La France, partie au conflit : l’Ukraine confirme la réception des missiles SCALP
L’ambassadeur ukrainien en France, Vadim Omelchenko, a confirmé la réception de la première partie des missiles français de longue portée SCALP. Cette déclaration a conduit la Russie à reconnaître la France partie au conflit ukrainien. Quel est l’intérêt de la France et quelle est la légitimité des élites dirigeantes françaises à tenir une ligne politique à ce point suicidaire pour le pays, c’est une autre question à laquelle il leur faudra bien répondre ensuite. En attendant, nous pouvons nous féliciter d’être jusqu’au cou dans un conflit, dont on ne maîtrise ni les tenants, ni les aboutissants. Etre utilisé à l’aveugle pour défendre des intérêts étrangers est bien le sort habituellement réservé aux colonies …
Dans une interview, l’ambassadeur ukrainien en France vient de confirmer la pleine réception de la première partie des missiles français SCALP :
«Nous avons déjà tous les missiles SCALP que les Français ont promis de transférer dans le cadre du premier lot. Ce lot était un essai. <…> il y aura des SCALP, les livraisons continuent», a-t-il déclaré. Omelchenko affirme que la France «s’en sort très bien» avec le rythme des livraisons de ces missiles à l’Ukraine.»
En effet, lors du sommet de l’OTAN à Vilnius en juillet, la France, fille aînée de l’Atlantisme, avait par la voix de Macron, annoncé la livraison de missiles SCALP d’une portée de 250 km à l’Ukraine, sans toutefois préciser le chiffre de 50, qui circule par ailleurs.
Ayant parfaitement conscience qu’une telle décision renforce sérieusement l’implication de la France dans le conflit ukrainien, des «conditions» formelles et communicationnelles ont été avancées, devant dédouaner a priori la France de toute responsabilité pour les crimes à venir — ces missiles doivent être utilisés de manière défensive, dans le cadre de la fameuse «contre-offensive» et uniquement sur le territoire ukrainien.
Comme la France et la Russie n’ont pas la même conception du «territoire ukrainien», les risques d’une entrée directe de la France en confrontation avec la Russie ne cessent d’augmenter. Quand vous livrez des armes, c’est pour qu’elles servent. Sinon, il ne faut pas les livrer. Le reste n’est que de la poudre aux yeux.
Cela est d’ailleurs rappelé en termes choisis par l’Ambassade de Russie en France :
«Les révélations de l’ambassadeur d’Ukraine en France, Vadim Omelchenko, faites dans une interview accordée au média ukrainien «Rive gauche», sur l’assistance militaire fournie par la France à Kiev et les projets de l’augmenter davantage, confirment un fait évident: contrairement aux déclarations officielles, selon lesquelles la France n’est pas partie au conflit, Paris y est directement impliqué et ses actes contribuent à l’escalade de la situation plutôt qu’à sa résolution.»
Si la France d’aujourd’hui a une vision de la paix, il s’agit bien de celle de la Pax Americana.
Par Karine Bechet-Golovko