Culte globaliste numérique en Russie : des adresses de sites sensibles à Donetsk en libre accès sur internet

Sur fond de l’important bombardement du centre de Donetsk ces derniers jours, un nouveau scandale vient d’éclater dans cette région en guerre. Grâce au culte globaliste numérique, gardant toute sa vigueur en Russie, l’adresse du Centre républicain des drones est accessible en ligne. A quand une véritable déglobalisation ?

Le culte numérique est un élément du monde globaliste, comme nous le voyons sur le modèle chinois, avec le développement des technologies de contrôle et de rentabilisation de l’homme — QR Code, utilisation des paramètres biologiques d’identification, mise en place de bases de données — comme avec l’établissement de l’identité numérique en UE, qui se développe également en Russie. Ce qui, à juste titre, est dénoncé par Floriant Phillippot :

Ce développement des technologies contre l’humain est présenté a priori comme un progrès. Un progrès objectif. Or, le progrès objectif, ça ne se discute pas. Il n’est donc pas permis de discuter le culte numérique, sous peine d’être repoussé au rang de vieux rétrograde dépassé par la nouvelle époque — de progrès … objectif.

Cette voie ouvre plusieurs possibilités. Tout d’abord, la réduction et le contrôle de l’homme, marqué numériquement, comme les éleveurs marquent le bétail. Ensuite, l’homme devient une source de richesse. Non, il ne s’agit pas des capacités intellectuelles ou de production de l’homme, il s’agit de la marchandisation de sa personne — ou des données concernant sa personne. Enfin, peu importe les grandes déclarations de souveraineté numérique, employées pour justifier le développement de mécanismes nationaux ou régionaux, censés sauver les peuples de la domination américaine en la matière, toute information numérisée est une information potentiellement volée. Et la quantité incroyable des fuites de données ne fait que le souligner. Mais tout culte nocif doit avoir de «bonnes raisons», fausses mais déclarées. Ici, il s’agit de la facilité, de la rapidité, l’on ose même parler de plus de sécurité. Sans rire.

Si dans les zones paisibles, le danger réel est la volonté délirante de nos élites globalisées de réaliser au prix de notre existence libre, humaine, complexe, les ouvrages d’anticipation des années 50 du siècle dernier, à savoir un totalitarisme technologique devant écraser l’humain, dans les zones de guerre, à cela s’ajoute la question de l’accès à l’information par l’ennemi.

Donetsk est ces derniers jours sous le feu nourri de l’armée atlantico-ukrainienne, faisant des dizaines de blessés et des morts (voir notre texte ici). La Russie a obtenu la réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU sur ce sujet pour mettre les Occidentaux face au résultat de leur guerre en Ukraine. Comme l’a très justement déclaré V. Nebenzia, le représentant de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU :

«Au cours de la période des hostilités actives, outre ces exemples, plus de 20 cas d’attaques répétées des forces armées ukrainiennes contre des secouristes et des médecins ont été documentés. Plus de 50 agents opérationnels ont été victimes du terrorisme ukrainien et plus de 200 autres ont été blessés.

Étant donné que la plupart de ces frappes sont menées avec des armes occidentales à longue portée et de haute précision, le commandement des forces armées ukrainiennes savait exactement où les frappes étaient menées et que les cibles des attaques n’étaient pas militaires. , mais des biens civils et des civils.

Il s’agit de crimes délibérés et cyniques, imprescriptibles.»

Comme le rappelle la Russie, rien que lors des dernières frappes, l’on compte :

«6 morts et 55 blessés, dont trois enfants. Malheureusement, un médecin et un ambulancier, ainsi qu’un agent de la police de la circulation venu sauver les gens, ont été tués et 23 sauveteurs du ministère des Situations d’urgence ont été blessés.»

Les élites globalistes aiment rappeler que l’information, c’est le pouvoir. Ils offrent donc ce pouvoir à l’ennemi.

Ainsi, pendant que certains se battent pour défendre la sécurité des habitants de Donetsk, sur le terrain ou dans les organisations internationales, d’autres propagent le culte numérique. Et l’on peut dès lors trouver en ligne l’adresse du Centre républicain de Donetsk des drones, ce qui facilite d’autant le travail de correcteurs de tirs, contre lesquels les autorités des zones de conflit luttent avec acharnement. Ce scandale a été révélé par des activistes locaux, sans aucune réaction des autorités et ces données sont toujours accessibles.

Même à ce prix, il n’est pas permis remettre en cause le culte numérique ? De quelle déglobalisation, de quelle souveraineté parle-t-on alors ? 

Par Karine Bechet-Golovko