Автор: Karine Bechet-Golovko

«Global food security» : la Russie reconduit l’accord céréalier et soutient ouvertement le monde global

Nous en sommes bien loin, de la déglobalisation. Au-delà de certaines mesures tactiques et vitales, les élites russes fonctionnent mentalement toujours dans le modèle global, sans avoir manifestement au minimum la volonté de le remettre en cause. Cette reconduction de l’Accord céréalier formellement avec l’Ukraine, par ailleurs dénoncé comme n’aidant en rien les pays pauvres, a été docilement reconduit par la Russie, comme l’a annoncé Erdogan le premier, sans que la Russie n’ait évidemment reçu aucune véritable garantie de l’exécution par les Occidentaux de leurs obligations à son égard. La «Global food security», branche de l’intérêt global (qui pourrait être pour la famine?), ne se discute pas.

La Géorgie et la Russie rétablissent leurs vols directs : les Etats-Unis et l’UE menacent de représailles «démocratiques»

Le jusqu’au-boutisme de la position guerrière de l’Occident globalisé contre la Russie continue à provoquer des effets inatendus, pour lui : tout extrême est contre-productif. Mais il n’est pas en position d’en tirer la leçon. Aujourd’hui 17 mai, les vols entre la Géorgie et la Russie doivent être rétablis, décision suivie par une levée des visas par la Russie pour les Géorgiens. Dans un monde global, où chacun est censé être maître de la Terre et pouvoir selon son bon vouloir se déplacer sans entraves étatiques, ceci devrait être considéré comme une belle avancée. Pourtant, les Etats-Unis menacent de sanctions et l’UE remet en question «l’avenir européen» de la Géorgie. La démocratie et le respect de la souveraineté des Etats sont bien un anachronisme dans le monde globalisé.

Billet du lundi : Prigogine, le nouveau Eltsine ?

La question posée ici ne concerne pas la valeur combattante des personnes entrées dans les rangs de l’armée privée Wagner, qui appartient à Evgueny Prigogine et qui travaille sous contrat avec le ministère russe de la Défense. Il s’agit du danger grandissant de l’utilisation sur le sol national d’une logique néolibérale, niant l’armée régulière en Russie et conduisant inévitablement au discrédit du commandement. Donc du pouvoir légitime en période de guerre. Ce qu’il est impossible de faire de l’extérieur, il est toujours possible de le réaliser de l’intérieur : l’union des élites patriotiques, sur laquelle repose le pouvoir russe aujourd’hui, est mise en danger par l’attitude de Prigogine et son conflit ouvert, et réel, contre le haut commandement militaire. Avec les élections présidentielles de 2024 et l’apparition, certainement par hasard, de ce site faisant de Prigogine un candidat potentiel, l’on comprend que certaines élites le mettent en avant et derrière un conflit d’approvisionnement, elles peuvent jouer le putsch politique, comme Eltsine a été conduit à le faire en son temps, entraînant la chute de l’URSS.

La Russie annule de Régiment Immortel : le patriotisme est sommé de rester on line ?

Très discrètement, sans annonce dans les grands médias, sans explications aux JT, dès avril le Régiment Immortel a été annulé. Voyant encore il y a quelques jours des gens aller commander le portrait de leurs aïeux sur pancartes, la discrétion risque demain de se transformer en mécontentement populaire. Sans même parler des manifestations à l’étranger, quand la Mère Patrie passe on-line, quelle déception ! Il était difficile de prendre une décision stratégiquement plus dangereuse, surtout en période de guerre. Mais le déni politique coûte en général très cher aux élites.

