ONU : le monde à nouveau divisé autour du nazisme

Hier, s’est tenue la 50e séance plénière de l’Assemblée générale de l’ONU, au cours de laquelle, notamment, la résolution initiée par la Russie concernant la condamnation de toutes les formes de glorification du nazisme, du néonazisme a été adoptée, comme chaque année depuis 2005. Cette année, la séance plénière a montré une véritable division du monde sur cette question et de nombreuses autres, avec d’un côté les Etats-Unis, les pays de l’UE, les pays Baltes, le Canada et l’Ukraine … contre le reste du monde. N’est pas forcément isolé celui que l’on croit …

Cette séance plénière a été l’occasion de réaffirmer les dogmes globalistes, c’est pourquoi les questions centrales furent principalement le développement durable, le climat, les genres, la pauvreté, la justice internationale et surtout le renforcement du rôle de l’ONU — on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. L’on trouve des remarques assez surprenantes, comme la condamnation de l’utilisation des technologies pour surveiller les enfants. En revanche, pour les adultes, cela ne semble poser aucun problème … Il y a également des questions touchant à l’absurde, comme la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière. La communauté internationale semble prête à commander à la nature … Et que seraient nos Etats sans l’immigration massive et irrégulière, ils risqueraient de pouvoir réellement gouverner. C’est pourquoi une résolution a été adoptée dans la digne ligne No Borders. Ouf, un consensus a été atteint, nous sommes rassurés, nos sociétés pourront continuer à être démentelées :

un consensus a été trouvé autour du texte sur la protection des migrants, par lequel l’Assemblée générale exhorte les États à adopter des mesures pour prévenir l’usage excessif de la force contre les migrants et les refoulements. 

J’ai bien compris, la Finlande va réouvrir ses frontières avec la Russie alors ? (voir notre texte ici)

Sur certaines questions sensibles, l’on voit en revanche apparaître une véritable fissure au sein de la communauté internationale. Notamment, cela est flagrant quant à la condamnation de la pratique des sanctions individuelles, qui constitue une véritable politique nationale dans les pays anglo-saxons :

Enfin, deux résolutions condamnant les mesures coercitives unilatérales —sujet ancien mais rendu particulièrement brûlant par la guerre entre la Russie et l’Ukraine— ont été adoptées à l’issue de votes, et ce, malgré l’opposition de plusieurs pays, à commencer par les États-Unis et le Royaume-Uni, pour qui les sanctions sont des moyens de politique étrangère légitime.

Cette rupture est également sensible autour de la question palestinienne, au sujet de la résolution adoptée reconnaissant la souveraineté du peuple palestinien et son droit à l’autodétermination :

Enfin, le contexte géopolitique est venu plusieurs fois télescoper les enjeux économiques.  Ainsi, la résolution consacrée à la souveraineté du peuple palestinien et de la population arabe dans le Golan syrien occupé sur leurs ressources naturelles a été adoptée à l’issue d’un vote qui a reflété les fortes dissensions entre, d’un côté, Israël et ses alliés (États-Unis en tête), et le reste de la communauté internationale de l’autre.  Les débats sur ce texte, voté chaque année, se sont cette fois-ci focalisés, en toute logique, sur le conflit en cours à Gaza. 

Une autre résolution symbolique et annuelle fut à l’honneur, celle concernant la condamnation de la glorification du nazisme et du néonazisme sous toutes ses formes. Tout un groupe de pays a rejoint la Russie comme initiateur de cette résolution, dont notamment la Chine, l’Arménie, Cuba, l’Algérie, le Sri Lanka, l’Afrique du Sud ou l’Azerbaïdjan.  

La résolution a été adoptée par 118 pays, 14 se sont courageusement abstenus et 49 se sont prononcés contre. L’on notera l’abstention de la Turquie, grand «allié» de la Russie, qui vend des drones militaires à l’Ukraine. Puisque la résurgence de l’idéologie nazie est bonne pour les affaires, les considérations attendront … Traditionnellement, les Etats-Unis, les pays européens, le Japon, le Canada, les pays Baltes, les pays de l’Est en général et évidemment l’Ukraine se prononcent contre. 

Comme l’a justement soulignée la représentation de la Russie à l’ONU :

«Cette année, le résultat du vote était très révélateur des tentatives croissantes de certains États de remettre en question les résultats de la Seconde Guerre mondiale inscrits dans la #CharteONU. Ceux qui ont voté contre, en premier lieu Allemagne, Italie et Japon, ont profané la mémoire des victimes du nazisme, du fascisme et du militarisme.»

Ajoutons à cela le poids de l’immigration ukrainienne dans certains pays comme le Canada, la forte collaboration lors de la Seconde Guerre mondiale des pays européens avec l’Allemagne nazie et le fait que les pays anglo-saxons ne sont rien d’autre aujourd’hui que des satellites des Etats-Unis, diffusant et soutenant sa ligne internationale. L’on obtient ainsi un monde à nouveau divisé autour de la question du nazisme, pour des raisons différentes. Est-ce surprenant alors de voir des Marches aux flambeaux, organisées en Europe, dans les pays Baltes ? Les traditions, c’est sacré …

«Le représentant du ministère russe des Affaires étrangères, chargé des droits de l’homme, de la démocratie et de l’État de droit, Grigori Lukyantsev, lors de son discours à l’Assemblée générale à la mi-novembre, a attiré l’attention sur « la guerre déclarée dans certains pays contre les monuments des combattants contre le nazisme et le fascisme ». « Qu’en est-il des marches annuelles en l’honneur des nazis ? Pourquoi des processions aux flambeaux ont-elles lieu chaque année au centre de l’Europe en l’honneur de ceux qui ont collaboré activement avec les nazis et ont été complices de leurs crimes ? — a demandé le diplomate, soulignant que «un certain nombre de pays» interdisent les symboles associés à la victoire sur le nazisme.»

Les vieux démons ressortent, si tant est jamais qu’ils furent domptés. La véritable nature des gens, autant que des pays, ressort toujours en période de conflit. Le tout tente d’être masqué sous une assimilation forcée du nazisme et du communisme, de l’agresseur et de l’agressé. Ce qui oblige à une réécriture de l’histoire, plus confortable à ce monde totalitaire globaliste, dont le libéralisme a accouché. Ainsi, après avoir vaincu le communisme, le libéralisme s’est suicidé en montrant son véritable visage, fascisant. 

Une consolation, ces fissures de plus en plus profondes entre les pays rendent la globalisation agonisante, même s’il est encore trop tôt pour sous-estimer sa puissance de destruction.