L’UE prépare une réglementation «démocratique» sur les agents étrangers : encore un coup de la Russie ?
L’ombre russe plane sur l’Union européenne, Ursula a été retournée! Je ne vois aucune autre explication, après ce qui s’est passé en Géorgie il y a quelques jours. Rendez vous compte, l’UE prépare une réglementation, visant à rendre plus transparent le financement des ONG et groupement recevant un financement hors-UE — afin de réduire l’influence étrangère sur la politique des organes européens. Et dire que la Géorgie, exactement pour la même réglementation, se trouve au banc du Paradis européen, au bord d’une révolution de couleur, qui doit contrer cette «influence russe» rampante. Ô mon Dieu, j’ai compris, la Russie vient certainement d’influencer l’UE!
Je vous rappelle que la Géorgie n’en finit pas de ses manifestations et soubresauts, suite au projet de loi adopté en première lecture, puis enterré, selon lequel les ONG recevant plus de 20% de financement étranger doivent être déclarées agent étranger. Les Etats-Unis et l’UE ont crié à la fin de la démocratie géorgienne, à la mise en danger de la collaboration et à l’influence russe. (Voir notre article ici).
Manifestement, la Russie vient encore de frapper : elle influence l’UE. Je ne vois pas d’autre explication rationnelle … Souvenez-vous : même après le retrait du projet de loi géorgien, les manifestations continuaient, car «le peuple», en tout cas les manifestants, voulait que la Géorgie revienne dans la voie «pro-occidentale» …
Or, nous apprenons par Politico, qu’il est difficile d’étiqueter média pro-Kremlin, que l’UE prépare le même type de législation. Je cite :
«L’UE travaille sur une loi, qui obligerait les ONG, les cabinets de conseil et les institutions universitaires à divulguer tout financement non européen dans le cadre de la répression contre l’influence étrangère dans le bloc.»
Donc, le financement étranger non-divulgué d’organes civils peut conduire à une influence étrangère … Logique. Mais, il me semblait pourtant, que cet argument était non démocratique — en tout cas en ce qui concerne la Géorgie ?
Cette réglementation européenne doit être terminée d’ici mai. Et pour nous rassurer, il paraît qu’elle est courante, existe dans plusieurs pays, comme les Etats-Unis (qui la critiquaient en Russie — qui heureusement l’a quand même adoptée, ou en Géorgie) ou l’Australie.
La démocratie «occidentale» se différencie ainsi de la démocratie «pro-occidentale» : les Occidentaux peuvent légitimement se protéger, quand les pro-occidentaux … sont protégés par les Occidentaux, donc ils n’ont rien à craindre — tant qu’ils sont soumis.
Du coup, Ursula peut protéger la démocratie dans l’UE de l’influence étrangère. Il est vrai, qu’elle sait de quoi elle parle … en matière d’influence.
«La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, a annoncé un paquet «défense de la démocratie» lors de son discours sur l’état de l’Union en septembre dernier, qui a lancé les travaux sur le projet de loi sur l’influence étrangère dirigé par la vice-présidente de la Commission pour la justice, Věra Jourová.»
En effet, «c’est pas pareil«. Gardez le sourire, chers Amis, on nous prend juste pour des idiots. Mais tant que ça marche, pourquoi s’en priver.
Une seule solution, la sortie de ce machin et son démantèlement.
Karine Bechet-Golovko