L’attentat contre Prilépine ou la transformation de l’Occident en «zone terroriste»

Hier, dans la région russe de Nijni Novgorod, l’écrivain Zakhar Prilépine, qui est reparti comme volontaire en janvier sur le front, a été blessé dans un attentat terroriste faisant exploser la voiture dans laquelle il se trouvait avec un frère d’armes, Alexandre Choubine, 27 ans, lui mort sur le coup, alors que par rotation, ils pouvaient sortir de la zone de front. Sa fille est sortie par bonheur quelques minutes avant l’explosion. Les attentats se multiplient contre les personnalités russes, marquant définitivement le caractère terroriste du régime atlantiste de Kiev, autant que de ses curateurs. L’on soulignera particulièrement le registre de langage des médias français, qui loin de condamner ces attentats, mettent un point de déshonneur à caractériser ces victimes comme des «nationalistes» ou des «patriotes». Donc, manifestement, pour eux, tout est justifié. A la guerre comme à la guerre …

La présidence par la Russie du Conseil de sécurité : de la dérive finale du système issu de la Seconde Guerre mondiale

La présidence de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU s’achève, mais l’hystérie politico-médiatique qui l’a accompagnée souligne à quel point ces organes internationaux sont devenus des organes de gouvernance globale. Ils ne peuvent normalement fonctionner qu’en période de relations internationales pacifiées, c’est-à-dire d’acceptation d’une domination ou d’une répartition du pouvoir. Comme ce système est justement contesté, leur fonctionnement — et leur légitimité — sont objectivement remis en cause.

Les drones de la discorde : terrorisme ou déclaration de guerre, la Russie devra faire un choix existentiel

Dans la nuit du 2 au 3 mai, vers 2h30 du matin, deux drones ont été abattus par la défense aérienne russe, alors qu’ils étaient juste au-dessus du Palais du Sénat, qui est la résidence de travail du Président russe au sein du Kremlin. Le fait autant que les réactions soulèvent beaucoup de questions. Le décalage croissant entre le caractère vindicatif des déclarations de figures politiques de premier rang et la réponse réellement apportée n’est pas pour renforcer la position de la Russie, ni dissuader ses ennemis d’aller toujours plus loin.

Augmentation des opérations atlantico-ukrainiennes de sabotage en Russie autour des fêtes de mai : leçons stratégiques

Manifestement, l’armée atlantico-ukrainienne développe les opérations de terrorisme en Russie. Et les fêtes de mai sont une période bénie pour cela. Ces 1er et 2 mai, en plus des défilés traditionnels, plusieurs explosions, principalement dans les régions de Briansk et de Saint-Pétersbourg, ont marqué l’actualité. Au-delà des réactions parfois excessives de certaines personnalités politiques, il devient impératif, au bout d’un an, d’accepter la nouvelle réalité et de l’intégrer : c’est la guerre. Non pas une Opération comme ça en passant, à laquelle les élites globalistes russes ont bien été obligée d’acquiescer, non c’est la guerre. 

Billet de déglobalisation : la Chine, l’Inde, le Brésil lâchent la Russie à l’assemblée générale de l’ONU

 «Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m’en charge!». Le dernier vote de l’assemblée générale de l’ONU pour une résolution portant sur le renforcement des relations entre l’ONU et le Conseil de l’Europe, qualifiant en préambule la Russie de pays agresseur en Europe, vient d’être votée non seulement par la Chine, ce grand ami qui est censé pour certains optimistes permettre à la Russie de faire tomber le monde global, mais aussi par ce grand allié dans les BRICS qu’est le Brésil. Si la globalisation est objectivement actuellement contestée, elle est très loin d’être morte. Une approche plus rationnelle s’impose.

Ukraine, Russie, monde global : que veut finalement ce «bel-ami» la Chine ?

