Escalade du conflit : la Grande-Bretagne arme l’Ukraine pour frapper la Crimée

Quand les pays de l’Axe atlantiste affirment, que les armes fournies à l’Ukraine ne toucheront pas le territoire russe, ils retiennent leur conception du territoire «russe», celle qui nie la volonté des peuples légitimement exprimée après le démantèlement de l’Etat ukrainien en 2014. Or, nous voyons petit à petit la Crimée entrer dans la catégorie des cibles légitimes, du point de vue de ces pays. Il est certain que, dans ce cas, la Russie entrerait réellement en guerre. Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, eux, sont loin, ce qui leur facilite la tâche de l’escalade militariste. En tout cas, une forme de psychose collective s’est emparée des nations européennes.

Comme le déclare le Times, la Grande-Bretagne est prête à fournir à l’Ukraine des missiles Harpoon, qui peuvent toucher une cible à 240 km et des Storm Shadow, d’une portée de 400 km. Et comme le titre l’article sans sourciller, l’Ukraine se prépare à utiliser ces roquettes contre la Crimée, c’est-à-dire contre le territoire russe.

L’idée que la Crimée est une cible militaire «légitime» du point de vue des pays de l’Axe fait son chemin, ce qui est censé «légitimer» en retour l’escalade du conflit, provoquée par eux :

«Mais ces dernières semaines, les alliés occidentaux ont assoupli leur position sur l’envoi d’armes offensives et semblent avoir accepté les arguments de l’Ukraine, selon lesquels la Crimée est un territoire occupé, qui constitue une cible légitime.

La semaine dernière, le président américain Joe Biden a effectivement doublé la gamme de l’armée ukrainienne, en incluant dans le dernier lot de soutien américain des bombes de petit diamètre, lancées depuis le sol (GLSDB), qui peuvent frapper des cibles à 93 miles de distance.

Après le don des bombes intelligentes, l’Ukraine a promis qu’elle n’atteindrait pas de cibles en Russie, mais n’a pas exclu de frapper la Crimée.»

Comme Zelensky le déclare :

«Cela nous permettra de faire complètement reculer le mal de notre pays en détruisant ses bases aériennes au plus profond des territoires occupés.»

Et la rhétorique est toujours la même, l’Ukraine protège l’Europe — manifestement en l’entraînant dans un conflit contre la Russie pour défendre les intérêts de la globalisation, comme l’a déclaré en substance Zelensky à Bruxelles :

«»Nous nous défendons contre la force la plus anti-européenne du monde moderne», a déclaré M. Zelensky, «Nous nous défendons nous-mêmes — nous les Ukrainiens sur le champ de bataille — avec vous.»

L’Ukraine continue à être le cheval de Troie du Continent européen, dans lequel sont à peine cachés les intérêts atlantistes, qui doivent conduire à la destruction du Vieux Monde, de sa richesse et de sa diversité, qui ne peuvent avoir leur place dans la globalisation. Très concrètement, la guerre lancée en Ukraine contre la Russie et le Monde russe depuis 2014, après une première tentative en 2004, arrive dans une phase décisive et dans tous les cas la face du monde en sera changée.

Mais corrigeons Zelensky, c’est lui et ses commanditaires, qui représentent un danger existentiel pour l’Europe.  

Karine Bechet-Golovko