de briser la machine infernale de l’Union européenne

Ursula nous a gratifié hier d’un discours sur l’état de l’Union parfaitement ubuesque, rien que l’appellation revendique l’allégeance. Ubuesque pour toute personne, qui tente de rester rationnelle face à ces processus d’évidement des Etats, des hommes et des sociétés en Europe par l’UE. Pour le reste, ce discours est la formulation de la nouvelle religion globaliste imposée sur nos terres européennes et comme toute religion, elle ne se discute pas, elle se révère. Je me suis toujours demandée si ces gens croyaient vraiment à ce qu’ils disaient? Quoi qu’il en soit, il est urgent de démonter cette machine — tant que nous en avons encore la force.

Pour ceux qui en ont le courage ou qui auraient raté la grande messe d’hier, voici l’intégral du service, diffusé avec tout le respect que l’on doit à ce culte sur la chaîne LCP :

Je ne vous imposerai pas une lecture exhaustive de son discours, mais je voudrais simplement attirer votre attention sur certains points, assez révélateurs de toute la distance qui existe entre le monde tel que dessiné dans la fantasmagorie de ces élites et la réalité de la vie dans laquelle nous vivons.

Ursula von der Leyen commence très fort. Il est vrai qu’elle parle devant les députés européens, c’est-à-dire devant des personnes, qui sont intégrées dans le système, en vivent, y font leur carrière. Même s’ils râlent parfois sur les détails (il faut bien montrer aux électeurs, que l’on est dans l’opposition, patriotes, voir «souverainistes»), ils ne remettent pas en soi l’existence de ce système globaliste anti-souverainiste.

Ainsi, la présidente de la Commission européenne, sans le moindre humour, entame son ode européiste par la glorification de son caractère … démocratique. L’UE … démocratique …

«Dans un peu moins de 300 jours, les Européens se rendront aux urnes dans notre démocratie unique et remarquable.

Comme dans toute élection, ce sera pour les citoyens le moment de réfléchir à l’état de notre Union et au travail accompli par ceux qui les représentent.»

Ainsi, les Européens, par le vote, sont sommés de légitimer l’existence de cette structure, qui détruit les sociétés dans lesquelles ils vivent, en leur donnant l’illusion, ainsi à intervalles réguliers, de participer à la prise de décision. A aucun moment, la question de la prolongation ou de la fin de l’UE ne leur est posée. La question de confiance ne sera jamais à l’ordre du jour.

S’en suivent tous les cultes globalistes : gender, climat, écologie, diversité culturelle, intelligence artificielle, etc. Car l’avenir et la grande réussite pour ces élites se résument principalement à la transition numérique (la virtualisation de l’Etat, de la société et de l’homme) et à la transition écologique (la désindustrialisation et paupérisation par surconsommation d’électricité — en déficit). Rien à faire, c’est «l’esprit du temps«, la vision du monde imposée dans le monde global. Et comme écrivait Jung (L’Âme et la Vie) :

«Il n’y a pas lieu de plaisanter avec l’esprit du temps, car il constitue une religion, mieux encore : une confession ou un credo dont l’irrationalité ne laisse rien à désirer ; il a en outre la qualité fâcheuse de vouloir passer pour le critère et la prétention de devenir le privilège du bon sens.»

Ursula, rassurons-nous, n’a aucun sens de l’humour — c’est trop dangereux, cela demande de l’esprit, donc de l’indépendance d’esprit. Elle développe ses dogmes sur fond des deux échecs profond de l’UE : l’hystérie pandémique et le conflit en Ukraine. 

L’Europe de la Santé est lancée comme un paravent devant cacher la mise à mort des systèmes de santé nationaux et la gouvernance par la peur, lancée lors de la crise covidienne, qui fut, rappelons-le, l’occasion de conflits d’intérêts aussi sérieux que lucratifs, tant au niveau des structures européennes, que nationales. Ce qui n’empêche pas notre Ursula oser cette formule, qui résonne assez étrangement dans ce contexte :

«Nous avons jeté les bases d’une Union de la santé, qui nous ont aidés à vacciner tout un continent, et de vastes régions du monde.»

Une certaine conception de la santé et de l’homme. Que l’UE n’a de justesse pas pu réaliser entièrement, grâce au lancement de l’Opération militaire par la Russie en réponse à l’agression ukrainienne : l’on se souviendra que la première victoire de l’armée russe fut la gestion covidienne, qui n’y a résisté dans aucun pays.

En ce qui concerne plus concrètement ce conflit géopolitique et civilisationnel, qui se déroule en Ukraine, il marque l’échec de l’UE et un échec fondamental — dans le sens direct du terme : cette UE, qui a été créée, soit disant, pour lutter contre les guerres traditionnelles sur le sol européen, se retrouve impliquée jusqu’au cou, à entretenir, à financer, à armer, une guerre traditionnelle sur le Continent européen. Notamment, lorsqu’il s’agit d’accélérer l’intégration de l’Ukraine dans l’UE et d’importer ainsi directement un conflit, qui ne peut se résoudre sans une victoire militaire.

Mais la guerre en Ukraine présente un avantage de poids pour l’UE : expliquer le désastre social et économique de la politique menée. «C’est la faute à Poutine» est le leitmotiv de ces fanatiques. Ainsi, alors que l’UE adopte des sanctions, annonce sortir du gaz russe (pour se tourner vers les USA et les énergies «vertes» insuffisantes), c’est la Russie qui est pointée comme utilisant le gaz pour faire du chantage :

«Nous n’avons pas oublié que Poutine a délibérément utilisé le gaz comme une arme, ni oublié les craintes d’une panne généralisée et d’une crise énergétique comme celle des années 1970 que cet acte a suscitées.

Beaucoup pensaient que nous n’aurions pas assez d’énergie pour traverser l’hiver.

Mais nous y sommes parvenus.

Parce que nous sommes restés unis — et que nous avons mis en commun notre demande et nos achats d’énergie.»

Traduction : on n’est pas si nuls que cela, on a réussi à survivre — enfin, nous, nous en vivons très bien, mais vous, vous avez pu survivre. Au prix d’une crise profonde, mais qu’importe, les cultes ne se discutent pas, on ne change pas de voie. Alors que les factures d’énergie ne cessent d’augmenter, que les foyers ont de plus en plus de mal à les payer, que les PMI PME ferment à cause de cela (voir notre texte ici), Ursula von der Leyen ose affirmer :

«La bonne nouvelle est que l’Europe a commencé à faire baisser les prix de l’énergie.«

Un dernier aspect non moins important : le culte numérique. Il est remarquable que la question de la gouvernance soit indiquée comme le deuxième pilier de l’IA. Lisez très attentivement ce qui suit :

«Le deuxième pilier est la gouvernance. 

Nous jetons aujourd’hui les bases d’un système de gouvernance unique en Europe.

Mais nous devrions également œuvrer de concert avec nos partenaires pour avoir tous la même compréhension de l’impact de l’IA dans nos sociétés.

Prenez, par exemple, la contribution inestimable du GIEC pour le climat, ce panel mondial qui fournit aux décideurs politiques les données scientifiques les plus récentes.

Je pense que nous avons besoin d’un organe similaire pour l’IA, en ce qui concerne ses risques et ses avantages pour l’humanité.»

Vous avez réellement envie de ce monde-là ? Vous avez réellement envie de cette inhumanité ? Dans 300 jours, il faut sortir de ce «machin». 

Par Karine Bechet-Golovko