Immigration idéologique : la Russie, terre d’accueil des partisans de la liberté, des valeurs traditionnelles et de la culture
Le conflit, qui touche aujourd’hui les pays atlantistes et la Russie, est avant tout un conflit idéologique. Chaque clan porte une vision du monde, qui lui est propre et qui n’est pas compatible avec l’autre. Soit vous portez le culte des minorités, soit vous donnez la possibilité à chacun d’être lui-même ; soit vous niez les racines culturelles et civilisationnelles, soit vous permettez à une civilisation de se développer dans la continuité et en profondeur ; soit vous niez l’intérêt national, soit vous trouvez légitime qu’un Etat protège les intérêts de sa population. En ce sens, la Russie se pose aujourd’hui comme le défenseur potentiel des valeurs traditionnelles, un modèle anti-globaliste en perspective, en tout cas si elle arrive, comme le souligne Nikita Mikhalkov avec force et arguments, à faire le ménage dans les élites globalistes, qui entourent toujours le Président russe. Afin de préparer le terrain, un Comité d’accompagnement de l’immigration idéologique se met en place avec l’appui des députés et de la société civile : il existe une terre d’accueil pour les désespérés de la globalisation et la Russie est prête à accueillir les ressortissants des pays de l’OTAN, qui veulent vivre en paix, en harmonie et de manière civilisée. Que cet appel soit entendu !
Le 14 février s’est tenue une Conférence sur la question de l’immigration idéologique en provenance des Etats-Unis et de l’Europe vers la Russie. L’idée est aussi simple que belle : la Russie est une terre d’accueil naturelle, pour tous ceux qui ne veulent pas vivre sous le joug de la dictature globaliste et du négationnisme culturel et spirituel, qui l’accompagne. Comme l’a déclaré le député Gussev de Russie Juste :
«Nous pouvons à nouveau acceuillir des immigrants d’Europe et des États-Unis. Ceux qui en ont assez des doubles standards imposés, de la propagande LGBT agressive et de la quasi-absence de liberté. Nous accepterons ceux, qui sont prêts à prêter allégeance à la Russie, à apprendre la langue russe, accepter notre culture et devenir russe. Comment les ancêtres de Vladimir Ivanovich Dal, Afanasy Fet, Ivan Kruzenshtern, Robert Gedike, Denis Fonvizin, Mikhail Barclay de Tolly sont devenus russes il y a des siècles de cela. (…) Être russe n’est pas une question de sang, mais de culture et de terre. Notre peuple acceptera d’Europe et des États-Unis, ceux qui n’ont pas besoin d’argent et de pouvoir, mais de liberté, de culture, de paisibilité, de courage et de Dieu. »
Il est vrai que la Russie a une veille tradition dans l’accueil des peuples européens à travers son histoire, il est manifestement temps de la renouveler.
«La Russie a une expérience positive de réinstallation des migrants européens. Pendant la période d’Ivan le Terrible, le quartier allemand (Nemetskaya sloboda) est apparu à Moscou. Des médecins, des armuriers, des instructeurs de l’armée tsariste y vivaient. Pierre le Grand, créant une armée régulière, a massivement invité des spécialistes étrangers. Ils ont non seulement aidé à concevoir et à construire les premiers navires de combat et marchands, mais ont également servi fidèlement l’Empire russe pendant des siècles.À peu près à la même époque, des ingénieurs et des maîtres miniers occidentaux ont commencé à apparaître en Russie. Catherine II, il y a 260 ans, a signé le Manifeste «Sur l’arrivée des étrangers en Russie et de ceux qui ont quitté la Russie.» Puis, selon ce décret, environ 30 000 personnes sont arrivées en trois ans. Selon les normes d’aujourd’hui, cela représenterait environ trois millions. Ces personnes, surtout des Allemands, se sont installés en Novorossia (actuelle Ukraine orientale) et dans la région de la Volga. Ces territoires, à l’époque sauvages et marginaux, ont commencé alors à se développer, «
En effet, beaucoup demandent comment émigrer vers la Russie, comment s’installer, n’en pouvant plus du mode de vie totalitaire en Occident. Ils peuvent donner un nouvel élan au développement non seulement de la Russie, mais aussi de la civilisation européenne, telle que nous la connaissons et l’aimons. Car ce n’est pas la réécriture de l’histoire, le remplacement des valeurs, l’interdiction des libertés les plus fondamentales ou le wokisme en Europe, qui vont sauver nos cultures, bien au contraire. Il faut absolument un centre les protégeant et à partir duquel elles pourront se développer à nouveau, une fois ces élites globalistes écrasées. Et elles le seront, puisque non seulement leur modèle anti-civilisationnel n’est pas viable, mais surtout puisqu’il s’agit pour nous d’une question de survie.
Au-delà de la nécessité de mise en place de mécanismes administratifs, ce qui est prévu et n’est pas le plus difficile à réaliser, cela oblige aussi la Russie à s’intéresser au rôle particulièrement dangereux et destructeur joué par certaines élites globalistes, entourant toujours de très près le Président Poutine aujourd’hui. A ce sujet, je ne peux que conseiller les russophones de regarder l’excellente émission de Mikhalkov :
Il revient, notamment, sur la déclaration de Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, dont on se demande souvent de qui il porte réellement la parole, affirmant en substance, que les artistes et autres figures médiatiques, qui ont quitté la Russie pour des raisons de conviction après le début de l’Opération militaire, sont toujours «nos» concitoyens et qu’il faut se battre pour eux … Soit. Ils sont russes, juridiquement, il ne s’agit pas de leur ôter leur nationalité. A la Douma, en revanche, une proposition a été faite pour réduire leur revenu : car ils reçoivent leur argent de Russie et lui crachent dessus à l’extérieur. Couper l’alimentation, peut aussi faire réfléchir. De son côté Mikhalkov, revenant sur ces deux positions diamétralement opposées, souligne avec beaucoup de justesse, que s’il faut se battre pour les Russes, il serait bon de se battre pour ceux, la très grande majorité, qui sont restés et soutiennent le combat mené par la Russie et aiment leur pays …
Et cette position a justement été formulée lors de cette Conférence à la Douma, par l’organisateur de la Conférence, Dmitri Kuznetsov :
«Tout doit être fait par amour. Il n’est pas nécessaire de persuader celui est parti de revenir, s’il n’aime pas la Russie. Ce serait mieux si nous aidions les immigrants de l’Ouest, qui se battent pour nous», a déclaré Dmitry Kuznetsov, l’organisateur de la conférence. «Dans l’intérêt d’un monde juste et durable, nous devons tendre la main à tous ceux, qui partagent nos valeurs traditionnelles. Nous lançons un appel direct aux citoyens des pays occidentaux, dont les valeurs morales sont discriminées par la globalisation. Nous devons non seulement accepter les immigrés, mais aussi travailler ensemble pour parvenir à une paix mondiale, basée sur les valeurs chrétiennes.»
La Paix de Dieu contre la Pax Americana, l’enjeu de ce conflit est clairement formulé.
Karine Bechet-Golovko