Guerre de l’information : Sur le terrain à Donetsk avec le satiriste politique Randy Credico
Arnaud Develay revient pour Russie Politics sur le parcours de Randy Credico, satariste américain, qui a refusé de tomber sous le coup de la propagande atlantiste et, pour se faire son idée, est venu dans le Donbass.
Randolph «Randi» Credico a fait le tour du monde. Ami de personnalités telles que Roger Waters, George Galloway et feu William Kunstler (pour n’en citer que quelques-unes), Randi s’est engagé sans relâche à défendre le proverbial «petit gars» tout en s’attaquant aux puissants. (Il s’est à plusieurs reprises opposé à des démocrates de premier plan, tels que Chuck Schumer et Andrew Cuomo dans sa tentative de remporter respectivement un siège au Sénat américain et le poste le plus élevé lors des élections au poste de gouverneur de New York).
Credico est également connu pour avoir été un ardent défenseur du fondateur de Wikileaks, Julian Assange, lequel croupit toujours à la prison de Belmarsh dans l’attente d’une décision concernant la tentative du gouvernement américain de le faire extrader afin qu’il réponde des accusations portées en vertu de la loi sur l’espionnage de 1917 (accusations pour lesquelles il encoure jusqu’à 175 ans d’emprisonnement dans un pénitencier fédéral).
Vétéran du mouvement des droits civiques, Randi Credico s’oppose catégoriquement à toutes sortes d’injustices et croit fermement en la vérité.
Certains membres de sa famille ayant combattu à Anzio, en Italie, pendant la Seconde Guerre mondiale, Randi, comme beaucoup d’Occidentaux et en particulier d’Américains, n’aurait jamais imaginé que l’idéologie contre laquelle son grand-père s’est battu il y a 80 ans est encore bien vivante en 2023.
En tant que personnalité des médias qui comprend instinctivement le pouvoir de la narration, Randi n’arrivait pas à se faire à l’idée que les médias occidentaux restaient muets sur les bombardements constants subis par la population du Donbass au cours des neuf dernières années.
Après une visite sur le site du dernier bombardement d’un marché ouvert de Donetsk ayant occasionné un mort et plusieurs blessés, l’Américain s’est exclamé à plusieurs reprises : «Comment espèrent-ils (Kiev) convaincre les habitants de ces régions de leur bienveillance à leur égard alors qu’ils bombardent constamment les marchés, les écoles, les églises… Des sites sans aucune valeur militaire !!!»
Credico avait besoin de comprendre et nous avons donc rencontré le vice-président de l’ONG «République de Donetsk» de la RPD, Alexey Muratov.
LA VÉRITÉ NUE
Après une réunion de deux heures au cours de laquelle il s’est efforcé d’absorber l’ampleur des faits qui lui ont été exposés, Randi Credico était encore sous le choc.
«Bataillon Azov», «Bandera», «Bataillon de Galicie» : tout est apparu cohérent lorsque Muratov a exposé la longue période d’encouragement du nazisme en Ukraine par les gouvernements américains successifs, culminant avec le coup d’État du Maidan en 2014 et annonçant ainsi le massacre lent et systématique par le régime de Kiev de ses propres citoyens dans l’est de l’Ukraine.
À la suite de notre visite sur la terre sacrée de Saur Mogila, suivie d’un voyage à Mariupol, Credico a été ému aux larmes en découvrant le martyre des libérateurs du Donbass ainsi que la destruction totale de la ville par les éléments les plus fanatiques de l’AZOV.
Ayant fait preuve d’un grand courage en cherchant à découvrir par lui-même la réalité derrière le barrage de propagande, Randi a exprimé le souhait de revenir à Donetsk.
Arnaud DEVELAY a commencé sa carrière d’avocat sous le mentorat de l’ancien ministre de la justice des États-Unis, Ramsay CLARK, en défendant l’ancien président irakien Saddam Hussein et ses compagnons. Il travaille aujourd’hui comme consultant.