Рубрика: Billets

Billet du vendredi : d’Adama à Nahel, qu’est ma France devenue ?

Après cette troisième nuit d’émeutes en France, j’avoue avoir un sentiment très bizarre. Cela semble à la fois hors de contrôle et très bien organisé. L’on voit une foule, mais l’on n’y voit pas le soulèvement du peuple de France. L’on nous parle de «justice» … sur fond de pillages sauvages. L’on nous parle de deuil avec une mère triomphante et radieuse. Quel est le but de tout ce cirque ?

Billet du jour d’après : La Marche sur Moscou, va-t-elle réellement réveiller l’instinct de survie politique en Russie ?

A peine 24 heures après la mutinerie armée effectuée, mais non conçue, par Prigogine et Wagner contre le pouvoir régulier en Russie et la mort de 15 militaires russes, le président du Comité de la défense de la Douma trouve que non seulement il n’y a rien eu de grave, mais qu’il faut légiférer pour légitimer ces organisations militaires privées. Il va bien falloir régler la question de la dualité des élites en Russie, avant qu’une Marche n’arrive jusqu’au Kremlin.

Billet du lundi : celui qui concevra le monde d’après la globalisation, le maîtrisera

Au moment où la globalisation économique, qui sous-tend la globalisation politique, est réaffirmée au Forum économique de Saint-Pétersbourg, provoquant des réactions négatives des élites russes étatistes, le NYT sort un article intéressant, actant l’échec de cette globalisation économique libérale et posant la question du monde d’après. Celui qui dirige le monde, n’est pas celui qui produit de la haute technologie, mais celui qui maîtrise la réflexion et donc «produit des idées». Car il détermine les règles du jeu, qui s’imposeront aux autres.

Billet du vendredi : cette guerre en Ukraine, que personne n’ose savoir comment gagner

«Il est plus facile de faire la guerre, que la paix» et Clémenceau savait de quoi il parlait : cette mauvaise paix de 1918 a permis la Seconde Guerre mondiale. Beaucoup, aujourd’hui, parlent de «paix» en Ukraine, les plans s’enchaînent et se ressemblent : on veut tirer un trait sur ce qui a été depuis février 2022, tout oublier et «revenir à avant». Pourtant, ce qui a été, ne sera plus. Et si le mot de victoire flotte sur les lèvres, l’on ne se bouscule pas pour formuler une idée concrète ni du chemin à accomplir pour y arriver, ni du visage de cette victoire, tant le conflit n’ose être formulé de part et d’autre : si pour la Russie la victoire doit être militaire en Ukraine, elle ne sera pas suffisante pour mettre un terme au conflit, dont la source n’est justement pas en Ukraine. Et le Foreign Affairs soulève cette impasse, «la guerre ingagnable», car selon lui, même si l’armée russe revient aux frontières de 1991, le conflit ne prendra pas fin pour autant. Cette guerre n’est pas «ingagnable», mais elle ne pourra être gagnée, que lorsque les élites politiques dirigeantes auront le courage de l’assumer. Et les premières, qui feront ce pas, seront en position de force.

Billet de Belgorod ou le réveil dans la douleur des élites russes

Tout accouchement se déroule dans la douleur. Mais la beauté du résultat fait oublier le processus. La nouvelle Russie, ou plutôt la résurrection de la Russie éternelle, est en cours et le processus est plus que douloureux. Belgorod est l’un des pics, qui peuvent permettre à la Russie de sortir du sommeil globaliste de ces trente dernières années, qui pousse les élites étatistes à relever la tête et à dire certaines vérités, aussi évidentes que difficiles : la guerre ne se gagnera pas avec quelques décisions administratives, mais avec un retour à la conscience nationale et si la Russie ne fait pas peau neuve, elle disparaîtra. Les difficultés militaires dans cette «Opération militaire spéciale» sont fondamentalement politiques et idéologiques, les conséquences et non les causes sont militaires. Le consensus des élites russes est en train de voler en éclats, comme en témoignent les nombreuses déclarations critiques et rationnelles de ces derniers jours. Pour le bien de la Russie, qu’elles soient entendues !

