Ce régime d’occupation dans Kherson «libérée»
Avec l’arrivée de l’armée atlantico-ukrainienne, l’horreur bien connue dans les territoires laissés par la Russie se répète. A Kherson, l’on voit se mettre en place un régime d’occupation avec un système d’épuration et une violence quotidienne, bien loin du discours politico-médiatique prédigéré de la «libération» de la ville par l’armée ukrainienne et de l’accueil chaleureux de quelques nombreux habitants. Revenons sur ce que vous ne lirez pas dans les médias français, parfaitement disciplinés.
Le discours médiatique concernant les «performances» de l’armée atlantico-ukrainienne est totalement contrôlé. Et lorsque des journalistes tentent de dire autre chose, soit ils sont coupés en direct (sur BFM notamment), soit ils sont inclus dans la base de données américano-ukrainienne des personnes à abattre Mirotvorets (pour une équipe de TF1), soit ils perdent leur accréditation (à Kherson).
Kherson est «libérée», c’est le discours officiel, rien ne doit venir l’entraver. Or, des journalistes anglo-saxons n’ont pas joué le jeu et ont filmé et photographié ce qui ne devait pas l’être, à savoir l’accueil de l’armée atlantico-ukrainienne avec des saluts nazis par les quelques civils présents dans la rue et des civils «collabos» attachés à des poteaux sur la place publique, comme «au bon vieux temps» de l’occupation nazie de l’Europe.
Publication dans le Daily Mail :
6 journalistes ont ainsi perdu leur accréditation, des journalistes travaillant notamment pour CNN ou Sky News. Explication venue des autorités ukrainiennes — ils n’ont pas respecté les règles (= la censure de guerre). Je cite le communiqué du ministère ukrainien de la Défense :
«Récemment, certains représentants des médias, ignorant les interdictions et les avertissements existants, sans le consentement des commandants concernés et des services de relations publiques des unités militaires, ont mené des activités d’information dans la ville de Kherson avant même l’achèvement des mesures de stabilisation. De telles actions constituent une violation flagrante des exigences de l’ordre du commandant en chef des forces armées ukrainiennes.«
Autrement dit, on ne nous gène pas pendant que l’on fait le ménage. Surtout que pendant ce temps-là, des vidéos parfaitement montées circulent devant montrer l’accueil massif et heureux par les habitants de Kherson fait à l’armée atlantico-ukrainienne. Selon un producteur travaillant pour la télévision ukrainienne, ces vidéos sont des montages. En gros plan, les quelques personnes présentes, et elles ne sont pas nombreuses, et des plans généraux reprenant d’autres manifestations, qui n’ont rien à voir avec l’arrivée des troupes à Kherson. En revanche, comme les autorités savaient quand l’armée atlantico-ukrainienne arriverait dans la ville, ils ont réveillé les «attentistes», ces extrémistes restés sur place, et ont fait venir des membres radicaux. Cela permet de lancer des groupes de personnes, dits «habitants de Kherson».
Mais revenons sur ces fameuses «mesures de stabilisation» dont parle le ministère ukrainien de la Défense. Il s’agit ni plus ni moins d’un régime d’épuration de la population, ce qui est également appelé par les Ukrainiens, un régime de «filtration». Le mode est binaire : les siens, doivent servir le régime, les ennemis, doivent être réprimés.
Ainsi, dès l’arrivée des troupes ukrainiennes et la fuite de l’administration, la ville est livrée à elle-même, sans système de maintien d’ordre, les sorties de la ville vers les zones russes sont bloquées, les gens fuient en cachettes sur des barques, et un couvre-feu est instauré de 17h à 8h du matin (et désormais de 19h à 6h30). La justification avancée est celle de la nécessité de déminage. Pendant ce temps-là, l’expropriation des «pro-russes» ayant tout abandonné se passe à merveille, les appartements sont pillés, les voitures laissées dans la ville réappropriées, c’est l’anarchie et la violence.
Le «filtrage» des habitants, c’est-à-dire la vérification des habitants en fonction de leur position idéologique se met en route très rapidement. Déjà plus d’une centaine d’affaires pénales sont ouvertes, ce qui est plus qu’à Kharkov. L’une a vendu des produits venus de Russie, l’autre a fait du commerce avec les militaires russes, une troisième était volontaire dans une école ou simplement les gens ont continué de travailler. Une attention particulière est apportée sur ceux qui ont participé au référendum et qui ont participé à son organisation. Je cite :
«Dès que la police nationale a annoncé des « mesures de stabilisation » et demandé aux gens de ne pas sortir dans les rues, il est devenu clair qu’il y aurait un grand nettoyage. Les autorités ont déclaré que cela prendrait plusieurs semaines. Le chef de la police nationale, Igor Klymenko, a déclaré que la durée dépendrait de la quantité d’informations reçues. Traduit en russe — à quel point les gens se dénonceront activement et combien de «collaborateurs» devront être emprisonnés. Et pour ne plus déshonorer le monde entier, l’Ukraine a appelé les citoyens à observer le «silence informationnel».»
C’est cela, que le discours politico-médiatique occidental qualifie de «libération». Nous sommes bien dans une communication de guerre et celui qui contrôle le territoire, contrôle le discours.
PS : Les autorités russes se sont adressées, entre autres, au Haut commissariat de l’ONU pour les droits de l’homme, à la mission de la Croix-Rouge internationale en Ukraine, au sujet de ces violations des droits de l’homme par l’armée atlantico-ukrainienne. N’ayons aucun doute qu’aucune suite ne sera donné, ces organisations n’existent pas pour condamner l’activité de leurs Chefs. Le seul moyen de protéger ces gens, c’est de rétablir l’ordre constitutionnel par une présence institutionnelle — le reste n’est que de la communication.
Karine Bechet-Golovko
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