Conflit Ukraine : Biden, mène-t-il le monde vers une Troisième Guerre mondiale ?

En Ukraine, la victoire sera sur le champ de bataille, c’est en tout cas ce que répètent comme une prière tous les dirigeants de la mouvance atlantiste, annonçant toujours plus d’armes et de formation des militaires se battant sous uniforme ukrainien. Après la Grande-Bretagne, la France envisage la formation des pilotes de chasse, Biden passe dans son fief de Kiev avant de regonfler ses vassaux en Pologne. Pour l’instant, ils nous font se battre par procuration, mais cela sera-t-il possible encore longtemps ?

La Conférence de Munich fut une déclaration de guerre diffuse du clan atlantiste à la Russie. «La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre«, a déclaré Macron, allant dans le sillon tracé par Stoltenberg, estimant qu’une victoire de la Russie créerait un risque plus important, que celui d’une Troisième Guerre mondiale. 

Le risque, en effet est grand — pour l’existence du monde global atlantico-centré. C’est pour cela que toujours plus d’armes doivent être envoyées. Le Service du Renseignement extérieur russe vient de publier la liste des armes fournies à l’Ukraine depuis le début de l’Opération militaire :

«Selon le bureau de presse du Service de renseignement extérieur (SVR) de Russie, depuis décembre 2021, les pays de l’OTAN ont transféré 1 170 systèmes de défense aérienne, 440 chars, 1 510 véhicules de combat d’infanterie, 655 systèmes d’artillerie aux Forces armées ukrainiennes.

«En outre, le régime de Kiev a reçu des États de l’OTAN 9 800 missiles pour le MLRS, 609 000 obus antichars et 1 206 000 obus. La plupart des équipements militaires fournis par l’Occident ont été détruits par les troupes russes », indique le rapport.»

Désormais, les promesses concernent des chars modernes et des avions de combat, l’intensité du conflit ne cesse d’augmenter et surtout les risques de provoquer une confrontation directe entre les pays de l’OTAN et la Russie, puisque toutes ces armes vont être capables de toucher des cibles à l’intérieur du territoire russe. Ce qui mettrait fin à la patience des autorités russes, ne voulant provoquer cette Troisième Guerre mondiale, dont Stoltenberg parle avec une facilité effrayante, mais n’étant pas prêtes à mettre en danger leur sécurité nationale.

En effet, les gouvernements britannique et finalement aussi français annoncent et envisagent la formation des pilotes de chasse sous uniforme ukrainien. Et ils s’alignent en cela sur les déclarations du ministre ukrainien des Affaires étrangères :

« C’est notre demande à tous nos amis, qui ont la possibilité de partager des avions avec l’Ukraine : commencez les formations dès que possible, sans prendre d’engagements supplémentaires dès maintenant », a indiqué M. Kouleba face aux journalistes en marge de la Conférence de Munich sur la sécurité. (…) « Je vais faire un pari, mais je vais dire que l’Ukraine recevra des avions : c’est une question de temps et de procédures. Cela prendra plus de temps que les chars — nous le comprenons »

Jusqu’à présent seuls les Britanniques s’étaient engagés à former des pilotes de chasse pour l’Ukraine. Désormais, Lecornu de déclarer :

«Cependant, un tel «transfert d’avions pose des questions logistiques et pratiques complexes», pointe le ministre.

D’autant que livrer des avions suppose également de former des pilotes de chasse et des techniciens ukrainiens. Jusqu’ici, seul le Royaume-Uni a annoncé officiellement être engagé dans cette démarche. La France suivra-t-elle ? «Rien n’est exclu», assure M. Lecornu.» 

Et cette escalade se produit alors que le vieux maréchal Biden vient voir ses troupes. Il n’est pas très frais, un peu vacillant dans sa démarche, mais il avance fièrement dans les rues de Kiev, accompagné de Zelensky et de militaires. La mise en scène est parfaite.

Comme il est possible de le lire dans le NYT ce matin, cette visite surprise à Kiev, qui doit se poursuivre sans surprise en Pologne, est un signal politique pour relancer le moral des troupes — politiques et défier directement Poutine. Si la première partie est évidente, la seconde ressemble plus à de la fantasmagorie : en quoi se promener sur ses terres, puisque Kiev est sous contrôle atlantiste, peut-il être un défi? C’est plutôt la reconnaissance de son implication directe dans le conflit. Et c’est bien cette interprétation, qui se dégage du titre même du NYT : 

«Dans la visite inopinée de Biden à Kiev, un aperçu d’un combat de plus en plus direct avec Poutine«

Faire la guerre par procuration ne peut durer éternellement. Les Européens, qui seront mis en première ligne, devraient y penser. Et se demander pour quoi, réellement, ils sont envoyer se battre, quelles «valeurs» réellement sont-ils censés défendre, de quel monde ils veulent voir l’avènement.

Karine Bechet-Golovko