Billet du jour : ce silence étourdissant autour des procès de Donetsk contre les criminels d’Azov

Alors que des procès se déroulent contre des membres du groupe néonazi Azov, pour les crimes commis contre les civils, notamment à Mariupol, les médias se taisent. Que les médias occidentaux, se taisent, c’est logique — «il n’y a pas de nazis en Ukraine». Que les médias ukrainiens se taisent, c’est logique — de grands héros atlantico-ukrainiens ne peuvent se battre contre les civils, qui non seulement ne les soutiennent pas, mais veulent se sauver vers les Russes. Mais que les médias russes se taisent tout autant ou que formellement ils lancent trois mots entre l’ouverture d’un centre désindustrialisé de «brend» par Poutine et un compte-rendu comptable du terrain, cela est beaucoup plus surprenant — et inquiétant. Question, qui d’ailleurs commence à être posée par certains correspondants de guerre. En-dehors des talk-show débilitants et des séries B de mauvaise qualité, on pourrait peut-être parler de ce qui intéresse vraiment les gens ?

Billet du lundi : Prigogine, le nouveau Eltsine ?

La question posée ici ne concerne pas la valeur combattante des personnes entrées dans les rangs de l’armée privée Wagner, qui appartient à Evgueny Prigogine et qui travaille sous contrat avec le ministère russe de la Défense. Il s’agit du danger grandissant de l’utilisation sur le sol national d’une logique néolibérale, niant l’armée régulière en Russie et conduisant inévitablement au discrédit du commandement. Donc du pouvoir légitime en période de guerre. Ce qu’il est impossible de faire de l’extérieur, il est toujours possible de le réaliser de l’intérieur : l’union des élites patriotiques, sur laquelle repose le pouvoir russe aujourd’hui, est mise en danger par l’attitude de Prigogine et son conflit ouvert, et réel, contre le haut commandement militaire. Avec les élections présidentielles de 2024 et l’apparition, certainement par hasard, de ce site faisant de Prigogine un candidat potentiel, l’on comprend que certaines élites le mettent en avant et derrière un conflit d’approvisionnement, elles peuvent jouer le putsch politique, comme Eltsine a été conduit à le faire en son temps, entraînant la chute de l’URSS.

Billet de déglobalisation : la Chine, l’Inde, le Brésil lâchent la Russie à l’assemblée générale de l’ONU

 «Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge!». Le dernier vote de l’assemblée générale de l’ONU pour une résolution portant sur le renforcement des relations entre l’ONU et le Conseil de l’Europe, qualifiant en préambule la Russie de pays agresseur en Europe, vient d’être votée non seulement par la Chine, ce grand ami qui est censé pour certains optimistes permettre à la Russie de faire tomber le monde global, mais aussi par ce grand allié dans les BRICS qu’est le Brésil. Si la globalisation est objectivement actuellement contestée, elle est très loin d’être morte. Une approche plus rationnelle s’impose.

Billet du lundi : Macron ou la gouvernance contre la France

L’on nous parle de plus en plus souvent de la post-modernité, du post-humain ou de la post-démocratie, pour pudiquement éviter de souligner une démarche profondément anti-civilisationnelle, dirigée contre l’homme dans son humanité et menée par un pouvoir, qui ne peut avoir de légitimité démocratique, car celle-ci est extérieure au peuple. Macron est en France l’incarnation parfaite de ce phénomène de globalisation de la gouvernance, dont nous voyons les effets délétères détruire notre pays. Mais ne le lui dites pas, sinon vous serez interpellés, comme ces Français libres d’Alsace il y a quelques jours de cela.

Billet indépendant : De la partialité volontaire de la CEDH, qui ne pourrait exister autrement

L’indépendance et l’impartialité sont les deux fondements de toute justice, si elle se veut légitime. Alors qu’ils sont largement instrumentalisés sur la scène internationale pour faire pression sur les justices nationales et les Etats, lorsque cela est nécessaire, les organes dits de justice internationale, comme la CEDH, semblent parfaitement s’en passer. C’est en tout cas ce qui ressort du deuxième rapport sur le sujet, préparé par l’European Centre for Law and Justice, intitulé «L’impartialité de la CEDH, problèmes et recommandations». Mais ne soyons pas naïfs, l’existence de la CEDH perdrait tout son intérêt si jamais elle se défaisait de ses chaînes idéologiques.

