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Billet du jour : le conflit des «patriotismes» en Russie

Le patriotisme des uns, n’est manifestement pas celui des autres. Et il ne peut en être autrement, quand les différentes élites d’un pays ont des «patries» différentes. En temps de paix, il est possible de détourner pudiquement le regard de cette fracture, en espérant qu’avec un coup de baguette magique, elle se résorbera d’elle-même. En temps de guerre, la situation est autrement dangereuse. Quelques exemples de ces poussées anti-russes au quotidien. A moins de reconnaître, grâce à une fausse tolérance, que chacun ait sa Russie, donc qu’il n’y ait pas de Russie … Ce qui est d’ailleurs la position des globalistes.

Russie : l’impératif de la renationalisation des élites politico-économiques

Le business russe doit comprendre que ce qui était, ne sera plus. Il est impératif qu’il s’adapte à la nouvelle situation géopolitique, bien partie pour durer, et prenne en compte l’intérêt national. C’est le message sans ambage lancé par Andreï Kostine, à la tête de la puissante banque VTB, surtout après la publication de la dernière analyse de l’Institut de sondage VTSIOM, qui met en lumière la division profonde des élites russes, d’où il ressort qu’à peine un peu plus du tiers d’entre elles a réellement une position sinon «patriotique», du moins non globaliste.

Quand Peskov qualifie Urgant et Sobtchak de «grands patriotes» : quels intérêts défendent ces élites politiques en Russie ?

Le lancement de l’opération militaire russe en Ukraine a mis en évidence la scission de la société entre une élite cosmopolite et une population majoritairement conservatrice. Si les élites dites culturelles ont naturellement cette tendance, il est regrettable que les élites politiques dirigeantes jouent le même jeu, par conviction ou par intérêt. Quand Peskov qualifie Urgant ou Ksénia Sobtchak de «grands patriotes», il y a une limite inacceptable qui a été franchie, un pas de trop qui peut mettre en danger la stabilité sociale, dans un contexte aussi particulier que celui d’aujourd’hui. Mais cela explique aussi beaucoup de choses quant aux négociations et aux «compromis» militaires unilatéraux, quand la fille d’Abramovich et celle de Peskov se prononcent aussi publiquement contre la politique de la Russie.