Scholz et le conflit en Ukraine : de l’hypocrisie à la cobelligérance

Les pays de l’Axe atlantiste fournissent des armes de plus en plus puissantes à l’Ukraine, renforçant logiquement les risques d’une fuite en avant du conflit et d’une confrontation directe avec la Russie. Dans le rôle du pompier-pyromane, le Chancelier allemand Scholz vient de déclarer, que les armes occidentales ne serviront pas à frapper le territoire russe. Ah, et à quoi servent-elles jusqu’à présent ? Le problème est que la conception du «territoire russe» diffère sérieusement entre les pays atlantistes et le droit russe en vigueur. Donc, si l’on arrête l’hypocrisie, les armes occidentales frappent bien le sol russe, ce qui met nos pays en situation de cobelligérance, par la responsabilité de ces élites européennes totalement asservies. 

La Grande-Bretagne, l’Allemagne et les Etats-Unis vont fournir des chars modernes à l’Ukraine, sans oublier les roquettes américaines d’une portée de 150 km. Afin de se rassurer et de rassurer le bon peuple, qui commence à s’inquiéter un peu — soutenir l’Ukraine dans son fauteuil, c’est bien, mais pas s’il faut prendre des risques personnels quand même — Scholz affirme qu’un accord a été formellement trouvé avec l’Ukraine, qui n’utilisera pas les armes atlantistes contre le sol russe. Bref, ils fournissent des armes, qui ne doivent pas servir ?

D’une manière générale, l’on peut se demander où elles tirent, ces armes occidentales, depuis le début du conflit ? … Les régions de Donetsk et de Lougansk sont sous le feu, je ne parle même pas des tirs sur les régions de Koursk ou Belgorod, ou des aéroports militaires russes touchés en profondeur, ni des violents combats dans les régions de Kherson ou de Zaporojie. Donc, les armes atlantistes sont bien utilisées sur le sol russe. Car même si l’Occident ne reconnaît pas l’appartenance de ces territoires à la Russie, du point de vue du droit russe, ces territoires font partie de la Fédération de Russie. Et tant que le monde global n’a pas définitivement pris le pouvoir, la détermination du territoire national ne dépend pas de la bonne volonté internationale, mais de la volonté des habitants et des procédures légales nationales.

Donc, les pays de l’Axe atlantistes sont déjà en situation de cobelligérance. Simplement, pour l’instant, la Russie n’en tire pas les conséquences logiques, pour éviter une confrontation directe. Pour l’instant.

Maintenant, revenons sur l’autre aspect des déclarations de Scholz, à savoir cet accord soit disant passé avec Zelensky. Deux remarques. 

Il semblerait que l’Ukraine, hors Zelensly, ne soit pas au courant, car au moment même des déclarations bisounours allemandes, au Parlement ukrainien, des voix se font de plus en plus forte pour critiquer cette limitation et appellent à toucher le centre de commandement à Moscou.

Par ailleurs, il semblerait que le Pentagone se moque éperdument des accords farfelus passés entre ses marionnettes. Les roquettes à longue portée, selon le Pentagone, donnent plus de possibilités à l’Ukraine pour reprendre ses territoires. Il laisse à leur appréciation la question des tirs sur la Crimée. En Russie, la réponse a été claire : si la Crimée est touchée, la réponse sera fulgurante. Par ailleurs, si une de ces roquettes américaines arrive en Crimée, cela sera considéré comme une déclaration de guerre des Etats-Unis contre la Russie.

Pendant ce temps-là, nos tristes marionnettes européennes continuent à entraîner nos pays dans un conflit mondial conventionnel, pour sauver les intérêts atlantistes dans le monde. Quel est le rapport avec les intérêts des pays d’Europe ? Aucun. Mais qui cela intéresse-t-il, à part les populations, qui en paient le prix … comme toujours.

PS : Il n’est pas toujours nécessaire de faire un grand pas en avant, lorsque le pays est au bord du gouffre …

Karine Bechet-Golovko