Billet funéraire : les banques suisses menacent les clients russes de fermeture de leur compte

Le contrôle bancaire en Suisse se renforce à l’égard des clients russes, suite à la pression exercée par les Etats-Unis et les pays du G7 au sujet de l’utilisation des actifs russes gelés. Pour l’instant, il s’agit plus d’intimidation, en dehors de tout cadre légal, et d’une intimidation sélective, que d’une véritable démarche juridique. Ce conflit en Ukraine fait décidément tomber tous les masques, même celui des banquiers suisses et de l’état de droit en Europe.

Billet français : pourquoi une telle haine envers nos enfants ?

Que reste-t-il de l’école aujourd’hui en France ? Entre séances drag-queen et formatage des esprits à la normalisation de l’homosexualité, c’est toute une génération qui se trouve déstructurée et donc affaiblie. Quels adultes deviendront-ils ? Une masse docile et manipulable, sans véritable identité, sans racine et sans véritable éducation. En fait, tel est le but. C’est le rêve de n’importe quel pouvoir : une masse contrôlable par une petite élite, elle, réellement formée de manière traditionnelle, afin de pouvoir gouverner et se reproduire. Pourquoi tant de haine envers nos enfants ? L’extrémisme n’est pas là, où on veut nous le faire croire.

Billet du jour : Fan ID en Russie ou comment créer des problèmes, là où l’on peut trouver un appui

Le système d’identification numérique des fans de foot, Fan ID, est en train de tuer le football en Russie et provoque un mécontentement grandissant dans la profession, autant que chez les fans. Il semblerait qu’il n’y ait finalement que le Gouvernement pour soutenir ce projet de loi radical, totalement décalé de la nouvelle situation géopolitique. Malheureusement, jusqu’au Kremlin, la Russie est engluée dans le fanatisme numérique et rien ne semble pouvoir l’en faire sortir, pas même la guerre menée aujourd’hui contre ce monde global, dont le culte numérique est un pilier. Ce qui peut avoir de funestes conséquences dans ce contexte géopolitique … Les milieux des fans de foot étant en général considérés comme patriotiques.

Billet du lundi : illégalité du mandat d’arrêt contre Poutine et erreur politique stratégique de l’Axe atlantiste

Ce 17 mars, la Cour pénale internationale a délivré deux mandats d’arrêt pour déportation d’enfants sur le fondement de l’art. 8 du Statut de Rome (crime de guerre) à l’encontre du Président russe Vladimir Poutine et de l’Ombudsman russe pour les enfants Maria Lvova-Belova. En soi, la décision est juridiquement surprenante, puisque la Russie, tout comme les Etats-Unis, n’est pas un Etat-membre et ne reconnaît pas la compétence de cette institution internationale, ce qui rend a priori infondée toute décision à son égard et à l’égard de ses ressortissants. Mais le problème n’est pas que juridique, beaucoup de questions se posent aussi sur l’impact politique d’une telle violation outrageuse du droit international : au-delà d’une incertaine limitation de la liberté de mouvement du Président russe, c’est le système institutionnel international issu de la Seconde Guerre mondiale qui s’écroule, permettant une reconsolidation de toute la société russe autour de son Président. La Russie n’étant jamais aussi forte que lorsqu’elle n’a pas le choix, c’est un étrange cadeau, qui vient de lui être fait.

Drone de billet : échauffourées au-dessus de la mer Noire entre les Etats-Unis et la Russie

Hier, un drone américain en mission de reconnaissance est tombé dans la mer Noire, alors qu’il se dirigeait vers la Crimée, suite à la manoeuvre de deux chasseurs russes. La Maison Blanche est furaxe, le commandement américain en Europe s’égosille : comment la Russie ose-t-elle empêcher le renseignement militaire américain de travailler, en mer Noire, à la frontière russe, alors que les Etats-Unis sont si proches de leurs côtes — ukrainiennes ? Vraiment, on se pose la question … Pour l’instant, ils hésitent encore sur la suite politique à donner à cet incident. L’enjeu premier est la reconnaissance de l’espace territorial russe.