Déglobalisation : la Serbie se prépare à examiner un projet de loi contre les agents étrangers
Le vice-premier ministre Aleksandar Vulin a déposé un projet de loi contre les agents étrangers devant le Parlement de Serbie. Il est déjà sur la liste noire des Etats-Unis pour une position, qui n’est pas suffisamment anti-nationale aux yeux des globalistes. Avec cette décision, nous pouvons attendre une montée en puissance des pressions du «monde global» contre la Serbie : la liberté, c’est la soumission. Sinon, des manifestations de la société civile financée de l’extérieur viendra dans la rue défendre son beefsteack. Pardons, «les valeurs européennes». La déglobalisation est en marche dans l’espace post-soviétique.
L’un des moyens pour les pays de l’espace post-soviétique de reprendre leur souveraineté est de lutter contre le financement étranger des ONG et des mouvements politiques, utilisés par les forces atlantistes pour contrôler et diriger ces territoires dans leur intérêt depuis la chute de l’URSS. Mais tenir la pression n’est pas évident, même si la Géorgie démontre un courage politique étonnant. Elle devient ainsi avec la Russie un exemple à suivre, pour ceux qui veulent sortir de ce système de néocolonialisme globalisé.
Dès qu’un petit pays tente de relever la tête, il est fermement écrasé. Ainsi, l’entité serbe de Bosnie avait tenté de légiférer sur les agents étrangers, mais après une forte pression conjuguée des Etats-Unis, de l’UE et de l’OSCE, la Republika Srpska s’est déclarée «attachée à la voie européenne» et a retiré le projet de loi. La transparence du financement de la société civile et de l’espace politique est manifestement incompatible avec «la voie européenne».
La Serbie s’engage elle aussi sur la voie de la déglobalisation. Le 3 décembre, le Parlement a commencé à examiner un projet de loi demandant plus de transparence dans le financement des ONG :
Il est proposé que les agents étrangers incluent les ONG et autres organisations, « financées par des entités étrangères ou assistées par ces entités », qui « sont engagées dans des activités politiques ou d’autres activités de nature politique, qui constituent une menace pour la démocratie, portent atteinte à l’intégrité de la Serbie, visent à porter atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution, à inciter à la haine nationale, raciale ou religieuse et à l’intolérance.»
Les agents étrangers d’influence doivent être enregistrés dans un registre spécial du ministère de la Justice et chaque publication doit porter la mention «agent étranger». C’est bien ici que se pose le problème pour les sponsors : ils ne peuvent plus agir sous drapeau national, entretenir l’illusion qu’il s’agit d’un mouvement national. Du coup, ils perdent beaucoup de leur capacité de gouverner à distance.
La violation de la loi est passible d’une interdiction d’activités, de sanctions pénales ou d’une amende allant de 5 mille dinars (42 €) à 2 millions de dinars (17 mille €).
N’ayons aucun doute, la Serbie vient d’entrer dans le viseur des forces globalistes. Souhaitons-lui de tenir fermement sur ses positions, que l’exemple des pays qui se sont vendus, que leur dilution dans le magma atlantiste, lui donne la force de résister.
Par Karine Bechet-Golovko