Troisième Guerre mondiale : la France soutient désormais l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN
La question de l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN soulève un véritable débat parmi les membres de l’Alliance. Si l’Est, plus radical dans son atlantisme et faible dans sa dimension politique, tente d’entraîner le monde dans un conflit mondial en soutenant cette position, l’Ouest est plus timoré et rappelle la clause de l’art. 5, qu’il ne sera pas facile de faire digérer à ces populations post-modernes gavées à la «paix» à n’importe quel prix, surtout au prix des autres. La volte-face de la France est ici un très mauvais signal.
En 2008, la France et l’Allemagne se prononçaient contre une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, alors soutenue par les Etats-Unis. Désormais, si la position de l’Allemagne reste toujours la même, les Etats-Unis s’y opposent, quand la France l’envisage.
«Le président français appelle dorénavant à ouvrir la porte de l’Otan à l’Ukraine. «Nous avons besoin d’un chemin, au moins, vers cette adhésion», a-t-il affirmé fin mai, en Slovaquie, lors du sommet Globsec.»
Et avant le sommet de l’OTAN à Vilnius des 11 et 12 juillet, la «diplomatie» globaliste est à l’oeuvre, les pays doivent s’engager toujours plus loin. Rappelons, que Rasmussen, qui gère le rapprochement Ukraine-OTAN, menaçait à mots à peine couverts de lancer la Pologne dans le conflit, avec des «volontaires» ressortissant de l’OTAN. Dans cette course en avant, ces pays de l’Est, comme la Pologne ou les pays Baltes servent de mèche, pour enflammer le Continent. Ils n’ont aucune autonomie politique, se retrouvent en Europe par dépit de ne pouvoir être aux Etats-Unis et ont un ego démesuré. Ce qui est parfaitement utilisé par la puissance atlantiste.
Et c’est dans ce contexte, que la France a revu sa position, comme l’annonce le journal Le Monde, lors de la réunion d’un Conseil de défense à l’Elysée le 12 juin. Désormais, elle envisage officiellement de soutenir l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, arguant étrangement que cela permettrait de garantir la paix … Elle estime qu’ainsi, la Russie aurait peur de continuer et viendrait ramper vers la table des négociations, où Zelensky l’attendrait quand il le jugerait nécessaire.
Au-delà de la fantasmagorie malsaine et infantile de cette argutie, l’on est en droit de se demander, s’il s’agit d’un fanatisme aveugle ou d’une incompétence crasse de la Présidence française ?
Dans l’absentéisme de la classe politique française, qui ne brille pas par la profondeur (ou simplement l’existence) de sa réflexion géopolitique, l’on notera la réaction de Thierry Mariani :
La Russie, par l’intermédiaire de ses différents ministères, a déclaré qu’elle ne pourrait laisser passer une entrée de l’Ukraine dans l’OTAN, le Président russe ne cesse de marteler ces derniers jours que les buts de cette «Opération militaire spéciale» sont toujours d’actualité, et la neutralité de l’Ukraine en fait partie. Si le danger se rapproche, elle devra repousser sa «zone de sécurité». Autrement dit, alors que la Russie est dans une position strictement défensive, qu’aucune contre-offensive n’est en vue, cette décision devrait obliger les dirigeants russes à reconsidérer leur stratégie, voire à remettre en cause cette stratégie défensive et attentiste. La France peut ainsi provoquer une montée en puissance du conflit, ayant le poids pour faire pression sur l’Ouest, quand la Pologne s’occupe de l’Est.
Mais qui ira se battre ? Les sociétés de l’Ouest ne sont plus prêtes à prendre les armes, elles sont émasculées. Le consumérisme, l’individualisme, le néo-féminisme, le fanatisme végan, etc. ont fondamentalement affaibli la gente masculine en particulier et l’esprit de la société en général.
Où se sauveront ces individus, s’ils devaient être appelés sous les drapeaux, pour aller se battre contre la Russie au nom du pouvoir global ? L’armée, va-t-elle se plier et elle aussi trahir l’intérêt national, presque malgré elle, puisqu’elle n’est pas une force politique et a un devoir d’obéissance ?
Il semble parfois, qu’il y ait un côté inévitable dans «le sens de l’histoire» — et sa répétition. Les guerres se produisent, quoi que l’on fasse, comme à la fin de La guerre de Troie n’aura pas lieu. Nous ne pouvons qu’influencer leur dimension.
Par Karine Bechet-Golovko