La réforme des retraites et la déliquescence de l’opposition parlementaire en France
La réforme des retraites proposée, et quasiment imposée, par le Gouvernement, doit conduire l’homme à être rentable pour la société, tant que physiquement, il en a à peu près la force physique, pour terminer ses jours si possible avant la retraite ou la passer sans pouvoir en profiter. Il paraît que vider l’homme de sa substance est le seul moyen pour éviter la faillite désormais. Face à ce délire globaliste managérial, l’opposition parlementaire française a montré une fois de plus son imposture. A tel point que l’on se demande, si ces mouvements politiques ne considèrent pas simplement leur condition d’opposant systémique comme un travail confortable.
Hier 6 février, l’Assemblée nationale a commencé l’examen de la réforme des retraites, qui est comprise dans la loi rectificative de financement de la Sécurité sociale, devant reporter l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. A cela, il est déjà évident que l’angle d’approche de cette question est purement technique, sans aucune considération humaine. De la philosophie humaniste en France, il ne reste manifestement plus rien. L’heure est à l’économie. L’homme coûte cher, si l’on doit tenir compte de son bien-être. Qu’à cela ne tienne, l’époque se passe à merveille du bien-être — en tout cas de la population.
Alors que les diverses oppositions étiquetées de l’Assemblée se sont prononcées contre cette réforme, chacun joue dans son coin, pour en tirer un petit drapeau «de véritable opposant», et la division permet de préserver le pouvoir de cette majorité relative. Comme le souligne avec justesse Philippot :
Ainsi, alors que le tenant de la globalisation, Mélenchon, appelle à manifester contre cette réforme, les NUPES sortent de l’Assemblée pour ne pas voter la motion de censure proposée par le RN, demandant une consultation populaire sur cette réforme. Mélenchon et ce groupe d’opposition bobo soumis a permis d’éviter un référendum populaire, qui aurait sans aucune difficulté bloqué cette réforme, comme le souligne Dupont-Aignan.
En effet, selon le dernier sondage IFOP, les Français sont largement opposés à cette réforme. C’est une défaite politique pour le Gouvernement :
«Nous constatons que l’opposition à la réforme des retraites ne faiblit pas, deux tiers des Français (69%) y apparaissent hostiles (+1 point par rapport au 26-27 janvier), et la part d’entre eux « pas du tout favorables » augmente et se trouve désormais quasiment majoritaire, en passant de 42% à 50% en une semaine (+8 points). Des clivages en fonction de la proximité partisane apparaissent logiquement : 83% des proches de la France insoumise et du Rassemblement national se déclarent opposés à cette réforme des retraites (contre 16% parmi les sympathisants Renaissance).L’adhésion à la réforme demeure ainsi largement minoritaire, « cela montre bien à quel point la bataille de l’opinion est quasiment perdue pour le gouvernement » note d’ailleurs Frédéric Dabi, Directeur Général Opinion de l’Ifop.»
En tout cas, cela aurait pu et aurait dû être une défaite politique du Gouvernement. Or, la manière dont les oppositions se conduisent oblige à conclure à leur défaite. Rappelons que deux motions ont été déposées, une par le RN et l’autre par les NUPES pour un référendum. Mais comme celle qui a été retenue par la Conférence des présidents est celle du RN, tout d’abord les NUPES ont demandé un nouveau tirage au sort et finalement n’ont pas voté la motion du RN. Et ensuite, les NUPES et Melenchon font semblant de s’indigner, que les motions ne passent pas …
Cette opposition politique parlementaire est totalement factice et peu importe le nombre de sièges, qu’elle détient. En revanche, elle est vitale pour le Gouvernement globaliste de Macron, sinon il serait impossible de faire passer ces réformes impopulaires. Et cela marche à merveille depuis des années. Et manifestement, cela est parti pour durer, puisque toute opposition réelle à ce système corrompu et corrodé est rejetée par la machine politico-médiatique, chape de plomb qui écrase les consciences populaires.
Or, comme nous l’avons vu dès les grandes manifestations des Gilets Jaunes avant le Covid, avec les grandes manifestations contre les restrictions organisées par Philippot pendant le Covid et depuis contre ces dérives de soumission globaliste du Gouvernement et du système politique français actuel, peu importe le nombre de manifestants dans les rues, peu importe la régularité de ces manifestations, ces mouvements populaires n’arrivent pas à se transformer en force politique. Le rouage national est pour l’instant grippé, il va falloir le forcer.
Karine Bechet-Golovko