Billet atlantiste : le roi est nu ou il se prépare à la guerre ?
Suite au tir d’un missile balistique de moyenne portée par la Russie sur le complexe industriel militaire Yujmach à Dnepropetrovsk, le concert politico-médiatique s’emballe et le héros de la formation Young leaders, qui a été placé en France au ministère des Affaires étrangères, cache de moins en moins «l’ambiguïté» : la France autorise les tirs en profondeur en Russie. Entre autres. Cette course en avant des déclarations politiques cachent-elles un malaise à agir ou, au contraire, ces élites sont-elles tombées dans le piège de leur propre propagande et estiment qu’elles peuvent réellement vaincre la Russie sur le champ de bataille? C’est-à-dire sur le sol européen. Sur le sol français. Au nom d’une conception très particulière de la «légitime défense» … disons «pro-active» … pas vraiment défensive …
Le tir par la Russie du missile Orechnik sur l’Ukraine (voir notre article ici), suite aux tirs sur les régions de Briansk et de Koursk de missiles américains et britanniques, a provoqué une angoisse, autant qu’une poussée de haine. Profonde. Viscérale. Irrationnelle. Ces élites atlantistes ont tremblé, elles ont réalisé que la patience de la Russie a une fin et que la réponse possible est existentielle pour elle. Les systèmes atlantistes de défense aérienne peuvent détecter ce missile, mais ne peuvent pas l’arrêter. Les Atlantistes dépendent donc totalement de la volonté de la Russie, tant que les Etats-Unis n’ont pas réussi à produire la même arme (puisqu’il n’est même pas question ici d’une possible production par la France ou par un autre pays européen). Et ce sentiment de faiblesse face à un pays, qu’ils ne cessent de dénigrer, leur est insupportable.
Une réunion en urgence OTAN-Ukraine a été organisée le 24 novembre, dont il n’a strictement rien transpiré. Une réunion de l’assemblée parlementaire de l’OTAN a également eu lieu à Montréal. Ici aussi, rien de très clair et surtout rien de concret : il faut une stratégie à long terme, car la Russie est l’Ennemi et cela est pour longtemps. Evidemment, il faut aussi continuer à «aider militairement l’Ukraine», autrement dit il faut continuer à faire la guerre en Ukraine contre la Russie, qui est l’ennemi existentiel. Et cela passe par les frappes en profondeur en Russie, en raison d’une certaine conception de la «légitime défense».
Aujourd’hui, les ministres des Affaires étrangères du G7 se réunissent à Rome pour discuter, notamment de l’Ukraine. Et cela sous le haut patronage du Secrétaire d’Etat américain, venu porter la bonne parole à ses ouailles.
Sur la même ligne, puisque faisant partie du Clan, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, le Young leader mis en place pour défendre les intérêts atlantistes, déclarait il y a quelques jours de cela à la BBC, qu’il n’y a pas de lignes rouges dans le conflit en Ukraine et plus concrètement :
«Jean-Noël Barrot a déclaré que l’Ukraine pourrait tirer des missiles français à longue portée sur la Russie «dans une logique de légitime défense», mais n’a pas confirmé si des armes françaises avaient déjà été utilisées.»
Ces élites atlantistes se sont toutes levées dans les réseaux sociaux, leur seule zone de «combat», bien confortable et pas trop dangereuse, pour diffuser leur haine et la soumission de notre pays. Ainsi la présidente du groupe Renouveau au Parlement européen, la députée française Valérie Hayer :
L’incontournable «humaniste» Kouchner en appelle de tous voeux à la guerre, enfin, avec plus de coeur et de résolution :
Mais la France va plus loin. Elle a préparé des militaires ukrainiens, elle les envoie se battre contre la Russie. De toute manière, personne ne regardera, qui porte l’uniforme. On peut toujours dire qu’ils sont tous ukrainiens … Et nos idiots, soi-disant centristes, d’applaudir.
Pendant ce temps-là, Trump, futur Président américain, du pays qui a initié cette guerre, appelle dans les réseaux, sa véritable zone de gouvernance pour l’instant, Poutine et Zelensky se mettre à la table des négociations sous ses bons offices. Ils peuvent toujours faire une «discussion» sur le réseau … Ce sera post-moderne à souhait.
Comme si Zelensky était un sujet politique et non pas une marionnette. Cela ne fait pas très sérieux. Si Trump veut réellement arrêter cette guerre, qu’il se batte à l’intérieur contre ces élites atlantistes américaines, qui nous conduisent à la guerre. Qu’il cesse toute aide à l’Ukraine, dès qu’il sera Président. Mais chacun sait très bien qu’il ne le fera pas. Et parce qu’il ne le peut pas. Et parce qu’il ne le veut pas.
Face à une telle poussée hystérique, finalement la seule question qui se pose, est de savoir s’il s’agit d’une offensive communicationnelle pour compenser une absence de volonté politique ou bien s’agit-il réellement d’une tentative de ces élites atlantistes de nous entraîner dans une guerre totale pour ne pas perdre leur pouvoir.
Par Karine Bechet-Golovko