La Chine est entrée au centre de toutes les conversations, est l’objet de tous les fantasmes, faisant d’elle autant l’Ennemi N°1 des Etats-Unis et du monde global, que son plus grand soutien, tout en étant l'»ami» de la Russie et de l’intégrité territoriale de tous les pays, dont l’Ukraine. La seule certitude est qu’elle est le pays, qui prend un poids incontournable dans ce monde encore Ô combien global sur bien des aspects. Si l’on oublie les «amis», qui n’existent pas en géopolitique, avec l’activisme chinois dans le cas du conflit ukrainien, il serait urgent d’analyser un peu plus froidement cette poussée géopolitique d’un pays, qui n’a pas de conflit idéologique avec la globalisation. Bien au contraire …

Contre-mesures aux spolations atlantistes : la Russie adopte un mécanisme juridique de confiscation des avoirs des pays non-amis

Les pays de l’Axe ont chacun à leur manière entamé un processus de spoliation des biens appartenant à l’Etat russe et aux Russes liés avec le pouvoir. Et il est question d’aller toujours plus loin, en utilisant pour l’Ukraine les biens et avoirs russes gelés. Autrement dit, faire payer à la Russie le coût de la guerre initiée et menée par l’Axe atlantiste en Ukraine. La Russie a donc décidé d’adopter un mécanisme juridique de gestion extérieure des avoirs des pays non-amis en Russie, pour un montant équivalent aux biens et actifs russes gelés dans ces pays. Et des actifs étrangers viennent déjà d’être ainsi «suspendus», pour que les élites occidentales comprennent bien que la récré est terminée.

Le néonazisme ordinaire en Pologne et ces «élites» sportives russes

La joueuse de tennis russe Vitalia Diatchenko s’est vu refuser l’embarquement sur un vol de la compagnie polonaise LOT, car elle est de nationalité russe. Cette «grande patriote» s’indigne, car elle avait des lettres de soutien de l’ITF … et surtout son papa né en Ukraine est titulaire d’un passeport diplomatique à l’ONU. Bref, son sang et son âme sont quand même assez purs pour prendre l’avion avec ceux de la race supérieure atlantiste. Entre les législations ouvertement ségrégationnistes et le collaborationnisme primaire de certaines de ces «élites» russes apatrides, l’histoire a toutes les chances de se répéter …

Billet du lundi : Macron ou la gouvernance contre la France

L’on nous parle de plus en plus souvent de la post-modernité, du post-humain ou de la post-démocratie, pour pudiquement éviter de souligner une démarche profondément anti-civilisationnelle, dirigée contre l’homme dans son humanité et menée par un pouvoir, qui ne peut avoir de légitimité démocratique, car celle-ci est extérieure au peuple. Macron est en France l’incarnation parfaite de ce phénomène de globalisation de la gouvernance, dont nous voyons les effets délétères détruire notre pays. Mais ne le lui dites pas, sinon vous serez interpellés, comme ces Français libres d’Alsace il y a quelques jours de cela.

Billet indépendant : De la partialité volontaire de la CEDH, qui ne pourrait exister autrement

L’indépendance et l’impartialité sont les deux fondements de toute justice, si elle se veut légitime. Alors qu’ils sont largement instrumentalisés sur la scène internationale pour faire pression sur les justices nationales et les Etats, lorsque cela est nécessaire, les organes dits de justice internationale, comme la CEDH, semblent parfaitement s’en passer. C’est en tout cas ce qui ressort du deuxième rapport sur le sujet, préparé par l’European Centre for Law and Justice, intitulé «L’impartialité de la CEDH, problèmes et recommandations». Mais ne soyons pas naïfs, l’existence de la CEDH perdrait tout son intérêt si jamais elle se défaisait de ses chaînes idéologiques.

Déglobalisation : Le Parlement russe décide de protéger les citoyens russes des décisions internationales illégales

La Douma, chambre basse du Parlement russe, a adopté hier des amendements à la législation nationale, prévoyant une responsabilité pénale pour la collaboration et l’exécution de décisions, d’organes dont la Russie n’est pas membre et qui vont à l’encontre de la législation nationale. Si la Cour pénale internationale est visée, elle n’est pas la seule et de loin. En cette période de radicalisation idéologique des organismes internationaux, la Russie entend protéger sa souveraineté nationale, autant que ses ressortissants, pouvant être pris en otage de ces jeux para-judiciaires globaux. C’est aussi un signal fort lancé par les étatistes aux élites globalistes russes. Les temps changent …