Guerre en Ukraine : nouvelle augmentation des effectifs militaires en Russie
Avec le glissement du conflit en Ukraine vers une guerre traditionnelle, pouvant devenir de haute intensité, la question des hommes est redevenue une question centrale. Après avoir régulièrement réduit les effectifs de l’armée selon les dogmes néolibéraux, la Russie pour la troisième fois augmente les effectifs. Elle deviendra alors la deuxième armée du monde au regard du potentiel d’hommes combattants.
Le Président russe Vladimir Poutine a adopté un oukase augmentant de 180 000 le nombre de soldats dans l’armée russe. Selon l’oukase adopté hier le 16 septembre et entrant en vigueur au 1er décembre 2024, les effectifs des forces armées doivent passer à 2 389 130 hommes, dont 1 500 000 forces combattantes.
Selon le dernier oukase portant augmentation des effectifs de l’armée russe de décembre 2023, elle comptait alors 2 209 130 hommes, dont 1 320 000 forces combattantes. L’augmentation significative de 180 000 hommes est prévue non pas pour la partie gestion administrative et l’armée, mais bien pour les forces vives.
A partir de décembre, la Russie sera le deuxième pays au monde au regard du volume de son armée en combattants. Si l’on en croit le site Global Fire Power, à ce jour, la Russie est en 5e position derrière la Chine, l’Inde, les Etats-Unis et la Corée du Nord. Pour information, la France est en 26e position avec 200 000 hommes. Et Macron veut envoyer des soldats français sur le front ukrainien contre la Russie …
L’intensification de la guerre en Ukraine oblige à revoir la conception post-moderne d’une armée hyper-technologisée, qui n’aurait plus besoin d’hommes, car la «guerre du futur» serait une guerre ciblée qu’il serait possible de régler par drones interposés et missiles hypersoniques. Manifestement, nous ne sommes pas dans le futur, mais revenus dans le présent et la Russie a besoin d’hommes, en plus de technologies, pour assurer le fonctionnement normal de l’armée et pouvoir ainsi défendre son territoire et sa sécurité.
Ce conflit en Ukraine est en train de petit à petit, encore lentement mais espérons sûrement, nettoyer la Russie de ses oripeaux néolibéraux.
Par Karine Bechet-Golovko