L’Ukraine, va-t-elle encore perdre des régions ?

Le problème du gouvernement à Kiev aujourd’hui est de devoir tenir les régions de l’Est par la force et la terreur. Des bruits commencent à courir selon lesquels, des régions pourraient ce printemps rejoindre la Russie — par la volonté de leurs habitants. Mais pour cela, il leur faudra bien la protection physique directe de la Russie.

L’on entend souvent parler, certes pas dans les médias atlantistes, des répressions conduites par les autorités ukrainiennes contre les populations locales dans les régions de l’Est. Ces populations sont considérées, en fait, par les autorités locales comme l’ennemi. Ce qui est surprenant, c’est la surprise qui continue à filtrer chez ces gens, quand ouvertement les civils refusent d’être «évacués» vers l’arrière de l’Ukraine, comme c’est le cas à Artemovsk, et partent avec l’armée russe. Pour preuve, cette vidéo d’un soldat ukrainien, qui n’en revient pas …

Se conduire comme une force d’occupation et non pas comme un pouvoir légitime agissant dans l’intérêt des habitants provoque inévitablement une crise sociale, qui est pour l’instant étouffée par l’état de guerre en Ukraine et la pression exercée sur les habitants.

Le gouverneur par interim de la région de Zaporojie, Evgueny Balitsky, vient de déclarer, que ce printemps, de nouveaux territoires pourraient encore rejoindre la Russie :

«Littéralement au printemps, il y aura une crise, c’est ma prévision. Eh bien, après cela, les régions commenceront à faire leur choix : les régions de Nikolaev, d’Odessa et de Zaporojie elles-mêmes commenceront à passer pacifiquement de notre côté, du côté du bien»

Rappelons, que la région de Zaporojie est entrée juridiquement dans la Fédération de Russie, mais tout le territoire n’est pas administré par la Russie, notamment le centre régional, la ville de Zaporojie. Selon le gouverneur :

«les autorités de la région de Zaporojie «ont des liens avec Dnepropetrovsk, avec Zaporojie, avec Kharkov». De nombreuses sources rapportent, que dans les régions contrôlées par l’Ukraine, le degré de découragement augmente. Les habitants comprennent que la guerre est inutile et que le régime doit être changé.»

La radicalisation de la situation et le temps jouent contre le régime atlantico-ukrainien, les gens étant fatigués d’une guerre fratricide commanditée par l’OTAN. Sans pour autant sous-évaluer l’énorme travail de propagande, qui a été très professionnellement fait ces dernières années afin d’éloigner ces populations du Monde russe,  le mécontentement social monte, le lien historique, millénaire, avec la Russie est ravivé par le conflit. L’espoir renaît, surtout dans le chaos de cette Ukraine post-Maîdan, globalisée.

Mais soyons également réaliste, tant que la Russie n’aura pas pris pied physiquement et étatiquement dans ces territoires, les gens ne pourront pas d’eux-mêmes relever la tête, éviter les répressions de masse et renverser le régime en place par la seule force de leur volonté pour organiser un référendum et entrer pacifiquement en Russie. Même s’ils en ont la volonté, ils ne pourront pas le faire sans la protection physique de la Russie, qui doit déjà terminer de reprendre le contrôle de son territoire national, notamment en ce qui concerne justement cette région de Zaporojie, sans attendre un coup de baguette magique, qui résouderait le problème tout seul.

Karine Bechet-Golovko