Gouverneur de Belgorod : «que cela plaise ou non, nous sommes de facto en état de guerre»

En suivant les lignes d’information, l’on note que les zones frontalières de la région de Belgorod sont sous le feu quotidien de l’armée atlantico-ukrainienne depuis la semaine dernière. Après l’incursion du 22 mai et les frappes par drones du 23, la situation ne se stabilise pas. A tel point que le gouverneur Viasheslav Gladkov met les points sur les i : c’est la guerre, une vraie guerre, que cela plaise ou non.

Au moment où j’écris ces quelques lignes, la région de Belgorod est à nouveau sous le feu nourri de l’armée atlantico-ukrainienne. Et la localité de Shebekino n’en fini pas d’être prise pour cible :

«Le village de Mourom, district de Shebekino, est sous le bombardement des forces armées ukrainiennes. Il n’y a pas eu de victimes. Le grenier d’une entreprise agricole a été attaqué par un drone. Toit cassé. Les employés de l’entreprise ont été évacués à une distance de sécurité. La ligne électrique a également été endommagée dans le village. Des équipes de secours et des services opérationnels sont sur place pour éliminer au plus vite les conséquences du bombardement.»

Et vous pouvez lire ces déclarations tous les jours sur le canal Telegram du gouverneur de la région de Belgorod. L’on cherche les cibles militaires. Ce matin aussi :

«Dans le village de Bezlyudovka, un tir le territoire du centre de loisirs a également été enregistré. L’obus a touché l’un des bâtiments, provoquant de la fumée. Services opérationnels en route.

Dans le village de Belyanka, un objet inconnu a été largué en parachute près d’un immeuble d’habitation privé. L’endroit est bouclé, l’équipe d’enquête travaille.»

Nous avions parlé ici de l’importante attaque atlantico-ukrainienne du 22 mai (voir notre texte), qui a été caractérisée par les pouvoirs locaux comme l’une des plus importantes depuis le début du conflit armé. Nous venons d’apprendre, qu’à l’encontre du discours occidental voulant en faire porter la responsabilité soit à des Russes mécontents de la politique du Président Poutine, soit à de grands défenseurs ukrainiens de leur Patrie en danger, à côté de quelques Ukrainiens, il y avait surtout dans ces groupes des Américains et des Polonais. Le sentiment patriotique, rien de tel en effet … La question restant de savoir de quelle patrie, il s’agit.

Si les tirs se produisent quotidiennement, le 27 mai fut une nouvelle date phare : la région a été touchée 241 fois dans la journée. Comme l’a déclaré le gouverneur :

«Gladkov a déclaré que lors du bombardement par les forces armées du district de Shebekino, un homme a été tué et une fille de 15 ans et un garçon de 17 ans ont également été blessés. Un autre homme n’a pas eu besoin d’être hospitalisé. Il a été assisté par les médecins de l’hôpital du district central — ils ont soigné la dissection du cuir chevelu, a ajouté le gouverneur de la région.

Des dégâts ont également été enregistrés dans 70 appartements répartis dans 11 immeubles d’habitation. En outre, il y a des destructions dans six maisons privées, deux grandes entreprises, trois installations commerciales et 12 voitures.»

Je ne continuerai pas plus longtemps la liste des attaques. Déjà ainsi, l’on comprend le coup de gueule du gouverneur, quand on lui demande quelle est la solution pour mettre un terme à cela :

«Joindre Kharkov à la région de Belgorod. C’est la meilleure façon de résoudre le problème des bombardements dans la région de Belgorod.» 

Maîtriser le territoire, c’est pouvoir le sécuriser et les fameuses «guerres hybrides» n’ont rien à voir ici, la solution est militaire. La comm pourra alors tranquillement suivre. Le retrait des forces militaires russes de la région de Kharkov coûte ainsi très cher à cette zone frontalière. Des forces de défense territoriales, mises en place parmi les habitants et sur leur propre initiative s’accélèrent, avec l’aide du Gouverneur. «Nous ne laisserons pas notre terre!«, tel est leur motivation. 

Car, au-delà du discours moscovite confortable de la douce Opération à peine militaire très spéciale, la réalité s’impose dans une toute autre dimension, celle de la guerre. Certes, inconfortable.

«Nous vivons de facto dans des conditions de guerre. Que cela plaise à certains ou déplaise, elle se déroule. L’ennemi entre, cinq groupes de sabotages sont entrés avant les derniers événements à Grayvoron.»

Nier la réalité ne l’a jamais empêchée d’exister, cela empêche simplement d’y faire face de manière adéquate. 

Par Karine Bechet-Golovko