Rencontre Erdogan — Poutine : l’Occident n’a pas réussi à faire flancher la Russie
La rencontre entre Erdogan et Poutine, qui s’est tenue hier à Sotchi, n’a — heureusement — débouché sur rien. Le rôle d’Erdogan y était toujours le même : faire flancher la Russie, pour qu’elle accepte de céder aux impératifs atlantistes. Cette fois-ci, Poutine a tenu ses distances, la Russie n’a pas cédé. Au grand désespoir de l’Occident, qui reconnaît largement cet échec dans la presse.
Erdogan avait annoncé, avant la rencontre avec Poutine, de grandes déclarations à venir. Elles ne sont pas venues, puisque Poutine lui a rappelé les conditions du retour de la Russie : à savoir l’exécution par l’Occident des obligations prises par lui en contre-partie de la garantie de sécurité par la Russie de l’export des céréales ukrainiennes, principalement vers les pays riches.
Or, comme cela a déjà été précisé, il n’est pas prévu de reconnecter au système SWIFT la filiale de la banque russe agricole. C’est déjà une des obligations principales, qui ne sera pas remplies par l’Occident. Et le marché mondial n’est toujours pas ouvert à l’export des céréales russes — manifestement la famine n’inquiète pas tant que ça …
L’on se souviendra également de l’utilisation, et du corridor alimentaire de la mer Noire, et de bateaux turcs à des fins militaires contre la Russie.
La Russie était prête à revenir dans cet Accord, qui ne permet pas de régler la question de la faim dans le monde, mais soutient le marché occidental des céréales, si elle pouvait y trouver un intérêt. L’Occident n’est pas en mesure de remplir ses obligations, la Russie a décidé de ne pas y revenir — mais reste toujours ouvert aux discussions. Et cette rencontre n’a débouché, bien que l’Occident ait envoyé son meilleur cheval de Troie, sur rien.
Evidemment, le Président turc fait beaucoup de bruit, d’amples gestes de manche, des propositions seront envoyées à l’ONU — pour faire pression sur la Russie, c’est sa réputation sur la scène internationale qui est en jeu, mais rien ne laisse présager un changement de position de l’Occident.
Et soyons sérieux, les pays de l’Axe atlantiste ne peuvent changer de position : ils sont en guerre contre la Russie, dans le sens traditionnel du terme, cela prévaut sur toute autre considération.
Par Karine Bechet-Golovko