Tirs atlantico-ukrainiens sur les mobilisés à Makeevka : des leçons à tirer
A Makeevka (DNR), dans la nuit du Nouvel An, l’armée atlantico-ukrainienne a tiré des roquettes HIMARS, armes de l’OTAN, sur un bâtiment abritant des mobilisés. Le nombre de morts est important, même si les chiffres de 300 ou 500 avancés par les médias ukrainiens sont largement excessifs. Ce n’est pas un crime de l’armée atlantico-ukrainienne, c’est la guerre. Et que cela soit possible après 10 mois justement de guerre, cela choque beaucoup en Russie. La fameuse «opération spéciale» fait souvent — et dangereusement — oublier qu’il s’agit d’une guerre traditionnelle. Les mots ont un sens, ils ont aussi des conséquences.
Ces derniers jours, la localité de Makeevka dans la région de Donetsk est sous le feu continu des armes de l’OTAN. Or, certains n’ont rien trouvé de mieux que de baser un bataillon de mobilisés dans le bâtiment d’un lycée professionnel. Bâtiment civil, sans aucune protection particulière. Ce furent des cibles idéales et l’armée ennemie ne s’en est pas privée. Voici ce qu’il reste du bâtiment après les tirs opérés par l’armée atlantico-ukrainienne dans la nuit du Nouvel An, à 00.01 h du matin exactement :
Les médias ukrainiens avancent des chiffres de 300 à 500 personnes touchées, ce qui est démenti par la Russie. La publication des chiffres des pertes est en soi interdite actuellement, mais certains reconnaissent qu’elles sont ici importantes, même si loin de ceux avancés par les Ukrainiens.
Ceci n’est pas constitutif d’un crime de guerre. Le bâtiment civil a été utilisé pour loger les militaires russes, il devient donc une cible militaire légitime. C’est la guerre. Et puisque c’est la guerre depuis plusieurs mois, cette erreur fatale pour ces hommes choque. Et les réactions furent immédiates, même si les officiels russes restent très discrets :
« J’espère que les responsables, qui ont pris la décision d’utiliser cette installation seront punis. Il y a suffisamment de sites abandonnés avec des bâtiments solides et des sous-sols dans le Donbass, où il est possible de placer du personnel dispersé. Et si tout est occupé, il a longtemps été possible de creuser des bunkers avec le matériel de construction de mines», a commenté l’incident, Daniil Bezsonov, ancien ministre de l’Information de DNR.»
Et les correspondants de guerre :
«Il était clair pour tout le monde à l’avance, que la veille du Nouvel An, les forces armées ukrainiennes et le service de sécurité ukrainien essaieraient de frapper là, où nous serions vulnérables. Seuls les paresseux n’ont pas écrit à ce sujet. Pourquoi donnerait-on à l’ennemi l’opportunité de nous faire du mal ? Pourquoi a-t-on décidé de ce déploiement de personnel ? Par qui a-t-il été accepté ? Au 10e mois de la guerre, penser que c’est encore un peu pour s’amuser, qu’on peut le faire au hasard, c’est pire qu’un crime, c’est une erreur. Exemple. L’autre jour, une unité a été attaquée par les Forces armées ukrainiennes à l’aide de drones et d’artillerie. Les hommes se battent depuis longtemps, alors eux-mêmes ont passé la nuit dans les sous-sols, le matériel a été enterré. Donc au final, rien ni personne n’a été perdu. De la situation à Makeevka, il est nécessaire de tirer les conclusions les plus fortes.»
Les mots ont un sens et ont des conséquences. L’utilisation de l’expression «Opération spéciale militaire» n’est pas un hasard, c’est un choix politique — celui de tranquilliser la population : Mais non, ce n’est pas la guerre, juste une opération un peu spéciale. Mais elle présente le danger de tranquilliser aussi certains responsables militaires, qui sont encore des responsables de temps de paix — ce n’est pas la guerre, c’est une opération spéciale. Or, comme nous le voyons toujours plus clairement, pour l’OTAN, c’est la guerre. Et c’est une guerre à mort.
Karine Bechet-Golovko