Billet du lundi : illégalité du mandat d’arrêt contre Poutine et erreur politique stratégique de l’Axe atlantiste
Ce 17 mars, la Cour pénale internationale a délivré deux mandats d’arrêt pour déportation d’enfants sur le fondement de l’art. 8 du Statut de Rome (crime de guerre) à l’encontre du Président russe Vladimir Poutine et de l’Ombudsman russe pour les enfants Maria Lvova-Belova. En soi, la décision est juridiquement surprenante, puisque la Russie, tout comme les Etats-Unis, n’est pas un Etat-membre et ne reconnaît pas la compétence de cette institution internationale, ce qui rend a priori infondée toute décision à son égard et à l’égard de ses ressortissants. Mais le problème n’est pas que juridique, beaucoup de questions se posent aussi sur l’impact politique d’une telle violation outrageuse du droit international : au-delà d’une incertaine limitation de la liberté de mouvement du Président russe, c’est le système institutionnel international issu de la Seconde Guerre mondiale qui s’écroule, permettant une reconsolidation de toute la société russe autour de son Président. La Russie n’étant jamais aussi forte que lorsqu’elle n’a pas le choix, c’est un étrange cadeau, qui vient de lui être fait.