Russie : la Cour suprême reconnaît le droit inaliénable de l’homme à ne pas être homosexuel
Comment peut-on être hétérosexuel ? En effet, quelle idée, quel anachronisme ! Tout le monde est homosexuel et si certains déviants ne le reconnaissent pas et persistent dans l’hétérosexualité, au moins qu’ils soient discrets. La Russie vient, par la voix de sa Cour suprême, de prendre une décision historique et courageuse dans ce totalitarisme «tolérant» ambiant : chacun a le droit à sa vie privée, mais la dimension idéologique du mouvement LGBT n’a pas sa place dans la vie publique en Russie.
Le problème dans nos sociétés n’est pas l’orientation sexuelle de chacun, c’est son exhibition sur la voie publique et l’imposition d’un culte envers une minorité, qui donne le ton et devant laquelle la majorité doit s’incliner et s’effacer. La surreprésentation de l’homosexualité dans les films ou dans le discours politico-médiatique, l’imposition de son code social dès l’école font sortir ce qui est une inclination personnelle de l’ordre privé pour en faire un élément d’une idéologie plus générale.
L’idéologie est une grille de lecture du monde et de l’homme dans ce monde. En disant le monde, elle le construit. Et elle modèle l’homme, qui y aura sa place. En ce sens, le mouvement LGBT est bien un élément de l’idéologie, qui modèle les sociétés occidentales.
Tout un mouvement de protection des valeurs humaines s’est mis en place en Russie ces dernières années. Trois étapes en particulier seront retenues. Tout d’abord, la réforme constitutionnelle de 2020 et la constitutionnalisation des valeurs traditionnelles. Cette réforme a donné la base juridique à toute la suite.
Dans le détail, l’on notera ensuite le décret de Roscomnadzor, l’agence de régulation des communications, qui est entré en vigueur au 1er septembre, et selon lequel les sites faisant de la propagande LGBT et sur le changement de sexe auprès des jeunes seront inscrits dans un registre spécial et interdits en Russie. N’oublions pas que tout ce mouvement en Occident est avant tout un mouvement de modification de l’homme de l’intérieur : le jeune enfant ne doit pas être certain de son sexe, il doit pouvoir en changer quand cela lui chante et même les autorités publiques peuvent contre l’avis des parents l’y conduire, etc. Il s’agit bien de fragiliser l’homme, de ne pas lui laisser construire une identité forte et de le pousser à rompre le lien familial. Sans oublier que la propagande du mouvement LGBT va dans le sens de cette idéologie dite «écologique», tournée contre les enfants et la famille … pour le bien de la planète.
Ainsi, Roscomnadzor a fermé 6 200 adresses et a restreint l’accès à 389 autres, faisant de la propagande LGBT auprès des mineurs et a précisé les critères :
«Le décret de Roskomnadzor établissant les critères, selon lesquels les documents sur Internet, reconnaît comme propagande LGBT, les changements de sexe et la pédophilie, et sont inscrits dans le Registre unifié des informations interdites dans la Fédération de Russie, est entré en vigueur le 1er septembre. Selon les critères, le support sera considéré comme interdit à la distribution, notamment si les informations suivantes sont présentes : la formation d’une idée déformée de l’équivalence sociale des relations sexuelles traditionnelles et non traditionnelles ; développer un intérêt pour les relations sexuelles non traditionnelles, justifiant les avantages des relations sexuelles non traditionnelles par rapport aux relations traditionnelles ; justification de l’abandon des relations sexuelles traditionnelles au profit de relations non traditionnelles ; formation d’une attitude positive envers le changement de sexe.»
Cette position va radicalement à l’encontre de ce que l’on voit en Occident. Il ne s’agit pas en Russie de pénaliser les relations homosexuelles, chacun est libre dans sa vie privée — tant qu’elle reste justement privée. Il s’agit de condamner la propagande, pour que justement le choix de chacun soit libre, pour que chaque enfant et jeune adulte puisse en toute liberté construire sa personnalité, sans pression extérieure.
Encore un pas vient d’être fait avec la décision de la Cour suprême, dont le jugement a été rendu public hier. En novembre, le ministère russe de la Justice s’est adressé à la Cour suprême pour faire reconnaître comme extrémiste le mouvement international LGBT :
«Dans les activités du mouvement LGBT opérant sur le territoire de la Fédération de Russie, conformément à l’article 1 de la loi fédérale « sur la lutte contre les activités extrémistes » du 25 juillet 2002 n° 114-FZ, divers signes et manifestations d’une orientation extrémiste ont été identifiées, notamment l’incitation à la discorde sociale et religieuse.»
L’originalité de cette affaire réside dans le fait qu’il ne s’agit pas en soi d’un mouvement enregistré, mais le recours est dirigé contre cette myriade d’organisations, qui justement n’ont pas toujours d’existence juridique précise, mais dont l’activité est bien réelle en Russie. Hier, la Cour suprême a reconnu ce mouvement comme extrémiste, lors d’une séance fermée en raison du caractère confidentiel des éléments fournis.
N’ayons aucun doute, que cette décision reconnaissant le mouvement LGBT à sa juste valeur, c’est-à-dire comme extrémiste, puisqu’il tend à déstabiliser la société et l’homme, provoquera la colère et une énième poussée d’hystérie en Occident.
Qu’en dire … Grand bien lui en fasse. Mais la Russie a posé un nom sur ces dérives totalitaires que nous voyons bien dans nos pays et a ouvert la voie. A nous en Occident de rendre à l’homme sa liberté d’être et de se construire.
Par Karine Bechet-Golovko