Russophobie ordinaire : quand le Président tchèque prend en exemple l’internement des Japonais aux USA pour les Russes en Europe
Les Européens, eux, sont en guerre et toute la haine primaire, retenue par les impératifs civilisationnels, sont en train de sauter sous l’effet pervers de la guerre, pour nous ramener à des temps barbares. Ainsi, le président tchèque propose très sérieusement de reprendre l’exemple américain du déplacement et de l’internement des Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale, pour le traitement des Russes en Occident. Aucune indignation de la «communauté internationale», qui en rêve sans (encore) oser se l’avouer.
Lors d’une interview donnée au média américain diffusant sa propagande à l’Est, Radio Liberty, le Président tchèque a largement dépassé les limites, non seulement communicationnelles, mais surtout politiques, qui s’imposent ou devraient s’imposer en Europe. A la question de savoir que faire des Russes, opposés à la ligne politique tenue par le pouvoir, qui quittent leur pays et se rendent en Europe, la réponse apportée fait froid dans le dos :
Dans le contexte de combats à grande échelle entre la Russie et l’Ukraine, des mesures de sécurité plus strictes devraient être introduites pour les Russes, qui sont partis pour l’Occident et qui sont en désaccord avec la politique de Moscou. C’est ce qu’a déclaré le président tchèque Petr Pavel dans une interview à Radio Liberty.
« Parce qu’ils sont citoyens d’une nation, qui mène une guerre d’agression. Je peux être désolé pour ces gens, mais en même temps, si nous revenons à l’époque où la Seconde Guerre mondiale a commencé, alors toute la population japonaise vivant aux États-Unis a été mise également sous un régime de surveillance stricte. C’est juste le prix de la guerre.»
Quelle idée merveilleuse … Rappelons ce qui s’est passé aux Etats-Unis, alors. Le 19 février 1942, le président américain adopte un décret extraordinaire, autorisant les militaires à déplacer toute personne d’origine japonaise et de l’interner dans des camps spéciaux à l’intérieur du pays. Environ 120 000 personne, dont plus de 60% avaient alors la nationalité américaine, ont ainsi été internées dans 8 camps militaires. Et ce, pendant toute la durée du conflit. A leur libération, ils reçurent un ticket de bus et 25$, comme tout criminel à sa libération. Il faudra attendre les années 80, pour que le Gouvernement américain reconnaisse son erreur et paie une compensation aux victimes et à leur famille.
C’est ce que propose le président tchèque, sans oser toutefois le dire ouvertement. Nous en sommes arrivés là. A envisager, sans provoquer de tollé, des camps d’internement pour les gens en fonction de leur nationalité.
Le rêve européen, rien de tel … L’histoire se répète toujours, car la nature humaine est tristement immuable.
Par Karine Bechet-Golovko