Le silence judiciaire autour de la mise en scène de Boutcha : l’ONU dans l’impasse du mensonge

L’on nous annonçait le procès du siècle contre la Russie pour les soi-disant crimes, qu’elle aurait commis en masse à Boutcha, dans cette ville non loin de Kiev, dont l’armée russe s’est retirée après les fameuses négociations de «paix» de mars 2022. Où en sommes-nous ? Nulle part, évidemment, l’ONU n’a toujours pas été capable de fournir les listes de ces centaines de victimes, dont les Atlantistes ont désespérément tenté d’accuser la Russie après une mise en scène grossière.

Après le départ de l’armée russe, les journalistes occidentaux portent sur tous les fronts l’accusation contre les forces armées russes d’avoir organisé un massacre de plus de 600 personnes dans la ville de Boutcha. Or, dans les vidéos livrées après montage, l’on voit ici un bras bouger, un «cadavre» se relever et manifestement revenir de chez les morts ou des photos de personnes bien mortes, mais avec un brassard blanc au bras, signe répandu dans la population pour faire comprendre à l’armée russe qu’elle était en terrain ami. Les habitants sont censés être tués depuis des jours, voire des semaines, et leurs vestes sont absolument propres. Etc. Etc. Etc.

L’on peut voir aussi la mise en scène des cadavres par les soldats ukrainiens :

Comme nous l’avions déjà écrit (voir notre article ici), ce qui s’est passé à Boutcha est la mise en scène d’un crime de guerre, qui doit participer à la constitution de la figure de l’ennemi absolu en la Russie. Pour cela, la France a même envoyé des enquêteurs, qui se sont fait discrets avec le temps. Des «pros» de l’International Commission on Missings Persons, fondée par Bill Clinton et qui ont participé à la parodie du TPIY, ont tenté de rejouer la même carte. Cela a permis de faire de la comm.

Mais il semblerait que le processus bugue. Où en sommes-nous ? Même les médias français assoiffés de sang et de revanche (il faut bien justifier la perte de son indépendance et de son éthique professionnelle) restent sur leur faim, les bras ballants et profondément déçus. Ainsi en est-il du Figaro. L’article commence en fanfare, absolument «comme il faut» :

Juger l’horreur. L’armée russe, chassée de Kiev le 31 mars 2022, laissait alors derrière elle un cortège de cadavres, certains ayant même les mains liées dans le dos. «À Boutcha, une ville toute proche, d’immenses charniers ont été découverts qui témoignent de crimes de guerre», signalait la journaliste du Figaro le 3 avril, Margaux Benn. 

Et de reprendre en bloc le discours atlantiste — 637 morts. Et ensuite, flop. Et flop total. Les ONG font leur boulot, mais les véritables enquêteurs ont du mal et finalement strictement aucune action en justice n’est ouverte contre la Russie. Rien.  

Depuis, les enquêtes de la police ukrainienne se poursuivent, mais demeure la question de l’arrestation et du jugement des coupables. Un an après, ni la Cour pénale internationale ni d’autres États n’ont ouvert d’enquête sur les crimes commis à Boutcha. 

A part des accusations médiatiques, il ne reste rien de la grande fête, qui se préparait. Le vide est tel, que les instances de l’ONU, qui sont impliquées dans cette «enquête», sont incapables de fournir la liste des victimes. Pas même un début de liste. Ici non plus, rien.  

La Russie ne cesse de demander cette liste, pour savoir au moins de quels crimes, elle est accusée. En décembre dernier encore, les instances de l’ONU ont simplement refusé de la lui transmettre. La Russie vient encore de la demander. Cette demande est enregistrée, dit-on à l’ONU, mais rien n’arrive.

Toutes ces accusations sont efficaces, tant qu’elles n’ont pas besoin de déboucher devant une instance véritablement judiciaire. Et tel est leur but : le tribunal médiatique, Ô combien plus confortable et manipulable. De toute manière, les gens ont la mémoire courte, puisque cela a été publié c’est que ça s’est passé, ensuite on oublie. 

Il est donc nécessaire de le rappeler de temps en temps. En tout cas pour Boutcha : rien n’a été prouvé, il n’y a pas même de liste de victimes. Pourtant, s’il s’agissait d’habitants de la ville, cela n’aurait pas été difficile à produire. 

Le tribunal médiatique peut aussi se retourner contre eux. Car ces personnes avec un brassard blanc sont bien mortes. Et qui les a tuées ?

Par Karine Bechet-Golovko